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Critique de bdelhausse


Ionesco est âgé d'une cinquantaine d'années quand il finalise le roi se meurt. Objectivement, c'est encore fort jeune, et pourtant cette pièce illustre de manière particulièrement bien observée les affres de la grande vieillesse et de la fin de vie.

Le déni, la révolte, etc., toutes les phases connues de l'attitude des hommes face à la mort sont passées en revue et à la moulinette du théâtre de l'absurde de l'auteur. Un orfèvre en la matière. le roi se meurt, et il est entouré de sa clique. L'ancienne reine personnifie une vision réaliste de la vieillesse. La jeune reine va, quant à elle, édulcorer l'état royal et se tourner vers un passé plutôt rose. le médecin, astronome, bourreau... aimerait se trouver ailleurs. Tout comme la bonne à tout faire (et qui ne fait plus grand chose). L'absurde se trouve dans les dialogues, dans les situations et dans le garde qui hurle le bulletin de santé royal à qui mieux-mieux.

Autour du roi, le château se délabre. le royaume se réduit comme une peau de chagrin. Les sujets sont aux abonnés absents.

Cette pièce a résonné en moi comme rarement. A titre personnel et sans faire pleurer dans les chaumières, voici un an, mon père décidait de se laisser mourir. Caprice de vieillard ayant survécu au Covid, ras-le-bol d'un nonagénaire qui n'en pouvait plus et pour qui chaque jour était pire que le précédent, résignation, détermination, lucidité, dépression... peu importe le motif. La pièce m'a, d'une certaine manière, réconcilié avec lui.

Par ailleurs, et même si les analyses de la pièce sont unanimes, je ne peux pas m'empêcher de penser que Ionesco à travers cette pièce vise également une dimension politique. La Roumanie de 1960 est à l'image du roi Berenger.
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