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EAN : 9782072781643
512 pages
Gallimard (05/01/2023)
3.93/5   30 notes
Résumé :
Aux confins de l'Empire russe, dans la Polésie de la fin du dix-neuvième siècle, les hommes des shtetls abandonnent parfois leurs femmes pour se fondre dans la foule des grandes villes.
Lorsque Mendé Speisman, désespérée par le départ de son époux, se jette dans la rivière Yasselda, sa soeur Fanny Keizman prend les choses en main : elle ira elle-même retrouver son beau-frère, quoi qu'il en coûte. Celle que l'on surnomme die wilde Khayeh, la bête sauvage, s'é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Aventure, humour et habileté du récit confèrent à cet ouvrage hors du commun par la densité des personnages et la clarté de ses réflexions un réel plaisir de lecture renforcé par une immersion dans les conditions de vie de la population de Polésie sous domination russe, à la fin du 19ème siècle. (Partie de l'actuelle Biélorussie.)
Dans ce roman picaresque, l'auteur mêle habilement politique et religion avec un ton tranchant et moqueur, brassant tsarisme et judaïsme, citoyenneté et judéité dans des phrases truculentes au termes pittoresques qu'il ne faut pas manquer de déguster dans le glossaire en fin d'ouvrage réunissant une multitude de termes en hébreu, yiddish, slave, ou russe les plus croustillants, un véritable chant du signe sémitique.

Je suis très vite emporté par le charisme de Fanny, mi-Michel Strogoff, mi-Don quichotte féminin qui par émoi et fraternité malgré sa judéitude lourde à porter dans cet environnement hostile va affronter multiples péripéties depuis son village de Motelé jusqu'à la ville de Minsk pour tenter de débusquer son beau-frère évaporé et ainsi projeter faire taire les calomnies perfides à l'encontre de sa soeur Mendé.

Cette folle échappée offre à l'auteur la possibilité de non seulement façonner avec minutie et profondeur les accompagnants de Fanny, un trio de personnages inouïs aux passés stupéfiants, mais aussi d'écorcher crûment toutes les institutions de l'état : l'armée, la police, la justice.

Comme le spécifiait Tristan Bernard en parlant du peuple juif :
« J'appartiens à ce peuple qu'on a souvent appelé élu. Elu ? enfin disons en ballotage. »
Je peux vous assurer que Yaniv Iczkovits le ballote ce peuple et ce, avec tellement d'esprit et de verve que ce roman trop abondant et trop intense pour être un pamphlet peut tout de même s'apparenter à un plaidoyer pour cette communauté qui à cette époque est réduite aux aguets.

Je tiens à remercier Babelio de m'avoir élu pour cette masse-critique et les éditions Gallimard pour l'envoi de cet ouvrage que j'ai beaucoup apprécié.



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Une histoire très dense pour un roman aux allures de fable, bien documenté, mêlant réalités historiques et imaginaire de façon savoureuse avec talent et fougue.

Loin d'une tranquille balade, entre folie et désespoir, réconfort et espoir, ce roman nous emporte dans d'épiques aventures aux confins de l'Empire russe de la fin du XIXème siècle.

En Polésie, une communauté juive, très ancrée dans les traditions et coutumes, vit dans une fidèle observance des textes et règles.

Les hommes ont abandonné parfois femmes et enfants, quittant les shtetls pour les grandes villes, convaincus d'y trouver meilleure fortune qu'à la campagne.
Mendé Speisman fait partie de ces femmes désespérées suite au départ du mari.
Quand submergée de désespoir, elle se jette dans la rivière Yasselda, le brave Zizek, passeur du fleuve, lui sauve la vie. Et sa soeur cadette Fanny Keizman va prendre en main la situation, à commencer par retrouver son beau-frère à tout prix.

Fanny, surnommée di wilde khaleh, la bête sauvage, maniant la lame avec finesse et précision, se lance alors dans une folle aventure avec l'aide de Zizek, ancien soldat au passé flou et légendaire, à bord d'une téléga tirée par deux chevaux, sur les chemins où des rencontres surprises les attendent.

Le duo improbable se met en route pour Minsk, rejoint par d'autres compagnons de voyage pour une expédition qui s'annonce bien rocambolesque. Car voilà, à cette époque, une juive de Grodno ne se rend pas à Minsk, allant d'une province à une autre, sans risque ; et pour notre héroïne téméraire, un périple se profile en perspective…
Bandits, mendiants, police, armée… illustrent des personnages hauts en couleurs.

C'est écrit avec panache et humour non dénué de sarcasmes, une ode au courage féminin, et en filigrane, dénonciateur des oppressions.
*
Je remercie Babelio et masse critique pour cette découverte originale que j'ai bien appréciée.
Notons aussi le joli bandeau de couverture, et le glossaire très instructif explicitant plusieurs termes, yiddish, hébreux, russes, slaves...en fin de volume.
*
« L'homme est doté de cinq sens pour appréhender la Création – la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher – alors qu'un seul, le sens de la liberté, a été accordé à la Création pour appréhender l'homme. C'est par ce biais que la shekhina, la présence divine, sonde les coeurs et distingue les esclaves des maîtres ou de ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre ».
*
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Bonne surprise de début d'année avec La vengeance de Fanny. Un roman comme on en fait plus, avec une histoire pittoresque et pleine de rebondissements, des personnages hauts en couleur, un fond social et historique et un humour omniprésent.
Yaniv Iczkovits est un raconteur d'histoires comme pouvait l'être Isaac Bashevis Singer, leurs décors et leurs personnages sont les mêmes : les villages de Pologne, Ukraine et Biélorussie abritant de fortes minorités juives. Des juifs pauvres loin de l'image du juif riche et profiteur. Ceux que les nazis ont massacré détruisant avec eux une civilisation faite de rituels millénaires, d'étude inlassable des textes sacrés et de résistance indomptable aux persécutions.

Au village de Motelé, Mendé Speisman est au désespoir, son époux Zvi-Méir l'a abandonnée avec ses enfants pour aller à Minsk. Fanny Keizman la soeur de Mendé va à son tour quitter sa famille pour partir à la recherche de ce beau-frère indigne pour le ramener par la peau des fesses. A la fin du XIXème siècle si le départ d'un mari n'est pas admis par la société, celui d'une épouse est un inadmissible scandale. Dans sa quête Fanny est accompagnée d'un paria de Motelé, le mutique Zizek Brushov, juif qui a rejeté sa foi après avoir été enrôlé de force dans l'armée russe.

Il serait trop long de raconter les aventures que vont connaitre Fanny et Zizek, le danger sera leur compagnon dans un voyage où les coupe gorges ne manqueront pas mais heureusement Fanny est une fine lame.
Ils vont aussi devenir l'enjeu d'une chasse à l'homme menée par Piotr Novak colonel de la redoutable police secrète russe qui va se lancer aux trousses de ce duo qui s'est associé à d'autre fuyards, ce qui pour le paranoïaque policier ne peut que cacher une conspiration de grande ampleur.

A bien des égards La vengeance de Fanny rappelle les grands feuilletons du passé, de surprises en coups de théâtre avec ce qu'il faut de trahisons et de soutiens inattendus. Avec aussi de longues incises (parfois trop) pour introduire la biographie d'un personnage avant de revenir à l'intrigue.
Mais l'essentiel n'est pas là, ce qui passionne c'est la peinture de la vie dans ces shtetls de Polésie où cohabitent une communauté judaïque et des goyim qui se regardent en chien de faïence, les premiers se sentant toujours sous la menace des seconds et ceux-ci s'interrogeant sur ces êtres différents aux coutumes bizarres.

L'humour de l'auteur n'épargne pas les juifs qu'il décrit comme figés dans leurs traditions, refermés sur eux-mêmes et non dépourvus d'orgueil comme Zvi-Méir Speisman convaincu d'être un grand érudit qui va en remontrer aux docteurs de loi de la grande ville de Minsk.
Deuxième victime l'empire russe avec son armée qui ne rêve que de conquêtes mais qui boit plus de coups de vodka qu'elle ne tire de coups de feu et sa police secrète qui voit des complots partout et les invente au besoin.

La vengeance de Fanny est une belle réussite qui démontre que l'on peut encore écrire du romanesque intelligent et qui rend hommage à un peuple disparu, des hommes et femmes qui étaient les maillons d'une chaine humaine qui gardait précieusement des traditions depuis près de 6000 ans.
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A sa manière, qui est fort particulière, personne n'oserait prétendre le contraire, La vengeance de Fanny est un authentique polar, puisque crimes il y a, et que les détails de l'enquête nous sont copieusement servis par l'auteur, Yaniv Iczkovits. Mais sa densité et sa recréation éblouissante d'une époque (la fin du XIXe siècle en Polésie, soit grosso modo la Biélorussie d'aujourd'hui) en font une oeuvre romanesque digne des plus grandes sagas historiques, dans une veine picaresque étourdissante, au style truculent, voire parfois rabelaisien (chapeau à la traduction haut de gamme de Jérémie Allouche). Dans cette histoire, où une mère de famille juive décide nuitamment de partir à la recherche de son beau-frère qui a soudainement quitté sa famille, tout va s'emballer et la quête se compliquer pour quelques coups de couteau mortels. Au point même de mobiliser l'Okhrana, la police secrète du tsar. Une simple affaire de famille devient une affaire d'État, sous la plume inspirée d'un écrivain qui renoue avec un romanesque épique, genre de moins en moins pratiqué dans la littérature contemporaine. Outre un éclairage très documenté sur la condition des Juifs de l'époque, considérés comme des sous-citoyens de la sainte Russie, Iczkovits nous livre une galerie de personnages hauts en couleurs, dont le parcours nous est conté, chacun à son tour, avec moult détails. La vengeance de Fanny, comme les poupées russes, est une histoire qui en contient bien d'autres, que l'auteur semble se délecter à nous délivrer, quitte parfois à ajouter quelques péripéties superfétatoires. Cela demeure en tous cas un livre assez unique en son genre, bourré d'expressions savoureuses, au coeur et dans l'environnement d'une communauté juive décrite de façons narquoise et tendre, à la fois.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Lorsqu'elle voit Mende, sa soeur, s'étioler peu à peu à la suite de la disparition de son mari, parti à Minsk depuis des mois sans donner de nouvelles, Fanny se donne comme mission d'aller chercher celui-ci par la peau du cou. En secret, elle quitte elle-même mari et enfants au coeur de la nuit, confiant sa quête au passeur de la rivière, un homme mutique au passé trouble, qui lui offre alors son aide. « (…) Fanny fit voeu de se salir les mains dans le chaudron de ce monde et de faire corps avec la vie terrestre. (…) le Créateur avait instillé en elle la volonté d'abattre les barrières de son destin, elle serait capable de défigurer quiconque se dresserait sur son chemin vers la liberté. » Habile du couteau, un art hérité de son père, boucher casher, Fanny trace son parcours, lequel se transformera rapidement en chemin de croix parsemé d'une multitude de retournements de situations parfois loufoques, parfois terrifiantes.
Point de misérabilisme dans ces pages mais un redoutable humour qui ravage tout sur son passage. Et pourtant, l'époque englobait son lot de trahisons, de lâchetés et de drames, le régime tsariste éprouvant durement les communautés juives.
Yaniv Iczkovits a concocté un pur bijou de littérature, alliant l'art du conte à celui du polar historique, le tout avec une verve et une verdeur sans pareilles. Gros coup de coeur pour ce roman que je n'hésite pas à qualifier de merveille.
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critiques presse (2)
LeMonde
16 février 2023
La Vengeance de Fanny plonge donc son lecteur dans un espace du passé que le système d’éducation israélien tend à transformer en simple zone d’attente de la création de l’Etat d’Israël, en réduisant cette époque à la persécution et à la passivité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
14 février 2023
Avec La Vengeance de Fanny, le romancier israélien Yaniv Iczkovits ressuscite et renouvelle de fond en comble un genre qui a produit des chefs-d’œuvre dans le roman juif moderne, notamment chez l’écrivain S.J. Agnon.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
* p389 – En l’espace quelques instants, Novak se retrouva entre les mains du gabbai*, qui lui passait une redingote. D’autres l’avaient coiffé d’un galurin fait avec on ne sait quel animal, tandis que des tsitsit pendaient maintenant aux coins de sa chemise. Ils se mirent ensuite à danser en cercle autour de lui, comme des déments. Vint l’heure de la prière au shtibl * - une pièce délabrée, misérable et pleine à craquer ; une foule d’hommes entassés qui, pour tout dire, lui rappelait la place du marché. Tous se balançaient en prière, d’avant en arrière et de droite à gauche, enveloppés dans leur drap sacré qui sentait la purée de chou. Plutôt que de rendre leur louange agréable aux cieux, en 1’accompagnant d’un orgue et d’harmonies, en diffusant de l’encens et des senteurs, eux s’égosillaient dans un état d’extase évoquant volontiers des moutons bêlants. Ils lui collèrent ensuite leur étrange livre dans les mains. Près de lui, l’un des laquais du Rabbin lui fit suivre le fil de cette écriture carrée, mot après mot. Après la prière, tous vinrent lui serrer la main, et convièrent naturellement Pinhaslé et Abramlé à la tish*. Novak n’en pouvait déjà plus d’attendre que la soirée s’achevât, il ne rêvait que de s’enfiler un verre de slivovitz pour se débarrasser de ces mauvais goûts, et finit par saisir Akaki Akakiévitch par le col et lui demander comptes pour ce désastre. Avant le début du repas, le rabbin prononça un discours, verre de vin à la main. Novak imita ceux qui l’entouraient, cria lekhaïm après eux, but lorsqu’ils burent, psalmodia quand ils psalmodiaient, s’assit lorsqu’ils s’assirent, chanta lorsqu’ils chantèrent, manifesta de l’allégresse lorsqu’ils en manifestèrent, et dansa lorsqu’ils dansèrent Les plats étaient cette fois différents, mais le goût identique – et surtout, toujours ce maudit yash. Sauf qu’à cet instant, Novak sentait que son ventre, jusque-là récalcitrant, était sur le point de céder. Dès lors, il se mit à tout engloutir, qu’importe le goût, et abandonna ses sens à l’alcool et à danse.
A la tombée de la nuit, au lieu de gratifier Akaki Akakiévitch d’un coup de poing au visage pour l’avoir fourré jusqu’au cou dans cette mascarade, Novak s’effondra sur un lit branlant garni d’un matelas de paille dans un cabanon que les résidents avaient préparé pour eux. Il n’aurait pu demander mieux. À cet instant, il se contrefichait de Fanny Schechter, il en avait même oublié cet horrible voyage jusqu’à Grodno. Enfonçant sa tête dans l’oreiller, il s’endormit instantanément, tout habillé, alors que dans son cœur résonnaient encore les mots du rabbin, auxquels il n’avait bien entendu rien compris.

Le clairon du coq était parfois susceptible d’éveiller une soif de vengeance. Avant le lever du soleil, un duo de gallinacés avait choisi de se tailler une bavette au détriment des rêves de Novak. Genre de moments où il regrettait de ne pas avoir son revolver à portée de main. À ses collègues, il expliquait à longueur de journée que le Département de maintien de la sécurité et de l’ordre publics menait une guerre du silence, que l’utilisation d’une arme était synonyme d’échec. « Une ouïe fine et une mémoire d’almanach, voilà noire artillerie. » Mais à cet instant, la tête comme une citrouille et les tripes jouxtant ses dents du fond, ni ses oreilles ni sa mémoire ne lui étaient d’aucun secours. Un coup d’œil lancé à celui qui ronflait à côté vint rafraîchir ses souvenirs de la veille.
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* p393 Les subordonnés de Novak étaient habitués à le voir affublé de tous les déguisements imaginables. Mendiant ou proxénète, charretier ou domestique – et même en femme. Il allait presque de soi qu’un individu, appartenant aux catégories susmentionnées, et qui se présentait aussi naturellement au Département de maintien de la sécurité et de l’ordre publics sans être inquiété par les deux gardes en civil au portail, était très vraisemblablement Novak - un Coup d’œil à sa démarche boiteuse permettait de le confirmer. Mais pour quelque raison, il était inenvisageable qu’un Juif s’approchant de l’entrée pût être Novak. Sans même tenir compte de sa boiterie, les gardes lui hurlèrent : « Halte-là, le zyd ! », lui jetant même une pierre allégorique.
Cela était pour le moins singulier, mais Novak en fut offensé. La promptitude avec laquelle ils s’étaient affranchis de toute forme de civilité le laissa pantois, et de nouveau sa jambe le lança, comme si elle avait été atteinte par une pierre bien réelle. Après un instant, il regagna sa contenance :
« Adrian, Nestor, du calme. Ç’est moi, Novak. » Aussitôt dressés comme des piquets, les sentinelles le saluèrent avec déférence.
« Veuillez nous excuser, monsieur ! »
Le regardant se diriger vers l’entrée du bâtiment avec admiration, ils tressaient à voix basse des lauriers à leur vénérable commandant, qui ne reculait devant rien. Clochard ou souteneur, va encore, mais zyd ? Cet homme ne se ménageait décidément pas. Il se lançait dans chaque enquête comme à la découverte d’un nouveau monde, et traitait chaque prévenu comme s’il était son premier. Novak avait depuis longtemps atteint ce qui avait poussé Adrian et Nestor à s’engager dans le département, à savoir les délices du pouvoir, mais malgré tout, il continuait de crapahuter sur le terrain.
Lorsqu’il traversa le couloir, la rumeur avait déjà précédé Novak, et tous s’inclinèrent humblement sur son passage. Une fois dans son bureau, il retira sa redingote et eut soudain les épaules transies de froid. L’apostrophe « zyd », que lui avaient jetée les deux gardes, lui collait à la peau, comme s’ils avaient touché un point sensible. Il s’affaissa dans son fauteuil, s’empressa de déboucher une bouteille de slivovitz, et regarda la croix de bravoure qui trônait sur son bureau. Soudain lui vint l’envie de fermer les stores, de verrouiller sa porte ci et se retrancher du monde.
…/… Mais alors qu’il était dans son fauteuil, une profonde tristesse lui étreignit la gorge. Qui était-il exactement ? Un zyd repoussant. Un cafard.
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Leur statut de minorité au sein de l'Empire n'était un mystère pour personne, et si la ségrégation contribuait certes à leur sécurité, elle avait pour revers un dangereux isolement. Face à une poignée de fanatiques, ils se savaient impuissants. Ce qui les amenait naturellement à considérer que se soumettre, lorsque les circonstances l'exigeaient, leur permettrait de jouir de quiétude le reste du temps.
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* p148 Novak quant à lui rendit la monnaie de sa pièce à Adamski, et le frappa au ventre, avant de le clouer au sol à laide de sa canne.
« Savez-vous quelle est la différence entre un capitaine et un lieutenant-colonel ? lâcha-t-il à Adamski recroquevillé par terre. J’aimerais vous dire le fin mot de la chose, Votre Excellence. Un bon capitaine se doit d’être un officier exemplaire sur le champ de bataille. Il doit mener ses cavaliers, être en première ligne, faire preuve de courage jusqu’au contrôle de l’objectif. Mais un lieutenant-colonel doit quant à lui user de stratagèmes, de diversions, sacrifier un bataillon pour en sauver un autre, bref, manœuvrer. Au fur et à mesure que l’on monte les échelons de la hiérarchie, le haut commandement se jauge à sa capacité d’induire en erreur. Pas simplement l’ennemi, mais aussi l’échelon inférieur... »
…/… Adamski brandit la canne, Novak protégea son visage dans un réflexe de défense mais le capitaine le surprit en abattant son arme sur sa jambe mutilée… Novak se recroquevilla de douleur aux pieds d’Adamski et poussa des hurlements qui se firent entendre dans tout Baranavitchv.
« Savez-vous ce qui différencie un capitaine d’un lieutenant-colonel ? lui demanda Adamski, tout en crachant sur le côté. Un capitaine ne glapit pas comme une fillette. »
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L'essentiel était qu'il avait à nouveau su démontrer que son bourricot de lieutenant était incapable de penser dans la globalité. L'esprit de Dudek, telle une couverture trop courte, laissait fatalement la partie cruciale à l'air.
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