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Citations sur Le baobab de Stanley (25)

Kinshasa se détache à l'horizon, la terrible Kinshasa, que l'on surnommait "Kin la belle" et que les Kinois ont rebaptisée "Kin la poubelle".
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Les compagnies forestières signent un gros contrat avec le gouvernement et un petit contrat avec les habitants, m'explique-t-il. Le gros contrat c'est un chèque pour le président ; le petit contrat, une promesse d'amener du sel et du sucre, d'entretenir les routes, les écoles et les hôpitaux. Mais cette promesse n'est jamais tenue.
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Je sors me doucher au fond de la cour. Le cabanon sert aussi de latrines : des dizaines d'asticots blancs se contorsionnent sur le sol, ils avancent leur petit corps avec des mouvements d'accordéon. Ils approchent furieusement de mes doigts de pieds, j'abrège ma toilette.
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Vue d'Afrique, la France me fait penser à une belle voiture avec, à son bord, des passagers pas contents, qui râlent. Tout le contraire d'ici : rien ne marche, mais on garde le moral.
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Un voisin s'approche, ses yeux sont brillants de fièvre.
- Vous qui êtes touriste, vous ne pourriez pas m'acheter des médicaments ?
Sur le retour, Fikiri s'offusque de ce comportement opportuniste et blâme avec conviction la mentalité d'assistés de ses compatriotes.
- Les Congolais n'ont pas assez confiance en eux. Ils ont toujours besoin d'un messie pour résoudre leurs problèmes.
Puis, en arrivant à la Procure :
- Au fait, j'aurais besoin d'un peu d'argent pour payer mon permis de conduire. Vous ne pourriez pas m'aider ?
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Je trouve un motel avec façade en planches et balustrade. Le registre d'inscription me demande le nom de ma tribu, j'inscris "Breton", je suis un gars du Finistère.
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Ah ! On veut faire le baroudeur ! On revendique le voyage à la dure, on réclame de l'authentique, on crache sur les spices tours. Et dès qu'il faut manger dans des assiettes un peu sales ou qu'on trouve des bestioles sous ses couverts, on fait le délicat. Il faut tout prendre en voyage, d'un bloc. Il n'y a pas d'échappatoire, excepté la lecture.
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Le voyage… c’est comme un baptême à chaque fois, un reformatage qui nous aide à sortir de nos vies sédentaires et calibrées. On devient alors disponible. Prêt pour les nuits à la belle étoile, les aubes roses, la poussière des routes, les rencontres autour de tables mal éclairées, le face - à - face avec soi-même, les régimes alimentaires insolites…
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Stonetown, capitale de l’île de Zanzibar. Main sur la hanche, pied en avant, comme dans les tableaux des romantiques allemands, je contemple le soleil plonger dans l’Afrique éternelle. Je suis excité, un peu inquiet aussi : je n’ai pas pris le temps de me renseigner avant mon départ précipité et j’ai oublié mon guide touristique – à croire que je l’ai fait exprès. Pour me rassurer, je me dis que nous sommes au XXIe siècle, il y a des routes, des aéroports et des téléphones portables. Les voyages se font facilement, nous ne sommes plus au temps des explorateurs. Les Arabes ont cessé leurs razzias esclavagistes et les Occidentaux rendu leurs colonies, après s’être copieusement servis au passage. L’Afrique est devenue moderne, elle a découvert la misère, la dette extérieure, la kalachnikov, les mines antipersonnel… Quoi d’autre ? Allons voir ! Allons voir !
De la terrasse de l’hôtel, vue panoramique sur les toits de tôle rouillée, où ricochent les Allah akbar – c’est l’heure de la prière. Quelques corneilles grises, des volées d’hirondelles, une odeur d’épices et d’océan, les têtes ébouriffées des cocotiers. Le décor est exotique, mais je ne suis pas encore entré dans mon voyage, il manque quelque chose. Je repense à cette phrase, entendue au café, la veille de mon départ : « L’imagination est supérieure à la connaissance. » Où ai-je lu qu’Arthur Rimbaud, délirant sur son lit de mort, répétait qu’il voulait « retourner à Zanzibar ! Retourner à Zanzibar ! » ?
Il n’y avait jamais mis les pieds.
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Stanley est décidé à repartir en Afrique. Pour obtenir les financements nécessaires à une nouvelle expédition, il s’engage à résoudre les grandes énigmes du moment : localiser les origines du Niel, cartographier les rives du lac Victoria et descendre la Lualaba, cette « grande rivière » dont lui avait parlé Livingstone. Il ne sait pas où le mènera ce large cours d’eau : vers la Méditerranée ? Vers l’Atlantique ? Dans son journal, la veille du départ, il se dit prêt à devenir « le prochain martyr de la géographie ». Le téméraire explorateur a 33 ans quand il débarque à Zanzibar pour cette extraordinaire traversée, le 21 septembre 1874. Il recrute deux cent vingt-quatre porteurs et réunit sept tonnes de bagages, des verroteries, du tissu, des perles et du fil de laiton, qui serviront de monnaie d’échange. Et aussi : des armes, du riz, du thé, des boussoles et un sextant pour tracer sa route et dessiner la carte de cette terra incognita. Il s’est fait construire un bateau de douze mètres, en pièces détachées pour le transporter plus facilement : « Le premier navire européen que devraient recevoir les sources les plus reculées du Nil ou du Congo », écrit-il.
Avant lui, aucun autre voyageur n’est revenu vivant de la Lualaba. Le martyr de la géographie est déterminé à réussir sa traversée, quitte à piller les villages en cas de pénurie de vivres et à pendre ses déserteurs. À la fin de sa carrière, il aura gagné la réputation d’être l’explorateur le plus brutal de sa génération. Moi, j’aimerais bien rentrer vivant, mais je ne me vois pas employer la manière forte pour atteindre l’autre bout du continent.
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