AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 54 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
J'ai beaucoup de choses à dire sur ce livre, que j'ai reçu dans le cadre d'une masse critique. En le sélectionnant, et même en lisant la 4e de couverture, je ne m'attendais pas à ce contenu. Je suis moi-même chercheuse, et amoureuse des plantes, je me réjouissais donc d'en savoir plus sur le parcours de cette femme en sciences.

Premier constat, j'ai trouvé le livre assez ennuyeux et j'ai eu du mal à le terminer. Je me suis même demandé ce qui au fond a motivé son écriture, car le parcours et les accomplissements tels que racontés par l'autrice ne sont pas particulièrement intéressants à lire.

Mon ressenti général est que le récit est globalement plutôt négatif et plaintif, ce qui m'a surpris. Tout au long de sa vie, l'autrice a bénéficié de certains privilèges non négligeables : tout d'abord un père professeur de biologie, rendant le monde scientifique relativement familier dès l'enfance. Elle trouvera un poste de professeur assistant immédiatement après son doctorat, et ce sans publications, ce qui serait impossible aujourd'hui, la compétition étant devenue bien plus rude. Malgré cela, l'autrice n'a de cesse de se lamenter sur ses difficultés et de se dépeindre en victime seule contre tous. Un exemple qui m'a fait lever les yeux au ciel : lors de son 8e mois de grossesse, alors qu'elle est en arrêt maladie et tient à peine debout, on lui demande de ne plus venir au laboratoire. C'est le drame : elle et son mari sont outrés, « il ne leur a jamais pardonné de m'avoir blessée ». Hum, peut-être ce couple aurait-il dû rencontrer des gens avec des vrais problèmes ? Et puis, au 8e mois de grossesse, peut-être que ralentir, se reposer, lire un livre, n'est pas un programme absurde; en lisant ce passage, je n'ai vraiment pas eu l'impression qu'elle ait été traitée injustement.

Cela m'emmène au point suivant, qui m'a copieusement affligé. Les idées présentées dans ce livre sur l'attitude à avoir pour être un vrai scientifique sont étriquées. C'est peut-être sa vérité, mais en général, il ne faut pas travailler 48 heures d'affilée pour réussir. On peut être un chercheur accompli et prendre des repas sains, dormir dans son lit chaque nuit et avoir des hobbies. C'est même conseillé. Ici, l'autrice fait l'apologie de la culture du burnout et raconte avec légèreté la situation de Bill, son partenaire de laboratoire qui est littéralement sans abri pendant une grande partie du récit (comme il travaille pour elle, on peut supposer qu'elle ne le paie pas suffisamment). Pourtant Jahren décrit très peu d'efforts pour essayer d'améliorer son sort ou l'encourager à poursuivre une carrière indépendante.

J'ai encore levé les yeux au ciel lorsque l'autrice décrit en détails un long voyage en fourgon dans lequel elle embarque Bill ainsi que quelques étudiants pour partir assister à une conférence. Elle est responsable de son équipe, pourtant rien n'est organisé, elle décrit même joyeusement la nourriture avariée et les bouteilles pour uriner (les pauses sont apparemment une perte de temps). Elle n'écoute aucun conseil et cela finit en accident grave sur la route, mais toujours conté avec légèreté, car tout le monde s'en sort ! Jahren ne prend aucune responsabilité et se scandalise qu'une étudiante veuille rentrer chez elle. J'ai globalement été troublée par la façon dont elle et Bill traitent leurs étudiants, d'ailleurs, car la plupart des anecdotes témoignent d'une attitude condescendante et supérieure.

En milieu de lecture, on apprend que Jahren souffre de troubles bipolaires, cependant, et c'est dommage, le sujet est très peu développé. Cela sort un peu du chapeau et m'a posé pas mal de questions (diagnostic, conséquences sur sa santé, sur ses habitudes de travail ?) sans apporter beaucoup de réponses.

Bref, un récit qui ne m'a pas enchantée, et dont je peine à comprendre le succès. Je vais peut-être m'attirer des foudres pour cette critique négative… mais vraiment, cette lecture m'a déplu à bien des égards. Je suis cependant contente d'avoir eu la chance de découvrir cet ouvrage et je remercie les éditions Quanto pour cette opportunité !
Commenter  J’apprécie          14


Lecteurs (124) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1718 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}