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sur 202 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le corbeau et la renarde

Denis Infante a beaucoup travaillé la langue pour nous offrir un conte écologique, un roman d'initiation et un voyage poétique. Sur les pas d'une renarde, décidée à échapper à un désastre climatique, il raconte une terre où l'homme a disparu. Une belle surprise de cette rentrée.

Une fois n'est pas coutume, commençons par parler de l'écriture, du style de ce court roman, car c'est la première – belle – surprise, même si elle peut peut-être dérouter le lecteur. Denis Infante a choisi de créer une langue propre à ce monde qu'il imagine. Un monde dans lequel les hommes ont péri, incapables de sauver une planète qu'ils ont voulu dominer. Un acharnement coupable qui a entraîné leur éradication.
Cette langue, sans articles définis ou indéfinis, donne au roman un aspect à la fois haché, mais aussi réduit à l'essentiel, aux émotions et aux sensations, aux descriptions avec de nombreuses énumérations et adjectifs. Les mots, voilà l'essentiel sur cette terre qui «était comme engluée dans été sans fin. Brûlant, sec, éblouissant et mortel.»
C'est ce douloureux constat qui va réveiller l'instinct de survie de Rousse, la renarde qui est au coeur du livre et qui va choisir, à l'instar d'autres animaux se sentant piégés, de partir: «Partout sévissait sécheresse, partout terre se craquelait, partout vivants souffraient dure soif, mobiles comme immobiles, peuple de sang ou peuple de sève. (...) Quelques-uns pourtant avaient osé, s'étaient décidés pour une des quatre directions, par choix ou guidés par pur hasard, et s'étaient mis en marche, droit devant. Rousse était de ceux-là.»
Durant son odyssée, elle va croiser le chemin de Noirciel, un corbeau riche d'un grand savoir et qui va l'aider dans sa quête. Car «Rousse voulait apprendre. Rousse voulait connaître et découvrir. Elle avait beaucoup réfléchi sur rive de Grand Fleuve. Atteindre neiges éternelles, trouver territoire opulent lui importait moins que de parcourir terres et espaces. Que rencontrer vivants inconnus, contrées nouvelles, feuilles d'autre vert et autre forme que jamais ses yeux n'avaient vues.»
En avançant et en apprenant, ils vont faire la connaissance de Coeurfier. Avec sa horde, ce sanglier cheminera aussi quelques temps à leurs côtés. Mais arrivé au bout de son territoire, à la frontière de Terre Sanglerrière, il la laissera poursuivre seule sa route. Quand elle tombe sur un renard, elle se dit que sa route peut s'arrêter là, qu'elle peut désormais fonder une famille. Mais l'appel du large et la soif de découvrir ce qui est au bout de sa route sont plus forts.
Dans ce conte écologique, Denis Infante laisse une grande place aux odeurs et aux couleurs, à la poésie et à la sensualité. Mais il ne cache pas non plus que cette terre n'est pas un paradis. À l'image de cette carlingue d'avion qui étonne la renarde, on comprend que la technologie a fini par avoir la peau de l'humanité.
Je ne sais si l'auteur a inventé ici le roman postapocalyptique ultime – car ici l'homme a disparu, contrairement à La Route de Cormac McCarthy où un père et son fils cheminaient de conserve ou dans Et toujours les forêts de Sandrine Collette ou Corentin se retrouve seul à représenter l'espoir – toujours est-il que ce roman va marquer tous ceux qui le liront. Une belle réussite !
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024».Enfin, en vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Il sera une fois …
Dans une langue singulière, dénuée d'articles, Denis Infante nous offre une descente en apnée dans un environnement aride. L'eau ne coule plus, le soleil frappe, cuit les corps, éblouit les prunelles.
Rousse, une jeune renarde, peine à survivre dans cet environnement hostile. Rousse décide de fuir pour trouver pitance et découvrir de nouveaux horizons, fuir sa terre jadis nourricière en train de lui devenir étrangère.
D'autres personnages vont venir enrichir la galerie de portraits brossés par Denis Infante, l'Ourse Brune, Noirciel le Corbeau porteur de connaissance, Coeurfier le sanglier, Ombre l'écureuil facétieux, …
Cette fable écologique désenchantée nous conte la fin de notre monde actuel pour nous faire entrevoir un futur proche dans lequel l'eau vaut de l'or.
L'homme a disparu de la surface de la Terre, ne restent de notre espèce que quelques squelettes épars, une longue langue d'asphalte, des poteaux électriques échevelés…
Poésie des mots, quête de Rousse partie inlassablement à la découverte de l'Univers, prunelles au ciel, museau dans le vent telle une horde de contre à elle toute seule, prête à franchir tous les obstacles qu'ils soient meute de loups ou terrifiants krakens. Rousse à l'assaut de nouvelles forêts, d'autres paysages et rencontres.
Langue étrange, abrupte et chantante à la fois, par moments répétitive et lancinante.
Oubliez la fable du Renard et du Corbeau, c'est ici dans son propre Univers que Bernard Infante nous convie et notre coeur de jeune et joyeu.x.se renard.e part en bondissant à l'aventure.
Une échappée belle dans les sous-bois qui sentent l'humus, les terres brulées, les ruisseaux à sec et les bouillonnements des grands fleuves.
Cheminez avec Rousse à la découverte des apprentissages et des connaissances, des douces amitiés nouées au fil du chemin.
Il sera une fois, dans un futur proche, les animaux seuls survivants dans notre Univers Terre. Alors saisissez-vous de ce livre pour une évasion immobile, découvrir le vaste monde et ses habitants si attachants tant que c'est encore possible.

« Mais un jour, alors que vieux hêtre était encore jeune arbre, peuple des Faces Plates, malgré son immense puissance, malgré solides tanières, malgré faraille, malgré savoir et pouvoir, disparut comme poussière au vent, comme rides sur étang. Comme rosée sous brillant soleil.
Disparut sous violent feu tombé du ciel, feu foudre, foudre soleil, qui brûle roches et vivants.
Disparut dévoré par maladies étranges, invisibles poisons.
Disparut entre-dévoré, massacres et famines.
Personne ne sait. Aucun Maître, aucun sage.
Et os blancs couvrent plaine. Et arbres biscornus et créatures difformes. Terres Brûlées, Terre Mortes, Rongemork, Flamme Froide. Blessures et souillures seules restent de ce peuple qui voulut être maître du monde et de toutes créatures de sève et de sang qui naissent et croissent sur terre.
Voici très anciennes légendes, fragments d'histoire qui sont mémoire des vivants, depuis multitude d'années, depuis très longues lignées d'éléphants, très longues lignées de corbeaux et de toutes créatures qui savent. Très longues vies d'arbres. »
(p.127-128)
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Comme dans beaucoup d'albums pour enfants, cette histoire se construit sur le schéma d'un jeune animal ( ici une renarde) qui décide de partir à l'aventure et qui,à chaque étape de son épopée initiatique, rencontre un animal d'une autre espèce qui devient son ami et son maître.
La particularité de cette fable est qu'elle s'inscrit dans la veine des récits post- apocalyptiques et écologistes.
Rousse ne quitte pas sa forêt natale uniquement par soif d'aventure mais dans l'espoir de " trouver au bout de sa quête air plus frais, rivières aux eaux claires, gibier abondant..."
Car,comme elle l'apprendra,une légende raconte que le peuple " des faces plates" désormais disparu de la surface de la terre, a beaucoup détruit en voulant tout posséder.
Les sécheresses, les tempêtes, les terribles " flammes froides" sont l'héritage que ce peuple a laissé.
Le voyage de Rousse est donc un appel aux hommes à l'humilité, afin qu'ils tentent davantage d'être à la hauteur des " beaux habitants de l'univers" plutôt que de chercher à tout dominer.
C'est aussi un beau roman sur la transmission.
La lecture de Rousse engendre un défilé d'images colorées et olfactives qui m'ont entraînée avec plaisir dans une nature souvent accueillante mais parfois aussi terrifiante. C'est une fable qui appelle aux sens et au bon sens!
Denis Infante a choisi de modifier notre langage pour se rapprocher de celui de Rousse,en supprimant tous les articles. Cela ne m'a gêné à aucun moment mais je n'y ai pas vraiment trouvé d'intérêt car,parallèlement, le vocabulaire est très riche,les observations et l'analyse des situations très élaborées, ce que je trouve assez en décalage avec ce choix.
Une lecture agréable mais qui ne m'a pas enthousiasmée contrairement à la majorité des lecteurs de babelio.
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Je ne sais pas pour vous, mais ces derniers temps, j'ai l'impression de me faire un peu tromper par les résumés des quatrièmes de couverture... Mais bon, c'est le jeu de l'édition j'imagine !
Alors oui, pour ce court ouvrage, certes l'intrigue annoncée n'est pas aussi éloignée que celle du contenu, mais il y a quand même un petit côté trompeur. Si vous pensez faire d'innombrables rencontres, les unes plus belles que les autres, avec de belles conversations, de beaux échanges, des sagesses et perles partagées, je crois que "Rousse" n'est pas fait pour vous. Parce qu'ici, il est selon moi plus question de notre jeune renarde, son périple, son ressenti et son évolution que sur les autres "beaux habitants de l'univers".

Alors oui, le sujet est bien là : c'est une très jolie fable sur la vie, l'écologie et le beau dans la simplicité. Mais à part si je suis vraiment passée à côté de quelque chose, il n'y a pas cette émotion promis dans le résumé. C'est visuel, c'est poétique, c'est optimiste, mais il manque ce petit quelque chose qui en aurait fait une magnifique oeuvre, tout particulièrement s'il y avait eu un approfondissement sur les autres animaux rencontrés. Parce que tout est assez bref, parfois même survolé. Et c'est vraiment dommage, parce que du coup on a l'impression de manquer quelque chose d'important et on reste un peu frustré sur sa lecture. Enfin, toujours dans une appréciation subjective, bien entendu.

La forme quand à elle pourra peut-être en refroidir certains. L'écriture est un peu singulière : l'histoire est racontée comme une fable mais surtout avec une écriture presque sommaire, sauvage, pour pousser le lecteur à une lecture plus immersive. Ainsi, vous experimenterez un texte sans articles définis et indéfinis. Avec parfois une syntaxe inversée qui accompagne le tout. C'est assez déroutant au début, mais on y sent une certaine poésie derrière et si l'on s'accroche les premiers chapitres, cela n'est plus dérangeant du tout par la suite. Cependant, il faut aimer les styles de plumes qui sortent du lot.

Le texte est aussi très agréable à lire pour les décors qu'il nous fait découvrir. Les descriptions sont très charmantes lorsqu'elles évoquent la nature où notre renarde s'aventure, mais également l'expérience du temps qui l'accompagne : le passé ressassé ou même l'instant présent du récit sont des passages parfois saisissants. C'est tantôt beau, tantôt inquiétant, ce qui nous amène à un contraste qui nous fait réfléchir tout en nous laissant voyager dans un univers à la fois apocalyptique et en reconstruction.
C'est une véritable ode à la beauté. Alors même qu'il y a de la destruction, de la ruine, de la mort et de la noirceur, c'est le côté vivant et lumineux qui est mis en avant. Ça en était presque rafraichissant.
Mais c'est également une jolie ode au savoir, au désir de la connaissance. Au chemin à entreprendre pour en gagner des parcelles, comme un chemin initiatique par lequel on doit passer.
Et surtout, selon moi, une ode à la vie. Sous toutes ses formes, qu'elles soient "mobiles" ou "immobiles". Presente, passée ou à venir. C'est un livre sur l'espoir et sur la force de la vivacité qui refuse de s'avouer vaincue.

En soi, c'était une très belle lecture bien qu'il manque un peu plus de profondeur selon moi. Ou peut-être devrais-je retenter l'expérience une autre fois... ce n'était sans doute pas le bon moment.
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C'est la couverture qui m'a attirée : un renard. Puis, la quatrième de couverture : » Sur une terre que l'homme semble avoir désertée, où l'eau est devenue rarissime, tous les vivants – » mobiles autant qu'immobiles » – souffrent de la soif. Les végétaux dépérissent. Les animaux aquatiques aussi, pris au piège de l'évaporation de leurs demeures. Au retour de leurs longs périples, les oiseaux migrateurs n'apportent pas de bonnes nouvelles : partout la sécheresse sévit.
» Quelques-uns pourtant avaient osé, s'étaient décidés pour une des quatre directions, par choix ou guidés par pur hasard, et s'étaient mis en marche, droit devant. Rousse était de ceux-là. «

Enfin, il y a cette citation de Giono en exergue : « Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers. »

Nous allons suivre une renarde, Rousse, dans sa quête. La première partie, écrite à la troisième personne, nous permet d'accompagner la jeune Rousse qui décide de survivre. Car cette terre est devenue stérile ; plus de pluies, plus rien à manger, des créatures affamées. Non, dès le début, ce ne sont pas « tous les beaux habitants de l'univers » mais une lutte pour s'en sortir, dans ces lieux sans traces d'humains. Assez vite, Rousse va se faire des alliées : une ourse, qui pleure la perte de ses « doux oursons » (j'ai été émue, avec cette histoire de petits croqués par les loups, j'avoue). Puis, Rousse poursuit son périple, son initiation vers la sagesse, le fleuve, l'Esprit.
L'Esprit, comme une conscience, elle s'y éveille lorsqu'elle prend sa destinée en mains, ou plutôt, en pattes. Une fois le fleuve, peuplé d'étranges bestioles monstrueuses, Rousse s'exprime à la première personne.
C'est un très court roman que signe ici Denis Infante aux éditions Tristram. Pour autant, il ne se laisse pas lire facilement car l'auteur a fait le choix d'une langue minimaliste, totalement déconcertante (surtout en début de volume). On peut s'étonner du choix de cet idiome des animaux (parfois certains articles définis ou indéfinis sont supprimés, parfois, non). La lecture n'est pas aisée et, malgré tout, le rythme de la langue confère une poésie, une cadence qui séduit. J'ai aimé l'exercice littéraire tout en regrettant que, de temps en temps, certaines scènes en deviennent un peu opaques (Rousse trouve-t-elle refuge dans un avion ou une voiture?). de toute façon, d'humains, il n'en sera pas question, et quelque part, on s'en passe très bien, vu les dégâts qu'ils ont provoqués.

Un livre à découvrir, pour toutes ces raisons. Je ne le recommanderais pas aux personnes qui aiment une langue structurée ou des tournures plus « classiques », toutefois.
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Une jolie fable poétique, écologiste et féministe. Oui, c'est quand même un peu anthropomorphisé.
Le style pourra en dérouter, dégoûter certains. (Baste des articles définis !).
Pour en avoir le coeur net, lisez les premières pages, soit vous vous y faîtes rapidement et trouvez ça plutôt adapté au récit, soit c'est rédhibitoire et vous refermez le bouquin.
Rousse est une jeune renarde, indépendante et curieuse. Sa soif d'apprendre et de connaître le monde environnant lui permettra de faire de belles rencontres. Mais les prédateurs rôdent aussi en ce monde au climat déréglé et néanmoins débarrassé des humains.

Fable anticipatrice et optimiste d'un temps à venir ?

A lire. C'est court et plaisant.

Lu dans le cadre du "Challenge Mauvais genres 2024"
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Ovni conseillé par mon libraire, qui ne laisse pas indifférent ! (je parle du livre 😊)
Si j'en crois les informations glanées ça et là dans les articles que j'ai pu parcourir, voici un premier roman publié à 70 ans, comme quoi mieux vaut tard que jamais, il aurait été dommage de passer à côté !
Cet ovni, c'est quoi ?
C'est un court roman d'environ 130 pages que certains qualifient de « fable » voire même de « fable écologique », d'autres de « roman d'apprentissage », ou de « roman initiatique » ou encore de « dystopie ».
Pour ma part, je ne sais pas trop : c'est tout ça à la fois, mais le réduire à une définition serait nier le travail de la langue et ce que cela engendre. Car oui, on peut voir l'histoire telle qu'elle est, en quelques traits grossiers : une jeune renarde quitte sa forêt natale pour échapper à la sécheresse mais aussi parce qu'elle a soif d'aventures et de découvertes ; tout au long de sa route/sa vie, les rencontres de hasard la guideront vers une connaissance de soi et du monde plus affirmée, ouverte à l'ampleur des savoirs. Voilà pour ce qui est de l'initiatique et de l'apprentissage. Concernant le décor, l'auteur laisse deviner un monde sans hommes mais regorgeant de vivants, au climat défaillant, tempêtes, sécheresse, absence d'hiver, virus, restes de pollutions humaines… Voilà pour la dystopie écologique. Mais pour le style, que dire ?
Le choix d'une langue sans articles, ni définis, ni indéfinis, resserre la phrase à l'essentiel et pourtant ce ne sont pas les adjectifs qui manquent, bien au contraire. Nous sommes à hauteur de Rousse, le museau à ras du sol, les arbres semblent immenses et leurs cimes inatteignables. Il faut tout renommer, apprendre à voir le monde et les vivants autrement. La langue est très poétique et étrangement, jamais répétitive. Les décors se succèdent et nous, lecteurs, devons aussi apprendre à les redécouvrir, à ne pas essayer de calquer un paysage connu sur les descriptions faites mais apprendre à accepter cet inconnu à hauteur de renard.
J'avoue avoir été un peu déroutée au départ ; j'avoue ne pas du tout avoir vu un avion sur un des premiers refuges de Rousse (j'ai su que c'était un avion parce qu'on m'avait dit que c'était un avion… mais je m'en suis faite une autre image mentale à vrai dire). J'avoue, les romans avec des animaux comme héros, ce n'est pas franchement ma tasse de thé d'habitude, surtout quand renard rencontre ourse, puis corbeau, puis sanglier, puis écureuil, etc. Mais voilà, je suis vraiment contente de l'avoir lu celui-là, parce qu'il échappe à tout ce que j'ai déjà lu. Merci !
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Ce premier roman de Denis Infante est un conte poétique et initiatique, dont le protagoniste est une renarde, Rousse. Elle vit dans un monde où les hommes ne sont plus et où les animaux tentent de survivre à une sècheresse inexpliquée.

La jeune et vaillante Rousse cherche à comprendre l'origine de ce mal et quitte son bois de Chet pour découvrir le monde. Sur son chemin, elle découvre une terre desséchée, empoisonnée, mais aussi le grand fleuve source de vie qu'elle rêve de traverser. Tout au long de ce périple qui dure de nombreuses lunes, elle rencontre des animaux attachants, qui la feront grandir et devenir sage. La tentation sera grande de se fixer, au fil des amitiés, mais l'appel du voyage résonne trop fort en elle. L'essentiel n'est finalement pas la destination, mais le chemin parcouru.

Denis Infante a inventé pour ce conte un langage onirique, sans déterminant, épuré pour toucher à l'essentiel et être en totale connexion avec la nature.
« Rousse comprenait que ce n'était pas recherche de hautes et blanches cimes qu'elle avait entreprise, ni quête de douces et vertes contrées (…) Ce que Rousse avait entrepris, c'était exploration du monde. »

Les réflexions philosophiques, féministes et écologiques de cette fable sont profondes et toutes en émotions. Un grand coup de coeur pour ce livre très original.
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Quelques belles séquences très bien écrites, mais je trouve que le récit s'attarde trop sur les déplacements et les lieux, parfois redondant, au détriment des personnages rencontrés qui auraient mérité un peu plus de développement. On me demande 250 caractères, que dire d'autre, c'est un livre très onirique, les phrases sont construites comme si une renarde pensait, c'est assez surprenant.
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Merci à Babelio et aux éditions Tristram pour l'envoi !

Rousse est une jeune renarde avide d'aventures. Lorsque subvient une énième sécheresse, elle décide de partir explorer le monde, au delà de sa forêt natale. Sur son chemin, elle rencontre différents compagnons (comme Brune l'ourse ou Noirciel le sage corbeau) et grandit sous nos yeux.

Ce court roman m'a profondément plu : on est vite happé par l'histoire, attendant au détour de chaque chapitre la nouvelle rencontre que fera notre héroïne.

Le style est à la fois simple (puisque l'auteur essaye de se mettre à la place d'un animal), mais aussi poétique et alambiqué (dans l'expression des sentiments et la description de la beauté/ de l'horreur de la nature). Je reprocherai cependant parfois certaines longueurs (bien que celles-ci soient justement ce qui fait aussi le charme de cette écriture si spéciale...)

Un très bon moment passé à travers cette lecture !
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