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Critique de SZRAMOWO


L'histoire de Lorna Belling, son existence dramatique et pitoyable, ses rêves fracassés par la réalité, les circonstances de sa mort, l'enquête policière qui suit, se déroulent du Jeudi 14 avril au dimanche 1er mai.

Le récit suit scrupuleusement l'ordre chronologique des journées, il est constitué de 115 très courts paragraphes décrivant chaque journée du point de vue de l'un des protagonistes de l'histoire.

Journée après journée le lecteur voit Lorna dériver du bonheur factice à la désillusion et au désir de vengeance. Sa naïveté la plonge dans une colère qui la conduira jusqu'à la mort. Après la découverte de son cadavre, l'enquête policière se met en place et progresse au rythme saccadé des journées apportant leur lot de surprises, d'impasses et de aux espoirs jusqu'à la découverte du meurtrier.

Le lecteur a une avance certaine sur le commissaire Roy Grace dont les équipes interviennent alors qu'il a déjà été témoin du drame et dispose d'un éclairage précieux sur le contexte de sa survenance.
L'enquête policière permet d'identifier quatre suspects potentiels qui ont chacun un mobile…

Roy Grace est un homme d'expérience, prudent et avisé. Comme il le dit à ses collègues, « (…) la supposition est la mère de toutes les conneries. »
Il voue une grande admiration à Edgar Hoover l'ancien patron du FBI et le cite fréquemment :
«  Il n'est de plus grand honneur, ni de plus lourde tâche, pour un officier, que de se voir confier une enquête sur la mort d'un être humain. »
« Le véritable antidote à la criminalité, ce n'est pas la peine de mort, mais la justice.  »
«  La seule chose qui permet au Mal de triompher est l'inaction des hommes de bien. »

Le rythme du roman s'accélère au fur et à mesure de son déroulement et le découpage en chapitres courts donne une coloration et un relief particulier aux rebondissements qui ne manquent pas et que Peter James distille avec adresse.

Aux péripéties de l'enquête se mêle celle de la vie de chacun des protagonistes. Comme les enquêteurs, le lecteur doit faire avec et mettre entre parenthèse son déroulement.

Roy Grace est confronté au décès de son ex femme Sandy disparue dans laisser de traces depuis dix ans. Un rappel difficile de sa vie d'autrefois et de son sentiment de culpabilité vis à vis de Sandy. de plus, Sandy laisse un héritage qui bouleverse la quiétude de la vie de Roy Grace. Je ne spolie pas davantage.

Au sein de son équipe, il doit gérer les problèmes sentimentaux du capitaine Exton dont le comportement met en péril l'équilibre qu'il entend y maintenir.
« il n'y avait rien de pire que les flics véreux, qui, en interne, ruinaient la confiance nécessaire dans une équipe. Les flics devaient se soutenir les uns les autres, jamais se méfier les uns des autres. »

L'enquête piétine jusqu'à ce que, le 28 avril…
« Dans quasiment chaque enquête, Grace avait la sensation de faire du surplace pendant des heures, des jours, des semaines ou des mois, et puis tout d'un coup, eurêka, tout se débloquait. Il s'agissait parfois d'un coup de fil inattendu, d'un ADN, d'une empreinte digitale, voire d'un promeneur qui tombait sur un cadavre. À ce moment-là, il avait une poussée d'adrénaline et tous ses efforts, qui jusqu'alors avaient semblé vains, étaient récompensés. »

Mais parfois, comme dit l'adage, il y a loin de la coupe aux lèvres et il faudra, aussi bien pour le lecteur que pour Roy Grace, attendre le dimanche 1er mai pour lire :
« Quarante minutes plus tard, après avoir délégué la partie administrative du dossier, Grace remercia les membres de son équipe et leur proposa de rentrer chez eux pour se reposer. Ils se retrouveraient le lendemain à 18 heures.
Quoique préoccupé, Grace était content à la perspective de passer du temps chez lui. On était le 1 er  mai. L'après-midi s'annonçait radieux. Et quelqu'un lui avait fait une promesse… »


Enquête terminée. Meurtrier arrêté. Un roman divertissant, bien écrit et documenté où l'on apprends des choses :

« Le commandant chargé de la présentation avait expliqué qu'un être humain reconnaît en moyenne 23 % des visages déjà vus. Un policier ayant développé ses capacités d'observation n'atteint, quant à lui, que 24 %. Mais un minuscule pourcentage de la population, les super-physionomistes, sont capables d'atteindre 90 %. »

…et où les clins d'oeil ne manquent pas :
« Il enquête sur le meurtre d'une famille britannique et d'un cycliste français, vers Annecy, en 2012. Apparemment, de nouvelles images auraient été trouvées. »

Merci Peter James.
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