AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de brigittelascombe


"Il faut presser l'Egypte comme un citron pour obtenir une colonie durable" :un mot de Kléber, général des armées de Bonaparte qui résume à lui seul l'état d'esprit des Français lors de la campagne d'Egypte. Des Français enclins aux progrés (progrés botaniques,chirurgicaux,scientifiques,travaux de voieries, projets d'ouverture du Canal de Suez....) mais des Français "coupeurs de têtes", "donneurs d'ordres", qui taxent biens et propriétés et se "transforment parfois en bêtes furieuses" ce qui enclenche la révolte des opprimés.
C'est sur fond de conquête d'Egypte, du moment où les "Français sont aux portes du Caire" en juillet 1798 jusqu'à l'embarquement à Aboukir en juillet 1801, que se déroule l'action de ce roman, dont le narrateur, copiste, travaille chez un lettré "le cheikh Jabarti" aux "origines abyssiniennes"("qui veut écrire un livre sur la présence des Français en Egypte").
Son journal relate la vie quotidienne des plus démunis dans un Caire à l'ambiance de souk sale et bruyant; la vie plus intellectuelle des érudits qui envoient le narrateur en espion "pour en savoir plus sur eux", eux les Français bien sûr; la liaison que ce dernier va entretenir avec la sensuelle "citoyenne" Pauline Foures, épouse du "directeur de la commission des arts" et maîtresse de Bonaparte "toujours pressé au lit"; les moeurs parfois dissolues des "mécréants", les pratiques religieuses entre chrétiens,coptes, juifs et musulmans; les "crimes commis par les mamelouks et les Ottomans".
Turbans et chapeaux:un titre original qui indique des différences tant vestimentaires que culturelles entre les turbans sombres pour les coptes et les juifs, les turbans blancs pour les musulmans et les "chapeaux en peau de chèvre munis d'oreillettes et d'une visière et surmontée d'une houppe de laine" pour les soldats français.
Un excellent roman historique, au rythme rapide, intéressant et agréable à lire de Sonallah Ibrahim (journaliste, écrivain égyptien ) qui rappelle les relations houleuses qui de tout temps ont mis face à face les Arabes et les Occidentaux.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}