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Critique de pile


pile
04 novembre 2011
On a assassiné le Père Noël ! Quelques jours avant Noël dans un hôtel de Reykjavik, le portier a en effet été assassiné dans son costume de Père Noël, peu avant le goûter d'enfants qu'il devait animer. C'est une femme de chambre qui l'a découvert dans le modeste réduit qu'il habitait depuis vingt ans dans la cave de l'hôtel. Il a été poignardé au coeur avec un couteau de cuisine, alors qu'il se trouvait dans une posture embarrassante, son pantalon de Père Noël baissé laissant apparaître un préservatif. Pour interroger le personnel et les clients de l'hôtel, l'inspecteur Erlendur Sveinsson y prend une chambre et s'y installe pour les six jours que durera son enquête jusqu'au Réveillon de Nöel.

Après La cité des jarres (2000) et La femme en vert (2001), "La voix" est la 3e enquête traduite en français de l'inspecteur Erlendur Sveinsson. L'affaire que doit cette fois résoudre Erlendur est un meurtre plus ordinaire que dans les précédents romans d'Arnaldur Indridason. L'unité de lieu et la durée de l'enquête réduite à quelques jours font paraître l'intrigue plus simple. Ce roman est pourtant tout aussi passionnant que les précédents.

Étant données les circonstances de la mort du Père Noël, le sujet de la voix peut paraître sordide. Il est néanmoins traité avec le tact qui caractérise l'auteur et son inspecteur récurrent. Il est aussi traité avec un humour que je n'avais pas encore remarqué à la lecture des précédents romans d'Arnaldur Indridason. Dans ce roman, ce sont les touristes venus en Islande passer les fêtes de Noël qui font particulièrement les frais des sarcasmes de l'auteur.

L'enquête d'Erlendur consiste à interroger les membres du personnel, les clients, chercher des éléments sur les uns et les autres dans les fichiers de la Police, visionner les enregistrements des caméras de surveillance, et surtout tenter de reconstituer la vie du mort. Gudlaugur, portier et homme à tout faire de l'hôtel depuis des années, était un homme mystérieux, très solitaire, que personne ne semble avoir vraiment connu. Très vite cependant, il apparaîtra que Gudlaugur a eu une enfance peu ordinaire. Il a été un enfant vedette alors que sa voix de petit choriste était extraordinaire. Mais sa gloire a été de courte durée. Après avoir enregistré deux disques, il a perdu sa voix, rompu avec toute sa famille, et est devenu cet homme modeste qui semblait ne se lier à personne.

Tandis qu'Erlendur enquête à l'hôtel, une biologiste du nom de Valgerdur prélève des échantillons de salive sur les membres du personnel, afin de comparer leurs ADN à celui recueilli sur le préservatif. Valgerdur est une femme d'une quarantaine d'années qui ne va pas laisser Erlendur indifférent. Il va l'inviter à dîner et lui faire des confidences sur le drame qui a bouleversé son enfance (drame qu'il avait confié à sa fille alors qu'elle était dans le coma dans La femme en vert). Serait-ce le début d'une histoire d'amour ? Nous le saurons certainement dans les romans suivants…

En parallèle de l'enquête, nous suivons une autre affaire sur laquelle travaille Elinborg, la collègue d'Erlendur. Il s'agit d'une histoire d'enfant battu, semble-t-il pas son père. C'est une affaire qui affecte beaucoup Elinborg, elle-même mère de famille. Et bien entendu, nous suivons également la vie d'Eva Lind, la fille d'Erlendur, qui rend visite à son père à l'hôtel. Elle lui confie ses états d'âme et il devine qu'elle est sur le point de replonger dans la drogue.

Les relations père-fils et père-fille sont une fois de plus au coeur du roman d'Arnaldur Indridason. C'est de toute évidence le grand sujet qu'il ne cesse d'explorer de livre en livre.

La personnalité du personnage récurrent est capitale dans les séries policières. le personnage d'Erlendur est la grande réussite de celle d'Arnaldur Indridason. Et c'est pour retrouver Erlendur, que je vais continuer à lire cette série dans l'ordre, en redoutant le moment où j'approcherai de la fin.
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