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EAN : 9782226458698
416 pages
Albin Michel (20/04/2022)
3.64/5   37 notes
Résumé :
Grâce au Phytoïde De Katz, arbre prodigue et mystérieux, l'humanité a conquis une bonne partie de la galaxie. L'Égrégore, un réseau de communication tentaculaire, synchronise le temps des Hommes et fait vibrer leurs âmes sur-connectées au son du même diapason.

Recluse dans la jungle artificielle du plateau d'Okodrée, Thyra, une jeune ethnologue, étudie un peuple retourné à l'état primitif à la suite du naufrage de ses lointains ancêtres. Aux antipodes... >Voir plus
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Le Phytoïde de Katz est un arbre aux pouvoirs phénoménaux. Dès sa découverte par le navigateur H.G. Katz (d'où son nom), il a bouleversé le rapport de l'humanité avec l'espace (même si des discussions érudites ont lieu à ce propos). Capable de s'adapter à n'importe quel environnement, il offre aux femmes et aux hommes des bulles de protection à travers l'univers et leur permet ainsi de coloniser planétoïdes et planètes, formant ainsi un réseau gigantesque composé de milliards d'individus.

Est-ce le fait qu'ils ont été publiés par le même éditeur ? le Courage de l'arbre m'a, au début, fait penser à la trilogie de Jean-Michel Ré, La Fleur de Dieu. Trilogie que j'ai lue à sa sortie et grandement appréciée. Dans les deux cas, une plante aux propriétés phénoménales, quasi magiques (ou divines, selon son orientation de pensée), influe sur la direction prise par les humains dans leur choix de vie, de société. Mais autant Jean-Michel Ré tendait, comme le titre l'indique, vers des sujets mystiques, autant Léafar Izen utilise plutôt cet arbre comme moyen de raconter son histoire, sans vraiment se poser de questions à son propos. Il est là depuis longtemps. On ignore d'où il sort et comment il fonctionne. Mais il est là et grâce à lui, l'humanité a essaimé à travers l'univers. Point barre. Malgré tout, on sent son attachement profond pour la nature et le monde végétal. Ne serait-ce qu'à travers les multiples petites touches placées au gré du récit pour décrire l'endroit où se trouvent les personnages, l'évolution du temps, le déplacement des astres dans le ciel. On sent dans ces phrases un sens de l'observation fort et un lien évident avec la nature.

Mais l'histoire dans tout cela ? Thyra, jeune ethnologue en mission sur une planète isolée, vient de contrevenir à une directive capitale dans son travail : pour découvrir le sens de certaines moeurs de la tribu qu'elle observe, elle a fait subir à un autochtone des modifications interdites. Ainsi, elle a pu filmer et comprendre des pratiques restées jusque-là mystérieuses. le progrès est considérable, mais la faute grave. Quand un représentant de l'Égrégore (le réseau, essentiel et quasi-tyrannique, qui relie toutes les planètes, donc les humains entre eux) la contacte, elle est persuadée que c'est pour la punir. Mais non. C'est encore pire. On lui demande de rechercher un représentant précis de la tribu protégée et de l'abattre. Sans lui donner de raison. Un ordre brutal et des instructions précises pour mener à bien sa mission. Va-t-elle accepter un tel geste ? Comment vivre avec ce meurtre sur la conscience si elle l'accomplit ? Dans tous les cas, elle va devoir fuir.
Et c'est quand elle part sur une autre planète et rencontre des personnages qui vont l'aider (ou la trahir, sinon, cela serait sans intérêt), que j'ai pensé au roman Les Nuages de Magellan, d'Estelle Faye : le côté fuite d'une planète et recherche d'un moyen de transport, la mise en place d'une équipe ou, en tout cas, la constitution d'un petit groupe aux intérêts proches. Dans les deux cas, l'équilibre est bien trouvé et j'ai apprécié ce changement de rythme et d'échelle après des débuts plus intimistes.

Car on passe de la petite taille de la maison dans les arbres qui abritait Thyra sur D-Cyg à des planètes nombreuses et lointaines, différentes tant par leur taille que par la population qu'elles abritent. On passe de la petite vie d'une jeune ethnologue à la survie de l'humanité dans son intégralité. C'est d'ailleurs ce qui m'a frappé à la lecture de ce roman : l'écart entre le niveau auquel nous nous trouvons, aux côtés de Thyra et de son compagnon de voyage Roonis, et l'enjeu de leur quête. Malgré les décors souvent grandioses et splendides, on reste au plus proche de l'humain et de ses préoccupations bien souvent terre à terre. La prose de Léafar Izen n'est pas grandiose, malgré certaines envolées lyriques à propos du paysage. Elle est humaine. Et c'est une chance pour le lecteur qui peut s'en imprégner sans peur. Pas de grandiloquence ridicule devant les merveilles de l'univers imaginé. Un peu de mysticisme vite tempéré par la réaction d'un personnage.

Le Courage de l'arbre n'est pas un roman à message. C'est avant tout un récit bien fichu et divertissant en diable. Malgré tout, il véhicule des valeurs en arrière-plan et il interroge à travers les inventions qui le parsèment sur l'individu et son devenir possible. Par exemple, dans ce monde, les humains peuvent (et doivent, s'ils sont prudents) faire régulièrement effectuer une capture synaptique. Ainsi, en cas d'accident, ils peuvent « émaner », c'est à dire continuer à vivre, mais dans un autre corps. L'immortalité à portée de la main. Mais avec le risque de la lassitude. Et aussi celui de l'altérité quand pour une raison ou une autre, l'individu de base reste en vie. On se retrouve avec deux fois le même, des jumeaux ? Ou des personnes qui vont prendre plus ou moins rapidement leur indépendance ? Qu'est-ce qui fait notre individualité ? Les choix ? Les circonstances ? Questionnement pas vraiment neuf, mais qui titille à la lecture de ce roman.

J'avais bien apprécié La Marche du Levant, le précédent roman de Léafar Izen paru chez le même éditeur. Je lui avais cependant trouvé un côté un peu brouillon, un peu inachevé, comme si l'auteur avait voulu trop raconter en trop peu de pages (même si le roman était déjà long). Dans le Courage de l'arbre, je n'ai pas retrouvé cette gêne. le rythme m'a semblé plus fluide. Et j'ai pu partir, sur les pas de Thyra, à la découverte d'un univers placé sous la protection du merveilleux, phénoménal et pourtant fragile Phytoïde de Katz. J'ai pu découvrir des paysages fantastiques, tout en m'interrogeant sur certains aspects de la vie, de l'humanité. Une lecture réjouissante et un peu mélancolique, grandiose et intimiste.
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Imaginez une plante aux propriétés exceptionnelles, capable de guider les humains vers leur destinée, de les laisser vivre en harmonie sur une planète pouvant les accueillir, et de les connecter à travers l'immensité de l'univers.

C'est là tout le pouvoir du Phytoïde de Katz et du réseau de l'égrégore. Passer de l'humanité communicante à l'humanité communiante, cette évolution a été rendue possible.

Nous faisons d'abord la connaissance de Thyra, une ethnologue qui observe un peuple tombé dans la primitivité suite à un naufrage. Ses réflexions sont profondes, à l'image de sa pensée sur l'inutilité de la conquête spatiale, alors que les planètes habitables sont suffisantes.

Roonis, de son côté, est un jeune homme fasciné par les appareils psyentifiques. Il est, en quelque sorte, absorbé par son propre monde. Mais aussi par son obsession pour un jeu où lorsque l'on meurt, c'est permanent. Contrairement à la vie réelle, où la mémoire peut être transférée dans un nouveau corps, est intrigante.

Et puis, il y a l'ordre, demandant de retirer un dispositif implanté dans le crâne d'un individu protégé par l'Edit de conservation. Thyra se retrouve coincée avec cette mission, suite à un chantage bien orchestré. Mais accomplir cette tâche se révélera-t-il aussi simple pour elle ? Les révélations qui suivent sont intéressantes... j'ai été captivé par l'arbre-rêve et tout ce qu'il incarne.

Ce roman aborde en quelque sorte des thèmes liés à l'écologie, aux excès de la surconnexion, à la quête de l'immortalité et à ses retombées à long terme, aux risques liés aux intelligences artificielles, et bien d'autres sujets encore.

C'est une aventure qui ouvre une réflexion sur notre monde et l'univers qui nous entoure. Toutefois, ce n'est pas un coup de coeur, il me manque un petit quelque chose en plus et la fin m'a laissé un petit peu sur ma faim.
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Grâce à l'Egrégore et au phytoïde de Katz, les humains ont pu coloniser et garder le contact partout dans l'univers. Malgré cela, certains colons ont perdu le contact et ont évolué en vase clos. L'histoire commence avec Thyra, une ethnologue qui arrive au bout de son étude. Elle vient de passer un très long moment seule à observer un peuple qui était isolé et est « redevenu primitif ». Ses résultats n'ont pas été obtenus de manière très éthique, ce qui l'inquiète quand elle est contactée par un ponte de l'Egrégore. le sujet abordé n'est pourtant pas sa triche mais une demande qui semble improbable : tuer un néo-endémique. Elle ne peut se résoudre à suivre cet ordre et c'est le début d'une course poursuite qui n'est finalement qu'une excuse pour découvrir le monde mis en place par l'auteur.
Commençons par le Phytoïde de Katz, un arbre qui sent la magie. Il est capable de créer à partir de rien nourriture, atmosphère et tout ce qu'il faut pour rendre une planète habitable. La logique scientifique derrière cet arbre ? Aucune, tout comme il n'y a aucune tentative d'explication ou de compréhension du phénomène, il faut se contenter d'accepter comme dans un roman de fantasy.
Ensuite, il y a l'Egrégore qui apparait comme un mot valise pour tous les éléments qui constituent ce système. C'est à la fois le réseau de communication instantané global, la référence culturelle et temporelle générale et le nom des personnes qui règnent via ce réseau voire celui de toutes les entités qui s'y sont immergées définitivement ou les IA. Avec l'Egrégore, tout est universel, tout le monde peut contacter tout le monde, tout le monde reçoit les mêmes divertissements, informations… Cela va même plus loin, grâce au stockage avec accès instantané, les humains sont devenus quasi immortels, ils stockent des sauvegardes de tout le contenu de leur cerveau et peuvent les réimporter dans un corps identique au leur ou non. Un autre aspect particulier est géré via le lien à l'Egrégore, les émotions en particulier celles jugées comme néfastes car négatives. En cas de sentiments forts, un cocktail de régulateurs se répands. La diversité et l'individualité ont donc un sens très restreint bien que tout soit fait pour que personne n'en ait conscience.
Il y avait des possibilités infinies pour faire évoluer les protagonistes dans un tel univers et pourtant les personnages développés pourraient correspondre à n'importe quel individu croisé dans la rue ici et maintenant.
Thyra est censée être le personnage principal. Elle devrait être au coeur de l'action mais fait preuve d'une passivité crasse. Elle est introduite comme instruite, indépendante et capable d'initiative. Pourtant elle passe son temps à laisser les hommes prendre les décisions, elle se laisse porter, elle subit tout du début à la fin. C'est le type de personnage féminin qui reste dans l'ombre et dont les plans ne sont validés que via la reprise par un personnage masculin.
Le second personnage clé de cette histoire est Roonis, une version idéalisée du cliché de l'homme qui ne vit que pour les jeux vidéo. Il ne vit que pour le virtuel et pense que s'il s'intéresse à une femme tout lui est du et est excusable. Je ne sais pas ce qui m'a le plus énervée entre le comportement « acceptable » de Roonis et la réaction de Thyra. Il va falloir arrêter de considérer qu'une femme qui a été agressée devient amnésique en situation critique. Elle va chercher gaiment de l'aide auprès de son agresseur sans même un instant d'hésitation ou de dégout pour bien faire comprendre que même si elle déteste l'idée il n'y a pas d'autre alternative. Ce n'est pas réaliste.
La base de la relation entre ces deux-là est moisie et pourtant rien ne la remet jamais en cause même dans la seconde partie où il y a l'occasion de remettre les choses en perspective. Cette opportunité enfonce même le clou : Roonis peut se permettre d'être un agresseur comme il est un « homme bien » c'est acceptable et pardonnable (heu non).
Il y avait beaucoup de possibilités pour mettre en avant ce monde et beaucoup d'éléments pouvaient être développés pour permettre une réflexion sur des thématiques intéressantes. Il y a de nombreuses ébauches qui vont des aspects écologiques lié au phytoïde de Katz, à l'hyper-connexion et son addiction, en passant par l'uniformité culturelle, l'immortalité, la possibilité d'avoir plusieurs versions de soi en différents endroits en simultané, la manipulation, le rôle des personnes dans l'Egrégore, l'enfouissement médical des sentiments…
Le courage de l'arbre est un amoncellement d'idées qui méritaient d'être développées mais où tout reste en surface, créant des soucis de rythme et où l'on se focalise sur une aventure un peu bancale.
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Aviez-vous entendu parler de l'Egrégore et du phytoïde de Katz? Non? Alors lisez le Courage de l'arbre et laissez vous porter par l'imagination débordante de Leafar Izen.
J'ai vraiment accroché, le monde qui nous est offert est riche et vaste, le scénario qui nous emmène suivre une ethnologue assignée à commettre un meurtre est bien ficelé. C'est de la SF teintée de Fantasy, ou l'inverse, on ne sait plus.
Seul bémol peut-être les personnages, qui méritaient un travail de "sculpture" un peu plus poussé, j'ai trouvé leurs personnalités encore un peu trop stéréotypées. Mais au-delà de ça, une belle découverte d'un auteur que je ne connaissais pas et qu'il faudra suivre.
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J'ai eu la chance de recevoir en Service Presse le dernier roman de Léafar Izen qui sortira le 20 avril prochain chez Albin Michel Imaginaire et donc de pouvoir le découvrir avant sa sortie Je l'attendais avec impatience car à ma lecture de la marche du levant, je suis littéralement tombée sous le charme de la plume et de l'imaginaire de cet auteur qui, à mes yeux, écrit de la très bonne SF française avec toujours beaucoup de poésie, tant dans son style que dans les thèmes abordés.

Nous sommes ici dans un Space Opéra, dans un futur très lointain où, grâce au très mystérieux arbre, le Phytoïde de Katz, l'humanité a pu rendre viables et donc coloniser des milliers de planètes. Nous allons suivre Thyra, une jeune ethnologue, qui étudie un peuple retourné à l'état primitif à la suite du naufrage de ses lointains ancêtres. L'Egrégore, qui dirige l'ensemble des ces mondes unifiés, va lui demander de commettre un crime et elle va alors embarquer dans une incroyable aventure interstellaire.

Dans ce roman, de nombreux thèmes sont abordés dont notamment l'hyper connectivité au travers de l'Egrégore qui est également l'immense réseau de communication en temps réel qui permet les échanges entre ces mondes éloignés. Et on ne peut bien évidemment pas s'empêcher de faire le parallèle avec notre société actuelle sur ce sujet. La recherche de l'immortalité, le rapport à l'environnement sont également d'autres thèmes importants et il y en plein d'autres que je vous laisse découvrir.

J'ai été une nouvelle fois très touchée par la superbe plume de l'auteur. Je trouve qu'il s'en dégage de la poésie, de la douceur et de la bienveillance. Ici le récit est beaucoup bien rythmé. En effet, dans La marche du levant, l'histoire prend son temps à l'instar de cette terre qui met 300 ans pour tourner sur elle-même. J'ai été bluffée par l'imaginaire qui se dégage de ce roman, même si d'aucuns, tâtillons, y retrouveront des inspirations. C'est joliment et rondement mené et j'ai passé un excellent moment de lecture, c'est bien là le principal !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un jour ou l'autre, c'est le vague à l'âme qui triomphe.
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Mais l'inexplicable prodigalité du Phytoïde de Katz compte pour beaucoup dans ce miracle sans cesse renouvelé. Comment le Phytoide est-il capable de faire apparaître de l'eau, sur une planète où l'oxygène et l'hydrogène ont radicalement absents ? Dans quels mondes cachés les racines du Phytoide de Katz se prolongent-elles ? D'où proviennent cette eau et toutes les substances qui suintent de l'arbre étrange ? Nul à ce jour n'a pu percer ce mystère et, pour l'heure, D-Cyg est et demeure une lune grise majoritairement irrespirable.
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Depuis que Thyra s'exerce à réduire l'influence de l'imago sur son cortex, ses fabrications oniriques sont plus difficiles à contrôler mais plus intenses. Elle a également constaté que les images s'impriment plus durablement dans ses pensées une fois réveilée.
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Thyra sait que ces femmes et ces hommes qui se croisent sans se voir sont accaparés par d'intenses communions, par des recherches immersives ou par l'assimilation compulsive de nuages objectifs, quand ce n'est pas tout cela à la fois.
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