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Il est peut être important de souligner avant toute chose, que j'ai lu le livre en bulgare (ma langue maternelle), langue très proche du russe, on ne perd presque rien aux subtilités de la langue russe.
Un livre très intéressant, une satire de la société post-imperialle russe et de l'âme du russe tout court. L'histoire est simple mais compliqué à suivre à la fois, originale et drôle. C'est long, très long, et en même temps je n'avais pas envie que cela s'arrête, je savourais les péripéties de nos héros, je rigolais dans mon coin incapable de racoter les blagues à mon entourage, tellement c'est fin; à la fin j'avais vraiment l'impression d'avoir vécu l'aventure moi même, et quelque part soulagée tout de même d'être arrivée au bout.
J'espère pour le lecteur français que la traduction française est aussi bonne.
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En 1928, ce roman satirique et rocambolesque a connu un énorme succès en URSS et même à l'international. Suffisamment parsemé d'aventures et de périgrinations dans l'immensité russe, moqueur plus que critique vis-à-vis de la société issue de la nep, doté d'un final plutot consensuel dans lequel le trésor de la vieille aristocrate va servir le bien de la collectivité, tout est réuni pour assurer à leurs auteurs journalistes un succès pérenne et porteur d'une suite en 1931, le veau d'or.
Si les tribulations des personnages sont assez droles mais finalement assez classiques du genre, le final comporte deux coups d'éclat qui, je dois le dire, m'ont bien bluffé.
Pour autant, le style est assez classique et c'est, à mon humble gout personnel, nettement moins talentueux qu'un satiriste de la même période comme Zochtchenko, mais ça se laisse lire avec plaisir.
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12 chaises en noyer aux pieds galbés signées Gambs, dont l'un des sièges recèle en son ventre rebondi , sous un beau tissu anglais à semis de fleurettes le trésor de Claudia Ivanovna Pethoukova 💎 ! Voilà la révélation que fait cette dernière à son gendre , avant de rendre son dernier souffle. Cela semble une mauvaise blague vu que l'Ivanovna n'avait aucune considération pour ce dernier et que les chaises en question de sa propriété, réquisitionnées à la révolution ont disparus de la circulation, éparpillées au quatre coins de la Russie !!!! Vorobianinov le gendre en question , pas des plus futés se lance à leur poursuite prenant en chemin comme associé Ostap le Magnifique , un escroc sophistiqué 😁de petit calibre. Mais un troisième larbin entre aussi en piste ! Sur son lit de mort la Ivanovna s'est confessée au prêtre , du coup ce dernier en mission sacrée 😁, se lance de même à la poursuite des pierres précieuses . Nous voici donc avec trois énergumènes chasseurs de diamants, déambulant à travers la Russie post- révolutionnaire à la recherche d'un trésor plus difficile à trouver qu'une aiguille dans une botte de foin, surtout que plus ils s'en approchent plus les chaises se disséminent dans tous les coins, comme des cafards.

A travers cette chasse au trésor le duo Ilf&Petrov nous passe le film à l'image peu reluisante d'une Russie communiste qui aspirait à une société équitable et à de meilleurs conditions de vie suite au régime tsariste. L'atmosphère sociale est totalement débridée , la censure sur la presse oppressante, la corruption de la bureaucratie et surtout la pauvreté du peuple ont atteint des mesures inimaginables, où posséder un sommier est déjà source d'estime ! Quand à la culture, elle ne sert à rien, les musées sont visités uniquement parce qu'ils sont situés dans des bâtiments luxueux, n'importe qui peu composer un poème , écrire une pièce de théâtre vu le public qui n'y pige rien !
Une satire féroce du régime soviétique , où l'intrigue n'est qu'un prétexte pour maintenir le fil rouge de l'histoire qui se noie dans les entrailles d'un pays chaotique. Un chaos aux descriptions savoureuses de personnages, « Ostap rayonnait . Il portait des chaussures neuves couleur framboise, à talons de caoutchouc crantés, des chaussettes à carreaux verts et noirs, une casquette crème et une écharpe de soie mélangée, de teinte roumaine »,
de lieux ,”Les gares de Moscou sont les portes de la ville. Elles accueillent et expédient chaque jour trente mille passagers. La gare Alexandre est celle par laquelle pénètrent à Moscou les étrangers à semelles caoutchoutées et costumes de golf. Par celle de Koursk arrive le Caucasien à bonnet de mouton muni de petits trous pour l'aération …”, d'événements racontés avec une ironie vaudevillesque, et de contes rocambolesques , comme le Comte qui se fait moine par désir de comprendre la vie, résiste à vingt-cinq ans de jeûne mais succombe à des sacrés punaises ,« il avait complètement cessé de penser au sens de la vie car, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il passait son temps à la chasse aux punaises »😁!.

A sa publication en 1928 ce livre considéré culte qui connu un succès retentissant est facile d'accès car l'action est permanente, les références littéraires et historiques ne suffoquent presque jamais le texte , pourtant la plupart très subtils valent la peine de s'y arrêter pour enrichir la lecture d'un texte déjà très fournie d'une prose descriptive pleine d'humour . Après pourquoi culte , je n'en sais rien mais je suppose parce qu'il a échappé à la censure ( les censeurs étant probablement aveugles au trop évident 😁)et qu'il avait le mérite de bien traduire les désillusions de tout un peuple dans une langue facile et ironique, le personnage d'Ostap le Magnifique incarnant sublimement à petite échelle l'Escroc ou les Escrocs qui firent miroiter à tout un peuple des idéaux fausses pour arriver à leurs propres fins. Personnellement ses combines improvisées m'ont beaucoup fait rire.
Une lecture que je dois à bobfutur, merci. Lu chez Ginkgo édition 2020, traduction intégrale du texte originalement publié , mais épurée de nombreuses annotations et fragments d'histoires qui ralentissaient l'intrigue d'après note de l'éditeur.
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Hippolyte Matvieïévitch Vorobianinov apprend l'existence de diamants cachés dans une chaise ayant appartenu à sa famille avant la Révolution russe. le livre raconte sa rencontre avec Ostap Bender, « le grand combinateur », puis leurs pérégrinations dans l'URSS des années 1920 pour retrouver le trésor. и вуаля


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S'il fallait classer les livres par la singularité de leurs destins, celui-ci aurait une place tout en haut de la pile.
Du genre qui oblige à longuement parler du livre sans faire mention de son contenu… et ce n'est pas prêt de s'arranger, avec cette nouvelle dimension sur laquelle j'hésite à m'étendre, nos deux auteurs étant odessites…
Bon, si cela permet, comme pour le géant Gogol ( on n'est pas à un anachronisme identitaire près ), d'amener un certain lectorat vers leurs oeuvres, pourquoi pas…

Un peu d'auto-censure ne faisant jamais de mal, il faudrait surtout s'interroger sur l'immense et immédiate popularité de ce livre, à sa sortie soviétique en 1928, qui lui aurait permis d'échapper, justement, à la censure.
Car ce livre est une féroce satire de « l'âme russe » dans son entièreté : tout le monde en prend pour son grade avec une liberté de ton inédite… Il n'a finalement été interdit qu'à la fin du règne de Staline, pour être de nouveau autorisé quelques années après sa mort… Situation assez irréelle : une oeuvre entraînant suffisamment de plébiscites pour outrepasser le pouvoir…
( en manque d'autres exemples, si quelqu'un en dispose… )
Sans être révolutionnaire, cette oeuvre est formée d'une multitude d'hommages, emprunts et pastiches à la littérature nationale, chacun annoté et décortiqué par le traducteur Alain Préchac dans un long appendice… qui nous amène à la critique de cette version française aux éditions « Librairie du Globe », et plus largement à cet étrange destin que ce livre emprunta en francophonie…

Souligné dans sa préface, ce livre a connu de singulières adaptations dans d'interlopes éditions… C'est à se demander si une forme de snobisme n'est pas à blâmer dans le fait qu'aucune maison « importante » ne se soit penché sur son cas ( coucou  L'âge d'homme  ou bien  Gallimard … ).
...
Pourtant, son côté « collage » ne donne jamais l'impression d'être du ravaudage. Au contraire, Il n'est pas nécessaire d'en saisir chaque référence pour avancer avec plaisir dans cette intrigue quelque peu échevelée, laissant aux exégètes la consultation de ces trop nombreuses notes, allant jusqu'à faire fi du déroulement de l'intrigue, divulgachant allègrement certains points de l'histoire, comme si le lecteur n'en était pas à sa première, confirmant ce rôle ambigu et éternellement questionnant de la note de bas de page, astérisque « pléiadique » nous professant une énième « réminiscence de Schiller », transformant en quelque chose de « difficile » une littérature qui n'en a jamais eu besoin…
...
Car c'est bien ce qui m'interroge le plus avec ce roman : comment un livre à ce point adulé par un peuple archi-connu pour l'immense qualité de sa littérature ( redonnant même du lustre à cette notion de « culture populaire ») n'a pas donné lieu à une « refonte » récente et définitive, alors qu'André Markowicz, par exemple, traine dans le coin depuis un bon moment déjà…
Ce n'est pas la traduction à proprement parlé qui semble poser problème ( Alain Préchac étant apparement spécialiste du parlé russo-ukraino-odessite ), mais bien que ces « Douze Chaises » connaissent en version originale de multiples moutures, laissant l'éditeur face à des choix pas toujours bienvenus… La version ici présente « agglomère » deux variantes, les matérialisant chacune par des passages mis sous crochets, pouvant déconcentrer le lecteur quelque peu consciencieux, exposant des contradictions entre les différents récits, l'histoire n'ayant aucunement besoin de ces hésitations, sauf à montrer qu'elle n'est que prétexte à ce pot-pourri littéraire…
( personne, par exemple, n'aimerait voir les différentes versions du célèbre film « In the Mood for Love » de Wong Kar-Wai, sauf à le démonter, une scène d'amour physique ayant même été tournée… )
Ce n'est pas le premier livre soviétique qui pose problème quant à la version à retenir… on pourrait citer des exemples où l'édition a su intégrer cela de manière beaucoup plus habile, tel le « Petersbourg » d'Andreï Biély, chef-d'oeuvre absolu, dont la seule évocation me colle des frissons jusqu'au tréfonds de la moelle épinière…

L'épilogue, ainsi que ce problème de multiplicité, abîment sûrement l'appréciation qu'on pourrait retirer de cette farce picaresque, dont certains passages m'ont littéralement mis à bas de ma chaise, tordu de rire à en marteler le sol ( le cheval dans l'appartement communautaire ; le poète à deux kopecks et les journalistes goguenards ; etc. ), n'ayant pas rigolé aussi ouvertement depuis « Catch 22 », pour vous situer le niveau…

C'est donc quelque peu essoufflé, ainsi que vaguement étourdi, que je vous livre cette critique, ne sachant trop quelle note attribuer, partagé entre découverte ébahie et profond questionnement éditorial…
Loin de vouloir dévaloriser le remarquable travail d'Alain Préchac, je pense qu'une réflexion reste nécessaire afin d'y trier les notes de bas de page, séparant celles utiles à la compréhension immédiate des autres plus « littéraires ».
Je remarque que l'éditeur Ginkgo vient de le ré-éditer (2020), toujours dans la version de Préchac ; il serait intéressant de voir s'ils y ont opéré quelques changements… À lire les différentes critiques des babéliotes, on sent bien l'importance de l'édition dans l'appréciation de ce livre !
Un classique, qui j'espère, continuera d'abolir certaines frontières…
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Paru en 1928, époque pas encore sous la coupe stalinienne, et ça se sent. Comme pour le veau d''or, les deux auteurs s'en donnent à coeur joie dans la critique, mais l'ambiance du peuple est plus détendue, et les personnages beaucoup plus déchaînés. Comme dans le second roman, le Grand Combinateur Ostap Bender est aux manettes; c'est un homme de moins de trente ans, au baratin enchanteur, escroc toujours, ayant tâté de la prison.

Cette fois il est associé à Vorobianinov, fonctionnaire tranquille dont la belle-mère récemment décédée lui a appris l'existence d'un trésor en bijoux caché dans une chaise faisant partie d'un lot de douze. Voilà le duo à la poursuite des chaises, jusqu'à Moscou, le long de la Volga, en Crimée, etc. Leur quête est aussi celle d'un prêtre moins chanceux.

Je me suis follement amusée à suivre leurs aventures, à découvrir une multitude de personnages bien campés, souvent loufoques. Les dialogues sont souvent un poil barrés, disons, fantaisistes, pleins de vivacité. Un grand don aussi pour les descriptions précises (et marrantes dans les détails).

Sans oublier les coups de griffe à la société et au pouvoir (les notes sont nombreuses si on veut s'instruire).

A découvrir!

Sur le site de l'éditeur j'apprends que :"llf et Petrov n'étaient pas d'accord sur la fin à donner à l'histoire . Ils tirèrent à pile ou face..."
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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L'ouvrage fut écrit en 1928 à deux mains, phrase après phrase, par deux jeunes journalistes russes.

L'écriture est légère, juste un peu compliquée, à mon goût, par les nombreux patronymes russes à rallonge, les changements de nom, les diminutifs et autres titres. le tout augmenté des très nombreuses villes et villages traversés. J'avoue m'y être perdu parfois…

On sent une ironie, une moquerie de la vie quotidienne dans l'univers soviétique d'immédiate post-révolution russe vécue par le commun des mortels. Les privations, les alliances politiques infantiles, les combines pour survivre, les profiteurs toujours sur le pont, le laxisme désabusé mais entravant de certains fonctionnaires, la peur de la milice.

C'est ce côté bon enfant et populaire adjoint aux entreprises comiques des personnages qui fit l'immense succès de ce roman en URSS jusqu'à ce qu'il fut tardivement interdit, bien sûr.

tous les ingrédients sont réunis pour faire une bonne comédie.
Au fur et à mesure de son avancée, l'histoire devient de plus en plus rocambolesque et comique finissant dans la démesure et le Grand-Guignol.

Pour résumer un peu l'histoire sachez qu'Hippolyte Matvieïévitch Vorobianinov ancien noble déchu apprend de sa belle mère Claudia Ivanovna Petoukhova qu'elle a caché ses bijoux dans une des douze chaises du salon avant de fuir les révolutionnaires. Bien sûr le mobilier réquisitionné a été vendu et distribué.
Le roman contera donc la quête frénétique à travers l'URSS, des bijoux par Hippolyte qui s'adjoints les services d'Ostap Bender, le grand combinateur.

Un bon roman inattendu car tombé sous ma main par le plus grand hasard d'une boite à livres. Ma très jolie édition de 1958 est dans une traduction, elle aussi à deux mains, de Tatiana et Jules Médvédine-Ourcet

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Un grand classique populaire russe, et même soviétique (même s'il a été interdit, tardivement, en 1949, et jusqu'en 1956). L'histoire est relativement simple, entre la chasse au trésor et une parodie d'enquête policière. Nous sommes dans la Russie des années 20, la belle-mère d'Hippolyte Matvieïévitch Vorobianinov, ancien noble, lui confie sur son lit de mort qu'elle a planqué sa fortune, sous forme de diamants et autres bijoux, dans une des douze chaises du salon. Un vieux pope a eu droit lui aussi à sa confession. Mais voilà que les chaises ont été réquisitionnées et ont été dispersées dans tous les coins de l'Union Soviétique. Et Hyppolyte, flanqué d'Ostap Bender, jeune escroc haut en couleurs, part dans un périple plein d'aventures rocambolesques avec le pope, qui n'est pas en reste, comme concurrent. le récit est joyeux, le rythme est effréné. Et surtout l'intrigue n'est que prétexte à satire, tant de l'ancien régime que du jeune pouvoir soviétique. Tout le monde en prend pour son grade : les nobles sont pitoyables et incapables de s'adapter, le pope est cupide et corrompu, la société est pleine de profiteurs, le nouveau régime est déconnecté du réel, les journalistes sont des moutons, … le public russe ne s'y est pas trompé, c'est une oeuvre populaire majeure dont on peut se demander par quel petit miracle elle n'a été interdite que 7 ans ! le livre comprend beaucoup de degrés de lecture, il n'y a pratiquement pas une phrase qui ne cite, parodie ou pastiche un autre auteur… Pour le lecteur occidental il est difficile, malgré d'abondantes notes de page, de saisir toute l'ironie liée aux références tant littéraires, que musicales ou liées à la vie quotidienne. Il ne lui reste plus que l'excellent comique de situation lié à l'intrigue, et une partie de la satire politique et sociale. C'est déjà pas mal pour ce portrait ironique de la société soviétique des années 20.
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Illia Arnoldovitch Fainsilberg (1897-1937) et Pétrovitch Kataev (1903-1942) ont écrit 'Les 12 chaises' ('Двенадцать стульев') à quatre mains, sous l'appellation collective d'Ilf et Pétrov, et l'ont publié en 1928. En 1931, parut à son tour "Le Veau d'or" ("Золотой телёнок"), avec le même personnage central. Ces deux romans furent de grands succès populaires.
Ilf se suicida en 1937, à l'âge de 39 ans, et Pétrov mourut en 1942, à 38 ans, à bord d'un avion abattu.

En 1928, la Révolution et la guerre civile russes sont terminées depuis respectivement plus de 10 ans, et 5 ans. Mais la victoire de l'Armée rouge n'a pas fait disparaître les affairistes, qui restent actifs, à l'image d'Ostap Bender.
Après qu'une ancienne aristocrate a révélé, en mourant, avoir caché ses bijoux dans l'une des douze chaises du salon, Ostap Bender et quelques autres se lancent dans la chasse au trésor. La recherche s'avère compliquée puisque ces chaises ont été vendues.
Pour Ostap, sympathique escroc, cette quête est une aubaine, malgré un résultat plus qu'incertain. En effet pour lui, toutes les occasions sont bonnes pour plumer son entourage ; et il le fait avec une absence de vergogne et un talent à mentir étonnants et comiques.

Ce roman, sans être engagé politiquement - il était trop dangereux de l'être et cela le sera encore plus avec l'arrivée de Staline au pouvoir - dresse un portrait ironique de la société soviétique des années 1920. Ce livre est amusant, et agréable à lire.
Il est difficile pour un occidental lisant ce récit près d'un siècle après sa publication de comprendre toutes les références aux personnages et oeuvres littéraires de l'époque. L'édition de Gingkoe (celle que j'ai lue) est intéressante par ses notes en bas de page qui ont souvent pallié mon ignorance.

Je lirai très volontiers 'Le Veau d'or' ainsi que d'autres récits de ces auteurs.
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Hippolyte Vorobianinov est un ancien noble employé à l'état civil qui mène une vie très routinière. Jusqu'au jour où sa belle-mère lui confie sur son lit de mort avoir caché ses diamants dans l'une des douze chaises de son ancienne maison, réquisitionnée plusieurs années auparavant, par le pouvoir soviétique. Les chaises ayant été vendues et éparpillées à travers le pays, commence alors une chasse au trésor échevelée pour les retrouver. Dans sa quête, Vorobianinov sera aidé par Ostap Bender, escroc et roi de la débrouille, autoproclamé « Grand Combinateur ».

« Les douze chaises » est un roman dense mais très agréable à parcourir, à la fois drôle et bien construit. L'intrigue se situe entre le roman picaresque et l'enquête policière, mais définitivement dans le domaine parodique. C'est d'ailleurs à se demander comment un tel livre a pu paraître en 1927 en Union soviétique. Mais il est vrai que les pires du totalitarisme stalinien n'étaient pas encore arrivées. Car toute la société en prend pour son grade. Les hommes d'église cupides et pleins de bassesse, l'ancienne noblesse pitoyable, les profiteurs en tout genre, mais surtout le nouveau régime ridicule avec ses cérémonies et discours aussi déconnectés de la réalité que délirants et ses journalistes aux ordres. Un roman au parfum de liberté qui sera d'ailleurs interdit pendant la guerre froide, devenant ainsi un symbole de la résistance au pouvoir et acquérant le statut de monument de la littérature soviétique.
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