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Citations sur A la lumière d'hiver - Leçons - Chants d'en bas - Pensées s.. (71)

J'aurais voulu parler sans images, simplement
pousser la porte...
J'ai trop de crainte pour cela,
D'incertitude, parfois de pitié :
on ne vit pas longtemps comme les oiseaux
dans l'évidence du ciel,
et retombé à terre,
on ne voit plus en eux précisément que des images
ou des rêves.
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Les giroflées, les pivoines reviennent,

l’herbe et le merle recommencent,

mais l’attente, où est-elle ? Où sont les attendues ?

N’aura - ton plus jamais soif ?

Ne sera-t-il plus de cascade

pour qu’on en serre de ses mains la taille fraîche ?

Toute musique désormais

vous bâte d’un faix de larmes
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Plus aucun souffle.
     
Comme quand le vent du matin
a eu raison
de la dernière bougie.
     
Il y a en nous un si profond silence
Qu’une comète
en route vers la nuit des filles de nos filles,
nous l’entendrions.
        
Leçons - p. 26
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À Henry Purcell
     
Écoute : comment se peut-il
que notre voix troublée se mêle ainsi
aux étoiles ?
     
Il lui a fait gravir le ciel
sur des degrés de verre
par la grâce juvénile de son art.
     

     
Ne croyez pas qu’il touche un instrument
de cyprès et d’ivoire comme il semble :
ce qu’il tient dans les mains
est cette Lyre
à laquelle Véga sert de clef bleue.
     
À sa clarté,
nous ne faisons plus d’ombre.
     
     
(pp. 159, 161)
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Entre la plus lointaine étoile et nous,
la distance, imaginable, reste encore
comme une ligne, un lien, comme un chemin.
S'il est un lieu hors de toute distance,
ce devait être là qu'il se perdait :
non pas plus loin que toute étoile, ni moins loin,
mais déjà presque dans un autre espace,
en dehors, entraîné hors des mesures.
Notre mètre, de lui à nous, n'avait plus cours :
autant, comme une lame, le briser sur le genou.
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"Parler est facile, et tracer des mots sur la page,
en règle générale, est risquer peu de chose :
un ouvrage de dentellière, calfeutré,
paisible (on a pu même demander
à la bougie une clarté plus douce, plus trompeuse),
tous les mots sont écrits de la même encre,
« fleur » et « peur » par exemple sont presque pareils,
et j’aurai beau répéter « sang » du haut en bas
de la page, elle n’en sera pas tachée,
ni moi blessé.

Aussi arrive-t-il qu’on prenne ce jeu en horreur,
qu’on ne comprenne plus ce qu’on a voulu faire
en y jouant, au lieu de se risquer dehors
et de faire meilleur usage de ses mains.

Cela,
c’est quand on ne peut plus se dérober à la douleur,
qu’elle ressemble à quelqu’un qui approche
en déchirant les brumes dont on s’enveloppe,
abattant un à un les obstacles, traversant
la distance de plus en plus faible – si près soudain
qu’on ne voit plus que son mufle plus large
que le ciel.

Parler alors semble mensonge, ou pire : lâche
insulte à la douleur, et gaspillage
du peu de temps et de forces qui nous reste."
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Même invisible, je t'ai reconnu,
tisserand des ruisseaux surnaturels.
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Un homme - ce hasard aérien,
plus grêle sous la foudre qu'insecte de verre et de tulle,
ce rocher de bonté grondeuse et de sourire,
ce vase plus lourd à mesure de travaux, de souvenir -,
arrachez-lui le souffle : pourriture.
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A ramasser les tessons du temps,
on ne fait pas l'éternité.
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Qui m’aidera ?…



« Qui m’aidera ? Nul ne peut venir jusqu’ici.
Qui me tiendrait les mains ne tiendrait pas celles qui tremblent,
qui mettrait un écran devant mes yeux ne me garderait pas de voir,
qui serait jour et nuit autour de moi comme un manteau
ne pourrait rien contre ce feu, contre ce froid.
D’ici, j’atteste au moins qu’il est un mur
qu’aucun engin, qu’aucune trompette n’ébranle.
Rien ne m’attend plus désormais que le plus long et le pire. »

Est-ce ainsi qu’il se tait dans l’étroitesse de la nuit ?
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