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Critique de YANCOU


Le 25 décembre 2009, le surréaliste croate Radovan Ivsic nous quittait. Compagnon d'Annie le Brun (qui fera paraître un beau livre dédié à cet auteur à la rentrée 2015), grand amateur de poésie, de littérature française, il côtoya Benjamin Péret peu avant son décès à la fin des années cinquante et, parmi d'autres péripéties, fut d'abord listé parmi les artistes dégénérés par les fascistes croates en 1942 avant d'être interdit de publication quelques années plus tard sous le régime communiste de Tito. Radovan Ivsic est aussi l'auteur d'un court article intitulé "Le plagiat des coquilles n'est pas nécessaire", qui répertorie toutes les coquilles se trouvant dans les rééditions des Chants de Maldoror dont les éditeurs n'avaient pas cru bon de relire correctement le texte avant de le réimprimer ! Mais bien avant cela, il avait été un homme perdu, désabusé, mais aussi dégoûté que certains de ces compagnons rejoignent le parti communiste ou pire, encensent Staline, un homme qui décide de s'exiler intérieurement en habitant une maison isolée dans la forêt au-dessus de Zagreb. Il décrit son expérience de retraite en ces termes : "Le temps où j'avance ressemble à celui du rêve." le dormeur va se réveiller, heureusement, lorsqu'il peut enfin quitter la Yougoslavie. Celui-là même qui n'attendait plus rien et avait presque perdu la foi en l'art et en l'insoumission va en effet faire une série de rencontres qui l'amèneront à devenir un proche d'André Breton. C'est cet itinéraire qu'on retrouve dans ce beau petit récit dont le titre pourrait laisser croire qu'il a été trouvé par Jean d'Ormesson - Rappelez-vous cela, rappelez-vous bien tout - mais qui est fort heureusement l'une des dernières phrases dites par André Breton à son ami Radovan Ivsic. Fabuleux petit livre, traversée du vingtième siècle - "Et quel siècle ! Deux guerres mondiales, Auschwitz, le Goulag, la bombe atomique, la guerre froide, la science mise au pas, l'éléphantiasis de la finance mondiale..." - balade littéraire où le livre tient un rôle capital, diaporama du surréalisme et magnifique hommage à André Breton.
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