Nos violences conjuguées

Comme un alpiniste face à l’hostilité conjuguée des éléments, j’ai dévissé. Ma présence provoquait bizarrement un
blizzard chassant tous les êtres du campement. Les regards se
faisaient aussi agressifs et froids qu’une tempête de neige, et
les discours à voix basse semblaient des hululements dans des
blancs de torpeur.
(Natacha de Frank Antunes)

Scott, le cœur lourd, suivit la ruelle. Depuis la dernière
fois, les roses offraient leurs floraisons superbes et odorantes.
Il décida de passer par le parc et de grimper près de l’arbre de
Shakespeare. Essoufflé, le cœur battant, il y parvint avant de
s’effondrer sur le banc.
Le soleil brillait sur la colline, la nature resplendissait. Sur
l’arbre du poète, plusieurs phrases gravées brillaient, il en lut
une :
« L’enfer est vide, tous les démons sont ici. » William Shakespeare
Puis il ferma les yeux.
( Une tasse de thé à Primrose Hill de Béatrix Delarue )

J’arpente cette maudite rue. La boule au ventre. Je me demande ce que va me réserver la nuit qui vient.
Les autres bars de la rue éclairent mon trajet.
Au sol, des bouteilles brisées, des papiers gras, des merdes
alignées.
C’est blafard.
C’est polar.
C’est glauque.
Je marche sur un fleuve noir dans une mauvaise série.
Depuis quelque temps, les mauvais épisodes et les saisons
qui n’auraient pas dû être tournées s’enchaînent.
Le héros est fatigué.
(Rue de la soif de Yoann Laurent-Rouault )