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Citations sur L'art de voyager léger et autres nouvelles (13)

Et puis, cet été-là, quelque chose d'impardonnable s'est produit : j'ai commencé à avoir peur de la mer. Les grosses vagues n'étaient plus synonymes d'aventure, mais uniquement d'angoisse et de responsabilité vis-à-vis du bateau, et en fait, de toutes les embarcations qui prennent la mer par gros temps. Ce n'était pas juste - même dans mes pires cauchemars, la mer avait toujours été une constante échappatoire : un danger menaçait, on sautait à bord du bateau, on mettait les voiles, on ne revenait jamais et on était à l'abri des ennuis. Cette peur me fit l'effet d'une trahison, la mienne.
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"En fin de matinée, papa s'énerve, car il prend Noël très au sérieux et a du mal à supporter tous les préparatifs. Il redresse chaque bougie et nous met en garde contre le risque d'incendie. Il se précipite dehors pour acheter du houx, une minuscule brindille qui est plus belle que des roses ou des orchidées et qu'il faut accrocher au plafond. Il ne cesse de demander si c'est absolument sûr que tout est prêt et trouve soudain que la disposition de Bethléem ne convient pas du tout. Puis il boit un coup pour se calmer. Maman écrit des vers et sort les restes de rubans dorés et de papiers cadeau de l'année précédente".
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P-S : J'ai lu quelque part que les textes écrits au feutre devenaient illisibles au bout d'une quarantaine d'années. Qu'en dis-tu ?
Séduisante perspective, en fait.
A moins que tu n'envisages d'écrire tes mémoires ...
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Nous, papa et moi donc, nous levons à six heures le matin convenu parce que les sapins doivent être achetés dans le noir.
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J'ai senti ma mauvaise conscience dans mes orteils et avant qu'elle n'ait le temps de remonter, je me suis assise et ai recommencé à faire du crochet. Ce n'était plus un couvre-théière que j'allais réaliser, mais un pull pour Poppolino.
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Je traverse une forêt dessinée par John Bauer. Il savait dessiner les forêts et depuis qu'il s'est noyé, personne ne s'y est risqué. Et ceux qui osent, maman et moi les méprisons.
Pour dessiner une forêt qui soit assez grande, on ne met pas la cime des arbres et le ciel. Juste des troncs droits et très gros qui s'élèvent vers les nuages. Le sol est constitué de doux vallons, de plus en plus loin, de plus en plus petits, jusqu'à ce que la forêt soit infinie. Il y a des pierres, mais on ne les voit pas. La mousse pousse dessus depuis des milliers d'années et personne n'y a touché. Si on marche dans la mousse, cela fait un grand trou qui prend une semaine à se réparer. Si on marche dessus une deuxième fois, on a fait un trou pour l'éternité. Si on marche une troisième fois sur la mousse, cela la fait mourir.
Dans une forêt bien peinte, tout est plus ou moins de la même couleur, la mousse, les troncs et les branches des sapins. Tout est doux et grave, à mi-chemin entre le gris, le marron et le vert, mais avec très peu de vert. Si on veut, on peut y placer un être humain, une princesse, par exemple. Elle est toujours blanche, très petites avec de longs cheveux blonds. On la place au milieu ou dans la bordure dorée. Après la mort de John Bauer, les princesses sont devenues modernes et elles étaient de n'importe quelle couleur. Juste des enfants normaux déguisés.
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Je veux dire que n'importe qui peut ouvrir la boîte de Pandore, mais le truc, c'est de savoir la refermer ensuite.
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On se consacre avec frénésie à des choses futiles, alors qu’on laisse ce qui est important aller de mal en pis.
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Plus on est petit, plus Noël est important.
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Puis l'atelier se transforme en forêt primitive où on peut s'enfoncer incroyablement loin sous le sapin pour s'y cacher. Sous les sapins, il faut se montrer plein d'amour. Il existe également des endroits pour éprouver du chagrin ou de la haine, par exemple, entre les portes où le courrier arrive. La porte du vestibule a des petits carreaux rouges et verts, elle est étroite et solennelle. Et puis, le vestibule est rempli de vêtements, de skis et de jambières, mais juste entre les portes, là où on a juste assez de place pour se glisser, il y a un espace encore plus petit pour éprouver de la haine. Si on le fait dans une grande pièce, on meurt sur-le-champ. mais si c'est confiné, la haine retourne à l'intérieur du corps et n'atteint jamais Dieu.
Avec les sapins, c'est très différent, en particulier lorsque les boules y sont accrochées. Ce sont des endroits qui renferment l'amour et c'est pour cela qu'il est terriblement dangereux de les faire tomber.
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