Laëtitia

Plutôt Bellemare que Foucault. D'un côté, cette minutieuse reconstitution, a le mérite de rendre un hommage appuyé à une triple victime, du destin, à dresser le portrait du milieu précaire dans lequel elle a évolué, avec une forme de fatalité à la Zola, et à dénoncer les manipulations médiatiques et sarkozystes en montrant parfaitement le total porte-à-faux de la politique sécuritaire. La reconstitution des faits est prenante. de l'autre, l'auteur, qui se veut professeur, sans spécialité, sur le 4e de couv, n'est pas très profond et on est en droit d'attendre davantage d'un universitaire. L'analyse reste très superficielle, et dépasse rarement l'énoncé des faits. Les contextualisations tant historiques que géographiques sont légères et ne parviennent jamais à donner une épaisseur autre que numérique au livre, une élévation poétique, faute sans doute à une structure très morcelée, linéaire, faite de va et vient assez convenus et d'un style relativement banal pour le lauréat d'un prix littéraire.