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Critique de Little_stranger


J'ai la chance d'avoir une libraire géniale qui connaissant mon appétit des livres, me permet d'emprunter son service de presse et je me suis laissée tenter avec le dernier écrit de S. Janicot.
La couverture est superbe et j'apprécie particulièrement le peintre symboliste Franz von Stuck dont le Lucifer m'avait accroché l'oeil sur le bandeau du "voleur d'amour" de Richard Malka. Il faut bien reconnaître que les peintres symbolistes font aussi partie de mes préférés : leur univers étrange à la limite de la folie m'évoque l'univers lynchien. Enfin, voilà pourquoi, j'ai saisi le roman de S. Janicot dont je ne suis pas spécialement fan.
9 femmes au départ dans le port de Concarneau en partance pour une île inconnue de Tirnamban, 6 mois pour retrouver leur "jeunesse" (une île qui ressemble à Tír na nÓg, celle de l'éternelle jeunesse). Elles viennent toutes d'univers différents : professeur de faculté, épouse d'homme d'affaire, femme d'affaire, comédienne, vendeuse retraitée, veuve d'un militaire, avocate. Elles ont été contactées à point nommé dans leur vie par le docteur Faust qui a proposé des tarifs adaptées à chacune d'entre elles pour venir faire une cure alors qu'elles faisaient toutes un bilan négatif de leurs vies. Elles ne seront que 8 à embarquer en cette nuit de Walpurgis, celle durant laquelle les dieux païens viennent sur terre pour chasser l'hiver. Elles reviendront le jour de Samain, celui de l'ouverture vers l'autre monde, début novembre.
Sur ces 8 femmes, il y a un écrivain, journaliste, Sydney, venue à l'invitation du docteur Faust, pour être l'observateur extérieur. Sur l'île paradisiaque, une vieille femme, Zoyad, des faux jumeaux, Narcisse et Hébé, Démétra et Hermione, qui s'occupent de la cuisine, Dorian, chargé de satisfaire les besoins des "curistes", Bastian, qui s'occupe de la maintenance et du bateau. Très vite, les effets de la cure se font ressentir pour toutes les femmes sauf Sydney qui n'est pas intéressée. Sydney qui enquête sur le docteur Faust et son assistante Margot (mais qui est qui ?).
J'ai retrouvé dans ce roman une histoire que je connais bien, celle de la ville d'Ys et bien sûr, celle de Faust et Marguerite. Qu'est ce qui fait que certains d'entre nous vieillissent plus vite que les autres ? Qu'est ce qui nous illumine de l'intérieur et qui malgré le temps qui passe, nous rend jeune ? le corps subit les blessures physiques et les blessures de l'esprit, mais le feu sacré (celui qui fait qu'à l'adolescence on est le maître du monde) d'où vient-il ?
Une lecture plaisante, bien amenée, qui je pense, croise le précédent roman de l'auteur. Différentes références se mêlent du "Seigneur des anneaux" de Tolkien, à "l'Ile du docteur Moreau" d'HG Wells et ses questionnements sur les dérives de la science. le titre n'est, je m'en doute, pas un hasard puisque le roman de Wells nous amenait à nous poser des questions sur la nature humaine et la différence entre l'homme et l'animal. Ici, c'est plutôt ce que nous sommes prêts à sacrifier pour réaliser nos rêves ou ce que nous croyons être nos rêves, dictés par une société toujours plus clivante et l'individualité, la force/le courage de rester soi même, d'accepter la vie qui s'enfuit et la mort qui se rapproche.
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