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Citations sur Rilke : Monographie (9)

Comment se fait-il que nous puissions fermer les yeux et garder en nous le visible ? Et ne nous serait-il pas permis, et même intimé, de faire comme l'anémone qui se referme, au soir, sur ce qu'elle a absorbé de jour, et se rouvre le lendemain un peu plus grande ?
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Naïvement pur d'avenir, je suis
monté sur le bûcher trouble de la douleur,
sûr de ne plus acheter d'avenir
pour ce cœur où la ressource était muette.

( Extrait du dernier poème qu'il a inscrit dans son carnet sans pouvoir l'achever, vers la mi-décembre 1926. )
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René Rilke, c'est Rilke avant Rilke, non pas un génie précoce, mais un jeune homme sensible qui écrit par don naturel et pour s'opposer à ce qui l'a blessé : la médiocrité du milieu, la raideur de son père, la frivolité et la bigoterie de sa mère, la brutalité de l'Ecole militaire ; et puis aussi toute la détresse humaine, devinée de loin...
C'est l'adolescent qui se promène dans Prague un iris à la main, parce qu'il a l'âge maladroit où l'opposition prend volontiers les formes les plus extérieures, les plus voyantes. C'est un être meurtri, mal préparé en effet à la vie ; mais il dispose de cette arme qu'il a opposée dans son tout premier texte à l'épée : la plume.


600ème citation
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Aux derniers vers de la Huitième Élégie, la plus belle peut-être, toute consacrée à dénoncer la difficile condition humaine :

Qui nous a retournés de la sorte, que nous
ayons dans tous nos actes, l'attitude
de quelqu'un qui s'en va ? Et comme sur
la dernière colline qui lui montre encore une fois
sa vallée tout entière, il se retourne et tarde -,
tels nous vivons, à chaque pas prenant congé.

Si Rilke ne s'est pas effondré, alors qu'il l'aurait pu si souvent, s'il n'avait pas à chercher remède hors de lui, dans la psychanalyse, la morale, la politique ou la religion, c'est qu'il pouvait écrire de telles lignes ; c'est à dire constater une évidence qui semble suffire à rendre la vie impossible ou vaine, et en même temps, par l'image qui la saisit, l'inscrire - sans l'effacer ni la tourner - dans une immensité qui la change, dans une figure qui l'apaise ; c'est-à-dire maintenir l'homme et le monde saufs. Cette expérience ne peut être prouvée, ni formulée ; elle ne peut qu'être intimement revécue ( par le lecteur ).
La poésie finalement est cette possibilité d'insérer la plainte dans une totalité qui la résorbe. [...]
" Être ici est splendeur "
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Le 9 août 1924, à la comtesse M. qui lui parlait des Élégies et des Sonnets, Rilke écrit :...La présence d'un tel poème dépasse singulièrement la platitude et l'accessoire de la vie quotidienne ; et pourtant, c'est sur cette vie qu'a été conquise, c'est d'elle qu'a été tirée cette réalité plus grande, plus valable ( et l'on se demande soi-même comment ) ; car, à peine celle-ci obtenue, on se retrouve dans le destin commun, aveugle, parmi ceux qui oublient, ou qui font comme s'ils ne savaient pas, et qui contribuent par leur vague, leur imprécision provisoire, à augmenter la somme d'erreurs de l'existence. Ainsi, toute grande réalisation de l'art, jusque dans sa plus grande réussite possible, est à la fois distinction et humiliation pour celui qui en a été capable.
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Le retour de Russie fut aussi la fin d'un amour. Lou ( Andreas-Salomé ) et Rilke avaient des personnalités trop fortes, et trop différentes, pour songer jamais à une vie commune. Lou s'effrayait des abîmes qu'elle entrevoyait chez Rilke et ne pouvait ni ne voulait l'y suivre. Elle n'en devait pas moins rester pour lui jusqu'à sa mort l'être secourable, l'amie maternelle vers laquelle il revenait toujours aux pires moments, à laquelle il confiait plus volontiers qu'à personne ses faiblesses, ses désespoirs.
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J'implore mes amis de respecter ma solitude.
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Nous sommes les abeilles de l'univers.
Nous butinons éperdument le miel du visible
pour l'accumuler dans la grande ruche d'or de l'invisible.
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Dans cette vie d'errant sans patrie nommée, en réalité soumise à des lois moins visibles mais plus fortes, dans cette vie où Rilke rompait un à un tous les liens qui ne lui étaient pas essentiels pour la resituer sans relâche, au prix d'efforts souvent cruels pour les autres et pénibles pour lui, dans la constellation des purs rapports, dans cette vie au fond très cohérente, aux quelques lieux qui avaient joué un rôle déterminant : la Russie, Paris, Capri, la Provence, Duino, l'Égypte et Tolède, allait maintenant s'ajouter, et en permettre l'accomplissement, le Valais.
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