AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BiblioJoy


Une histoire très dense pour un roman aux allures de fable, bien documenté, mêlant réalités historiques et imaginaire de façon savoureuse avec talent et fougue.

Loin d'une tranquille balade, entre folie et désespoir, réconfort et espoir, ce roman nous emporte dans d'épiques aventures aux confins de l'Empire russe de la fin du XIXème siècle.

En Polésie, une communauté juive, très ancrée dans les traditions et coutumes, vit dans une fidèle observance des textes et règles.

Les hommes ont abandonné parfois femmes et enfants, quittant les shtetls pour les grandes villes, convaincus d'y trouver meilleure fortune qu'à la campagne.
Mendé Speisman fait partie de ces femmes désespérées suite au départ du mari.
Quand submergée de désespoir, elle se jette dans la rivière Yasselda, le brave Zizek, passeur du fleuve, lui sauve la vie. Et sa soeur cadette Fanny Keizman va prendre en main la situation, à commencer par retrouver son beau-frère à tout prix.

Fanny, surnommée di wilde khaleh, la bête sauvage, maniant la lame avec finesse et précision, se lance alors dans une folle aventure avec l'aide de Zizek, ancien soldat au passé flou et légendaire, à bord d'une téléga tirée par deux chevaux, sur les chemins où des rencontres surprises les attendent.

Le duo improbable se met en route pour Minsk, rejoint par d'autres compagnons de voyage pour une expédition qui s'annonce bien rocambolesque. Car voilà, à cette époque, une juive de Grodno ne se rend pas à Minsk, allant d'une province à une autre, sans risque ; et pour notre héroïne téméraire, un périple se profile en perspective…
Bandits, mendiants, police, armée… illustrent des personnages hauts en couleurs.

C'est écrit avec panache et humour non dénué de sarcasmes, une ode au courage féminin, et en filigrane, dénonciateur des oppressions.
*
Je remercie Babelio et masse critique pour cette découverte originale que j'ai bien appréciée.
Notons aussi le joli bandeau de couverture, et le glossaire très instructif explicitant plusieurs termes, yiddish, hébreux, russes, slaves...en fin de volume.
*
« L'homme est doté de cinq sens pour appréhender la Création – la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher – alors qu'un seul, le sens de la liberté, a été accordé à la Création pour appréhender l'homme. C'est par ce biais que la shekhina, la présence divine, sonde les coeurs et distingue les esclaves des maîtres ou de ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre ».
*
Commenter  J’apprécie          252



Ont apprécié cette critique (24)voir plus




{* *}