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Pourquoi cette famille parfaitement intégrée dans la région de Rouen a un jour basculé dans l'horreur ? Parce qu'un des fils, Imad, a été abattu à Toulouse par un garçon gavé de haine sous son grand sourire. Haine folle qui le mènera à assassiner sept personnes en huit jours.
Imad Ibn Ziaten, première victime de Mohamed Merah.
Latifa Ibn Ziaten, mère d'Imad, nous explique en des mots très clairs son remarquable chemin d'intégration en France : « J'ai essayé d'offrir à mes enfants une harmonie entre deux cultures, deux richesses. »
En des mots très vrais et très sobres, elle nous dit le calvaire vécu à la mort d'Imad, la souffrance toujours présente au quotidien.
En des mots bouleversants, elle nous explique comment elle a changé son regard : « Celui qui a tué mon fils est un assassin, certes, mais il se peut qu'il soit une victime aussi. »
En des mots très forts, elle nous dit ce qui la pousse à vivre aujourd'hui : « Je me suis souvenue des regards froids de ces jeunes, de leurs réponses tranchées, du désespoir qui les avait gagnés. Je me suis dit : si on ne les aide pas maintenant, ce sera trop tard. J'ai décidé d'aller en face, de l'autre côté. Là où se trouvent les mal-aimés, les mal-logés, les caractères faibles qui risquent de mal tourner et de tirer un jour sur un autre gamin. »
En des mots exigeants, elle nous appelle à nous mettre à l'oeuvre : « Il ne sert à rien de faire semblant de ne pas comprendre et de passer son chemin. L'urgence est, justement, de s'arrêter et de s'interroger vraiment sur les raisons de cette désespérance. le travail de compréhension tient parfois à peu de choses. Il suffit de regarder ces jeunes gentiment, de leur dire bonjour avec le sourire, de leur donner un laissez-passer pour nos coeurs. »
Par-delà une indicible souffrance, Latifa Ibn Ziaten a retrouvé la vie. Elle nous invite à la rejoindre sur son chemin en des formules qu'on ne peut oublier : Donner un laissez-passer pour nos coeurs ; Traquer la désespérance ; Reformuler l'avenir. Quel programme…
Un livre qui se résume très simplement : Au boulot !
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Ce livre est ultra-émouvant. L'auteure amène le lecteur à réfléchir sur la haine, la discrimination, ... J'admire Latifa Ibn Ziaten pour sa démarche, écrire un livre, rendre visite aux jeunes de quartiers défavorisés pour essayer de les faire sortir de la délinquance, je trouve ça très courageux.
J' ai eu quelques fois les larmes aux yeux et j'ai beaucoup réfléchi suite à cette lecture.

Livre à recommander !
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J'ai eu l'opportunité d'écouter une conférence de Mme Ibn Ziaten (avec des élèves de 3e), et même si ce témoignage écrit n'est pas aussi émouvant que de vive voix, j'y ai retrouvé les grandes lignes de son discours de tolérance et de paix qui m'a tant touchée.

Dès la première partie, où Latifa raconte son parcours de son enfance au Maroc à son installation en France, on décèle le caractère volontaire et sociable de cette femme courageuse qui prône l'entente et le partage, la solidarité familiale et l'acceptation de l'autre : "Vous n'arriverez à rien avec la colère et la haine". Des valeurs qu'elle a transmises à ses cinq enfants à travers une éducation basée sur le dialogue ("C'est à table qu'on parle, qu'on débat, qu'on vit. Si chacun se mettait à manger de son côté, il n'y aurait plus de vie familiale possible") et surtout qui implique "une harmonie entre deux cultures, deux richesses". Il semble évident que Latifa tient à démontrer qu'elle a tout mis en oeuvre pour s'intégrer en France : "Je leur ai inculqué les valeurs de la République, le respect de la loi", allant jusqu'à fêter Noël pour éviter l'enfermement culturel. Quant à la religion, elle a toujours considéré que c'était "une affaire privée et qu'on n'avait pas besoin de l'imposer aux autres".

On comprend dès lors sa douleur (et son humiliation), en tant que mère et citoyenne, au moment du drame : "J'ai bataillé pendant plus de trente ans pour construire ma vie. Merah l'a brisée en quelques jours. J'ai élevé mes enfants pour en faire de bons citoyens. Il a jeté la honte sur eux et sur l'Islam de France". Car dans un premier temps, non seulement la famille Ibn Ziaten se heurte à l'indifférence générale mais de plus "on nous interrogeait comme si nous étions coupables"... Une fois établi que "Imad avait été visé parce qu'il était militaire", sa mère s'évertuera à ce que lui soient donnés les honneurs dus à son statut : en soldat digne de son pays qui a refusé de se résigner face à la menace d'un terroriste, le jeune homme est bel et bien "mort pour la France".

Mais le combat de Latifa Ibn Ziaten ne s'arrête pas là : "Mon moteur et la raison de ma survie : soutenir une cause ou un projet pour perpétuer la mémoire d'Imad". Il est en effet essentiel pour elle de traiter le problème à la source "pour qu'il n'y ait plus jamais de Mohamed Merah". Autrement dit de s'atteler au sentiment d'abandon des jeunes des cités, trop souvent livrés à eux-mêmes et sans perspective d'avenir, ce qui les conduit à la haine et la violence. Femme de terrain et de dialogue (comme j'ai pu en être témoin), Latifa consacre désormais ses journées à rencontrer les gens qui en expriment le besoin afin de les apaiser et de leur venir en aide de manière concrète à travers son association. La plupart de ces jeunes sont en souffrance, ghettoïsés : "Depuis que je suis né, je connais que ce quartier ! J'ai jamais vu la tour Eiffel de mes yeux, jamais ! Nous, on voit la France à la télé". Ainsi, Latifa insiste sur l'importance de l'éducation parentale (souvent déficitaire) et du "vivre-ensemble", et ses actions concilient les échanges inter-religieux avec le respect de la laïcité.

Aujourd'hui son discours est beaucoup plus abouti que dans ce livre écrit dans la foulée des événements. Je vous encourage vivement à l'écouter car il donne l'espoir et l'envie de croire à la possibilité d'un monde meilleur !
Lien : https://www.takalirsa.fr/mor..
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Il y a un an, Mohamed Merah a fait parler de lui en assassinant trois militaires à Montauban puis des enfants dans une école juive à Toulouse. le militaire Imad Ibn Ziaten a été sa première victime.

À travers ce témoignage, sa mère, Latifa Ibn Ziaten nous livre son combat pour qu'il soit reconnu "Mort pour la France" au même titre qu'un soldat mort sur le front. Car Merah l'a abattu parce qu'il était militaire au service de la France.

Mais ce témoignage n'est pas seulement le cri de douleur d'une mère mais c'est aussi un cri d'alarme. Latifa Ibn Ziaten est allée à la rencontre des jeunes des cités pour qui Merah est un héros. Elle leur a parlé et rapporte leurs souffrances dans ce livre. Mais si elle est à l'écoute, elle reste ferme dans ses convictions et ne craint pas de leur démontrer qu'ils se trompent, que les valeurs prônées par Merah ne sont pas celles de l'Islam, qu'il est possible de vivre sa foi en France tout en respectant les lois de la République, que la France n'est pas leur ennemie, bien au contraire, qu'ils doivent saisir les opportunités qu'elle a à offrir. Quant à la République, elle lui demande de ne pas tourner le dos à ces jeunes en manque de repères.

J'ai été beaucoup touchée par la lecture de ce témoignage et par la vie de cette femme pour qui "le Maroc est [sa] mère et la France est [son] père". Latifa Ibn Ziaten est un modèle d'intégration réussie (je n'aime pas ce mot "intégration" qui souligne paradoxalement l'existence d'une différence d'origine mais il n'y en a malheureusement pas d'autre). Elle nous raconte son enfance et son arrivée en France, son apprentissage de la langue et des us et coutumes françaises, la façon dont elle a élevé ses enfants dans l'amour et le respect de leur double culture.

Ce qui m'a particulièrement bouleversée, ça a été la façon dont elle a été traitée par les autorités à la mort de son fils, sans aucun ménagement, j'en ai ressenti de la honte. Suspicion, froideur, indélicatesse et toujours ces courriers administratifs impersonnels refusant le titre demandé.
Ce n'est qu'après un long combat que Latifa Ibn Ziaten a obtenu pour son fils le titre crée spécialement pour lui, "Mort pour le service de la Nation".
Tout ceci est très révélateur de la façon dont les autorités ont traité l'affaire Merah. Il aura fallu que le tueur s'en prenne à des enfants pour qu'on s'en émeuve. La mort des trois militaires, pourtant symboliquement forte car démontre une attaque directe contre la France, est passée pour un simple fait divers.

Latifa Ibn Ziaten, très engagée auprès de la jeunesse en détresse depuis le drame, est une grande dame. Il est toutefois horrible que sa grandeur d'âme ait été révélée par un si grand malheur et au prix d'une si grande souffrance.
Afin de poursuivre son combat, elle a crée l'association "Imad Ibn Ziaten Pour la Jeunesse et pour la Paix" afin qu'il n'y ait plus d'autres Merah. Cette association est également un hommage à la mémoire de son fils Imad, qui, en dépit de tous ces bureaucrates épris de sémantique, est bien "mort pour la France".
Lien : http://unmondedelivres.xooit..
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Cela faisait bien longtemps que je voulais lire ce livre. Je suis Latifa Ibn Ziaten sur Twitter et j'ai toujours trouvé cette femme très courageuse et touchante, la lecture de son livre ne fait que renforcer mon opinion. J'ai beaucoup pensé à ma propre maman en lisant certaines phrases que madame Ibn Ziaten disait à ses enfants, car j'ai entendu les mêmes.
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Mort pour la France de Latifa IBN ZIATEN

Latifa est la maman d'Imad, ce militaire exécuté en pleine rue à Toulouse par Mohamed Merah.
Il était venu vendre sa moto, il y a laissé sa vie parce qu'étant militaire il représentait un symbole de la République Française.
Latifa raconte ici sa vie : son arrivée en France, son intégration, la naissance de ses enfants, l'éducation qu'elle leur a donné, sa pratique de sa religion dans la sphère privée.
Puis la vie d'Imad : sa personnalité, son parcours de vie, ses objectifs.
Et pour finir son combat auprès des hautes instances pour que son fils soit reconnu « Mort pour la France » et puisse bénéficier d'une inscription sur une plaque commémorative.

Un témoignage très intéressant et émouvant.
J'ai apprécié les efforts fournis par cette femme pour apprendre la culture française, sa détermination et sa façon bien à elle d'élever ses enfants.
En revanche le côté religieux m'a ennuyée car je ne crois pas à tout ça.
Ça reste fort car il s'agit d'une maman qui a perdu son enfant à cause d'un terroriste...
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Le fils, militaire, a été tué parce qu'il était soldat de l'armée française. Sa mère, l'auteur, veut comprendre pourquoi. Elle se rend dans le quartier qui a vu grandir Mohamed Merah, l'assassin. Un de ces quartiers "populaires" où les jeunes, issus des migrations, perçoivent avec aigreur leur place, ou plutôt leur non-place, dans la société française. Devant cette femme, immigrée comme eux (je schématise, 1000 excuses), ils prennent conscience que Merah a tué l'un des leurs. Ils sont alors capables de comprendre la douleur de cette mère. Je retiens de ce livre ce moment remarquable où Latifa Ibn Ziaten, qui cherchait les motivations d'un assassin, découvre l'immense indifférence dans laquelle sont abandonnés les jeunes des quartiers populaires (quasi "sont abandonnés les jeunes issus des anciens pays colonisés". Elle décidera de combattre pour eux.
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