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Citations sur Les Cahiers Japonais : Un voyage dans l'empire des si.. (17)

Le papier enveloppe les objets, dans ce rite de l’emballage qui nécessite la feuille oblique (en losange) et non orthogonal (en carré, comme chez nous). Sur le couvercle des boîtes, souvent en carton vergé, sont imprimés des idéogrammes par simple gaufrage, invisibles en apparence, sur lesquels le papier d’emballage créera d’autres transparences. Le toucher et la vue, le jeu du voir et du ne pas voir, deviennent un art, un rite qui tourne ici au sublime selon la coutume qui prône “le don” comme geste de partage symbolique plus important que le cadeau lui-même.
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Je vis le présent au Japon comme un voile léger qui laisse transparaître le passé.
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Bien vite, j’ai appris à apprécier le caractère intime, recueilli des choses. Bien que Tokyo soit une mégapole de presque 9 millions d’habitants, la structure de la ville garde cette dimension d’agglomérat de villages. (…) Cette ville avait le don de me calmer, de laisser déposer sur le fond le sable de mon existence.
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J'allais périodiquement dans ma librairie préférée du quartier Jimbocho, tout un immeuble de 8 étages qui hébergeait des livres anciens, des photos, des mangas, des affiches de films (celles des westerns des années 60 étaient mes préférées, avec les Indiens et les cow-boys personnifiés par des acteurs japonais, une merveille !).
Et, après avoir admiré le style des graphismes pour lesquels les Japonais n'ont rien à envier à personne, j'achetais des dizaines de cartes postales fanées et de menkos. Les menkos sont des cartes à jouer dessinées avec les héros des mangas ou des mythologies populaires (samouraïs, lutteurs de sumo, héros de guerre, puis plus tard joueurs de base-ball).
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ça a été la rencontre de travail la plus longue de ma vie. Trois heures et demie.
Je ne savais pas qu'au Japon c'est l'invité qui doit se lever le premier.
Donc Kurihara, qui continuait à m'offrir du thé, a cru que lors de cette conversation interminable je voulais négocier une rémunération plus importante.
Au cours de l'entretien, il m'a augmenté à trois reprises.
Quand on parle de la chance de ne pas connaître les coutumes d'un lieu...
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Le papier, ici, au Japon, c'est quelque chose d'important. Je reste à observer pendant de longues minutes les éditions aux couleurs envoûtantes d'Osamu Tezuka ou de Sampei Shirato...
... puis je prends 2 petits volumes de Suiho Tagawa, je les ouvre et la magie opère.

Ce qui m'envoûte, ce n'est pas seulement l'odeur presque séculaire qui donne au papier le pouvoir d'évoquer les millions d'événements dont le livre a certainement été témoins...
... mais aussi les couleurs vives que la patine ivoire du vieillissement a rendues poignantes. Mon cœur exulte. Je feuillette page après page en essayant de savourer le plus possible ce que je vois.

Et dedans je vois beaucoup du Japon, je vois l'auteur Suiho Tagawa, très jeune, qui remet les pages originales de ses mangas à Kodansha, dans les années 30...
... dans ce petit immeuble que j'ai moi-même fréquenté, aux puissantes colonnes de marbre, avec des pièces aux plafonds très hauts.

Clac Clac. J'entends résonner le son des getas et des talons. Je vois les révérences rituelles avant toute discussion, les tasses de thé bouillant, les cigarettes allumées dans les réunions pour décider du merchandising qui, dans le cas de Tagawa, jeune homme de génie, a été tout à fait comparable à ce qui a été produit pour Disney à cette époque-là.

Il y avait des objets en bois, des jeux en fer-blanc, des montres avec le corps et le visage des personnages qui prenaient vie, qui s'animaient, qui ne voulaient pas rester confinés sur le papier.

Il se dit que Tagawa commençait à avoir du mal à distinguer le monde réel de celui des rêves. Le pouvoir du papier !
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Je lisais avec plaisir "Yojokun", un livre ancien, écrit par un médecin samouraï mort en 1714 après une longue existence. C'est un livre de préceptes utiles, ironiques et poétiques.
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Le Japon était devenu pour moi l'écrin des désirs, une valise pleine de choses de différentes natures, mais c'était surtout le paradis des dessinateurs. Enivré par les anciennes estampes japonaises, je m'étais avancé dans ce monde de signes, simples en apparence, qui dissimulaient un savoir mystérieux.
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Ils protégeaient le palais impérial des esprits, qui, comme chacun sait, passent du nord-Est au Sud-Ouest.
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Katsushika Hokusai a été un maître incomparable dans l'art de l'ukiyo-e, les estampes japonaises. Grand parmi les grands, renommé pour la hardiesse de ses solutions, pour la force de ses visions. Il a vécu 89 ans.

Sa gloire fut grande et sa vie légendaire. Ce que l'on sait moins, c'est que l'insigne Hokusai a été en butte à l'incompétence des graveurs.

Ces derniers calquaient son dessin et le gravaient sur une tablette de bois, matrice pour l'impression, mais ne s'en tenaient pas à l'original : ils interprétaient comme bon leur semblait nez et oreilles, suivant la mode du temps.

Hokusai se sentait offensé par une telle pratique et ne cessait de leur écrire : "Gravez les yeux sans la paupière inférieure. C'est important. Et les nez en suivant ces deux exemples. Et non à la manière d'Utagawa. Des nez de ce genre sont exécutés avec une technique au pinceau erronée. Je sais que la mode est au style d'Utagawa, mais moi je suis Hokusai."

La lettre qui priait l'éditeur de s'adresser au graveur attitré d'Hokusai, un certain Egawa, le seul en qui le maître avait confiance, était illustrée par des exemples. Et elle se concluait par un : "Je vous supplie d'accorder une pensée à ce vieil homme sans espoir." Formule souvent utilisée par les mendiants de cette époque.
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