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Critique de cecilestmartin


Voilà bien 15 ans que je n'avais pas lu un roman de John Irving. Après avoir dévoré le monde selon Garp, Hôtel New Hampshire, et tous les autres sans exception, j'avais commencé à douter avec La quatrième main, livre que je n'ai jamais achevé.
Les challenges Babelio ont cela de formidable qu'ils nous invitent à sortir de nos zones de confort.
J'ai retrouvé avec Avenue des mystères, la verve, l'originalité, la créativité qui m'avaient tant plus dans les années 90. L'histoire est en effet est riche de personnages et de situations - tantôt cocasses, tantôt émouvantes et Irving ne lésine sur aucun moyen pour surprendre son lecteur.
La galerie de portraits est, comme souvent chez Irving, haute en couleurs et attachante : Juan Diego, enfant des décharges publiques mexicaines, devenu un célèbre romancier américain, est un personnage magnifique ; Lupe, sa soeur, parle une langue fleurie que lui seul comprend et lit dans les pensées ; Rivera, el Jefe de la décharge, est un père adoptif bienveillant et affectueux ; le prêtre Pepe est drôlement ouvert d'esprit pour un jésuite ; et que dire du couple incroyablement mal assorti mais si beau constitué par Flor, un géant transsexuel et le prêtre Édouard qui se défait de ses voeux pour vivre cette grande histoire d'amour.
Juan Diego entreprend un grand voyage aux Philippines pour tenir la promesse faite à un jeune soldat rencontré quelques décennies plus tôt. A l'aéroport, il rencontre Myriam et Dorothy sa fille qui vont lui mettre le grappin dessus et réorganiser le périple - tout en le comblant de faveurs sexuelles chacune à son tour. Mais l'alternance Viagra/anxiolytiques ne convient pas vraiment à Juan Diego et son séjour este entrecoupé de longues périodes de sommeil qui l'amènent à se remémorer son enfance au Mexique.
Ce sont ces parties du récit qui m'ont le plus intéressée, captivée même. La vie sur la décharge, le contexte des années 70 au Mexique où viennent se réfugier des jeunes américains abîmés par la guerre du Vietnam, la cohabitation plutôt pacifique des jésuites et prostituées,… Lupe et Juan Diego forment une fratrie unie par des liens affectifs très forts et leur rapport à la religion - Vierge de Guadalupe contre Vierge Marie - illustre les ravages de la colonisation espagnole et l'attachement aux racines nahuatl. Ils sont entourés par des adultes bienveillants pour la plupart, très à l'écoute et soucieux que leur avenir se déroule loin de la décharge.
En revanche, les apparitions mystérieuses des deux femmes, l'espèce de malaise permanent dans lequel évolue Juan Diego, toujours entre deux états de veille (?)ou de sommeil m'ont moins passionnée, sentant bien aussi au fil des pages que la conclusion de toute cette aventure ne me conviendrait pas. Certains passages m'ont semblé longs donc mais dans l'ensemble, j'ai retrouvé le John Irving des années 80-90.

Challenge ABC 2020-2021
Challenge MULTI-DEFIS 2021.
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