Rousse ou Les beaux habitants de l'Univers

Ce conte postapocalyptique mettant en scène des animaux assume son anthropomorphisme moral chargé de préoccupations contemporaines.
La renarde pensante a remplacé le roseau et pour marquer la différence, la syntaxe est comme mise « à hauteur » de bête au moyen d'un curieux parti pris consistant en la suppression de certains articles – mais pas d'autres. Contrairement à d'autres lecteurs ravis de cette licence poétique, le procédé ne m'a pas séduite en raison du déséquilibre qu'il introduit dans le style.
Quoiqu'il en soit, l'idée n'est pas sans intérêt de donner en héritage aux seuls animaux, la terre suppliciée par les hommes, au prix de leur propre disparition.
L'aventure est pleine de poésie et d'éloge à ce qui reste de la belle planète, sorte d'arche de Noé- sans Noé- à l'échelle planétaire régit par les lois « immuables » de la nature.
Qu'en tirer d'autre, si ce n'est un énième rappel de la folie et de l'aveuglement des hommes et un espoir que la planète bleue peuplée de vivants « mobiles » et « immobiles » puisse lui survivre.

Dystopie animalière : la sécheresse détruit la terre . Dans cet univers où règnent la faim et la soif, la jeune renarde Rousse quitte son territoire natal pour gagner les montagnes qu'elle pense plus accueillantes. Son esprit curieux l'entraîne à découvrir le monde, toujours plus loin malgré les dangers. Finalement elle suivra le cours de Grand Fleuve jusqu'à la mer et rencontrera d'autres espèces animales qui lui viendront en aide.
Les Faces Plates ont disparu.
Conte initiatique qui célèbre l'entraide, l'amitié et la transmission des savoirs.
L'écriture adoptée est déroutante : accumulation d'adjectifs, suppression des déterminants, beaucoup de phrases nominales et de sujets inversés. On s'y habitue mais je n'en ai pas perçu l'intérêt. Nécessité d'un nouveau langage depuis la disparition des humains ? le titre emprunté à Giono laissait supposer une prose plus classique et poétique ...