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Sur son lit de mort, la belle-mère de Vorobianinov lui confie qu'elle a caché une petite fortune en diamants dans l'une des 12 chaises de son salon, mais les 12 chaises ont été vendues, éparpillées on ne sait où, à travers la Russie ! Vorobianinov se lance à leur recherche, vite secondé et même cornaqué par Ostap Bender, un jeune escroc de 28 ans, surnommé le Grand Combinateur.
Tout au long de leur périple, les deux hommes vont escroquer, manipuler, comploter pour atteindre leur objectif, chaise après chaise, leurs chances augmentant statistiquement après chaque chaise éventrée vide, tout en affrontant la concurrence du prêtre Fiodor qui a confessé la belle-mère.

Ce grand classique humoristique de la littérature soviétique a été écrit par deux écrivains trublions du régime soviétique Ilia Ilf et Evguéni Pétrov qui ont souvent réussi à déjouer la censure malgré une écriture satirique et très subversive.

J'ai trouvé particulièrement savoureuses leur critique de l'économie soviétique et plus largement du fonctionnement du système ainsi que leur manière de tourner en dérision les vestiges féodaux de la vieille Russie en se moquant du noble Vorobianinov qui a tout perdu et du prêtre corrompu Fiodor. J'ai aussi apprécié de découvrir la vie quotidienne de l'époque.

Mais le roman comporte bien d'autres niveaux de lecture parodiques qui nécessitent une bonne connaissance de la littérature, du théâtre et des arts russes de cette période.
Difficile donc de goûter tout le sel de ce roman satirique car la plupart des références et des plaisanteries, sans doute bien comprises des contemporains d'Ilf et Pétrov, sont aujourd'hui hors de ma portée par manque de connaissances historiques ou contextuelles.
Alors oui, bon nombre de tirades ou de passages sont très drôles (tels les lettres du prêtre Fiodor à sa femme) mais je suis vraiment passée à côté de beaucoup d'autres dont je ne peux que deviner qu'ils firent sourire et même rire les lecteurs soviétiques de 1928....
Avec toutes ces références qui m'ont échappé (malgré un nombre impressionnant de notes de bas de pages qui pèchent par la sécheresse de leurs explications), j'ai fini par trouver bien longue cette chasse au trésor...

Il me reste à lire la suite des aventures d'Ostap Bender dans le veau d'or mais je ne vais pas l'attaquer avec le même enthousiasme.

Challenge multi-défis 2021
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J'ai lu ce livre en plusieurs fois, le laissant tomber parfois durant plusieurs jours pour y revenir. Ce qui en général, chez moi, n'est pas un bon signe. CE roman n'a pas su me captiver. Trop fouillis ou alors, je ne suis pas sensible à l'humour particulier des auteurs. Il faut dire qu'en cette période chaotique, rien ne pouvait s'exprimer. Cette recherche frénétique d'un trésor hypothétique caché dans 12 chaises disséminés au gré des évènements ici et la. L'ingéniosité que déploie les personnages pour les réunir, les situations cocasses et les politiciens, écrivains sans talent ou gens du peuple sans vergogne sont dans l'ensemble une excellente critique de la société de l'époque. Peut être reviendrais je vers ce roman et modifierais mon impression
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Best-seller des années 30, ce roman satirique picaresque qui peut paraître un pastiche de polar, ou bien une vraie chasse au trésor, a vu le jour dans ce moment béni de la littérature soviétique où, à l'instar de Boulgakov, l'on se croyait encore tout permis... Son écriture à quatre mains par deux jeunes journalistes d'Odessa décédés très précocement en 1937 et 1942, scella une alliance littéraire qui produisit notamment un second roman (Le Veau d'or) avec le même personnage principal : Ostap Bender « fils de sujet turc », un escroc aux ressources étonnantes ; ainsi qu'un roman-reportage sur l'Amérique et un nombre considérable de nouvelles et de récits humoristiques et satiriques.
Dans ce premier roman, Hippolyte Matvieïévitch Vorobianinov, un vieux noble déchu, plutôt poltron et dépourvu d'imagination et de capacité d'adaptation, s'associe rapidement avec le sympathique écornifleur, à la poursuite d'une chaise parmi les douze que comptait son salon avant réquisition révolutionnaire de sa demeure et dispersion de son mobilier, à l'intérieur de laquelle son acariâtre belle-mère avait occulté tous ses diamants et autres bijoux. Confession lui en est faite, à lui et à un pope menteur et vénal, à l'article de la mort de l'aïeule ; et les trois se livreront à un périple rocambolesque aux quatre coins du Pays des Soviets.
Hormis les avatars épiques de la poursuite, et après un aparté sur le passé pré-révolutionnaire de Vorobianinov, l'on découvre un pays chaotique, où règne le système d'et l'arnaque généralisée, où la nouvelle culture édictée par un pouvoir encore imparfaitement établi coexiste avec des réminiscences de l'ancien régime qui ont l'aspect de reliques ridicules, socialement veules et moralement corrompues, à l'instar du noblaillon et de l'ecclésiastique cupide.
Tout cela est représenté dans un style impeccablement satirique, dont l'humour se manifeste par l'hyperbole et l'absurdité des situations. Si l'ironie nous échappe en grande partie, malgré la pléthore des notes de bas de page d'Alain Préchac, traducteur-biographe des auteurs, relatives notamment aux références littéraires, musicales et de la vie quotidienne, qui devaient être totalement transparentes pour un lecteur russe même quelques décennies après la parution, ironie qui a sans doute contribué grandement au succès fulgurant de l'ouvrage, ce qu'il nous reste aujourd'hui, c'est en revanche l'humour lié aux situations, à la trame, et surtout la satire politique et sociale.
Dans la préface, Alain Préchac s'évertue à répéter que ce roman est apolitique : cette caractéristique ne se retrouverait même que dans cette oeuvre. Je ne comprends pas du tout ce déni. Ce n'est pas la chute qui me fera penser que les auteurs ont renoncé, de la première à la dernière page, à exercer par la satire une critique sociale et politique acérée, que je retrouve notamment dans la dérision dont ils accablent les milieux qu'ils connaissaient sans doute le mieux : le journalisme et le théâtre. Cela ne veut pas dire qu'ils n'aient pas éventuellement adhéré à la Révolution d'Octobre et au gouvernement soviétique ; mais tout ce qu'ils voyaient et décrivaient en 1927, ils n'hésitaient pas à le ridiculiser à souhait. Dans la bonne humeur, mais sans doute dans un sain espoir d'amélioration et de progrès.
Les citations que j'ai choisies voudraient aussi refléter, outre la satire, la mise en profondeur des personnages ; en particulier une tentative de compréhension de l'ancien régime représenté par Vorobianinov qui, sans être un héros positif, est loin d'être caricaturé de façon manichéenne.
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Les héros de ce livre se lancent à la poursuite de douze chaises dont une est supposée abriter dans ses entrailles des bijoux d'une grande valeur. Ils traversent pour cela une bonne partie de l'Union soviétique ce qui permet au roman de livrer une satire de la vie quotidienne de l'époque, des absurdités et aberrations du quotidien du citoyen soviétique. le livre est paru en 1928, à un moment où la main mise de Staline sur le système n'était pas encore complète, et qu'une petite marge de liberté d'expression existait encore.

C'est par moments très drôle, même carrément hilarant. J'ai trouvé particulièrement irrésistibles les mésaventures du père Fiodor, la scène dans laquelle il parvient à racheter des chaises à un ingénieur qu'il a poursuivi à travers tout le pays est vraiment trop drôle.

Mais en même temps toute une partie du livre nous échappe, car se réfère à des pratiques ou des personnes de l'époque, et malgré les notes, la drôlerie n'est pas sensible à quelqu'un qui n'a pas connue la situation elle-même. Un peu toujours le problème des livres de ce type, une partie du contenu devient un peu hermétique avec la distance. C'est pour cela que le livre est trop long, je pense que certains chapitres, comme celui qui décrit les personnes qui travaillent au journal, pourraient sans problèmes être enlevés du roman. Qui a connu plusieurs versions, plus ou moins longues de toutes les façons.
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Un grand classique de l'humour...
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Sous la fiction d'une chasse au trésor, nos deux compères nous détaillent l'univers d'affairisme qui prospérait dans la société rêvée du socialisme en construction. Leur réussite a été, sous un nom de plume commun, de maîtriser l'humour, de dénoncer sans accuser ouvertement mais en utilisant un récit gai et enlevé, le tout avec un regard acéré et lucide, ce dont ils seront victimes "post mortem" en 1949, puisque leurs oeuvres ne seront re-publiées qu'en version expurgée et qu'au moment du "dégel" politique de la Russie. Un petit bijou qui n'a pas pris beaucoup de rides, d'aucuns diraient "toujours d'actualité !".
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roman satirique et populaire qui met en scène un duo improbable à la recherche de diamants cousus dans une chaise tombée depuis dans les mains de l'union soviétique...un roman drôle sur la misère, qui finit de façon assez cruelle, mais nous donne l'occasion de rire d'un rire caustique. le roman est truffé de scènes savoureuses. Parmi celles que je préfère: un étudiant désargenté convertit sa jeune femme au végétarisme plutôt que de lui avouer qu'il n'a pas assez d'argent pour acheter de la viande. Où encore la scène dans le musée du mobilier où le peuple va regarder les objets exposés et l'hôtel dans lequel le musée a été installé en passant son temps à évaluer les prix et imaginer comment vivaient les anciens propriétaires.
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