Un jour ou l'autre, c'est le vague à l'âme qui triomphe.
Thyra sait que ces femmes et ces hommes qui se croisent sans se voir sont accaparés par d'intenses communions, par des recherches immersives ou par l'assimilation compulsive de nuages objectifs, quand ce n'est pas tout cela à la fois.
Mais l'inexplicable prodigalité du Phytoïde de Katz compte pour beaucoup dans ce miracle sans cesse renouvelé. Comment le Phytoide est-il capable de faire apparaître de l'eau, sur une planète où l'oxygène et l'hydrogène ont radicalement absents ? Dans quels mondes cachés les racines du Phytoide de Katz se prolongent-elles ? D'où proviennent cette eau et toutes les substances qui suintent de l'arbre étrange ? Nul à ce jour n'a pu percer ce mystère et, pour l'heure, D-Cyg est et demeure une lune grise majoritairement irrespirable.
Depuis que Thyra s'exerce à réduire l'influence de l'imago sur son cortex, ses fabrications oniriques sont plus difficiles à contrôler mais plus intenses. Elle a également constaté que les images s'impriment plus durablement dans ses pensées une fois réveilée.