En arabe, amal veut dire espoir.
Je crois que, en dehors de l’amour, aucun lien n’unît plus étroitement deux êtres humains qu’une commune nostalgie.
Il m’a embrassé sur le front. Le dernier baisé qu’il ne m’ait jamais donné. Une profonde satisfaction s’est emparée de moi, m’a recouvert et enveloppé comme un duvet bien chaud. Puis il a passé la main dans mes cheveux. Une dernière fois. Il a lissé ma couverture et éteint ma lampe de chevet une dernière fois .
Les poètes ont parfois le don d'exprimer de façon complexe les choses les plus simples.
Toute question ne recèle pas une énigme compliquée, tu ne crois pas ?
Tu sais bien que nous autres, les Libanais, nous ne faisons pas grand cas du passé. La seule chose qui compte, c'est l'avenir.
Où est-on vraiment chez soi ? Là où l'on a laissé son cœur, dit-on.
C'est le Liban. Personne n'a envie d'en partir.
Nous n’avions jamais habité un espace aussi vaste et magnifique. L’appartement me paraissait un palais enchanté, un peu décati mais paré du charme indiscutable d’un lointain passé. Il ne manquait plus que des rideaux clairs, quelques plantes et des photos de mes parents, ma sœur et moi aux murs. Je les visualisais déjà, accrochées près du téléviseur. On en mettrait une grande à côté de la porte du salon, afin qu’on la voie en sortant dans le vestibule, où je me tenais.
TOUT PALPITE, TOUT ÉTINCELLE. Beyrouth la nuit, beauté éclatante, diadème de lumières scintillantes, parure d’émotions à en couper le souffle. Enfant, déjà, j’aimais l’idée d’être un jour entre ses murs. Mais j’ai à présent un couteau planté entre les côtes, et ma poitrine me fait si mal que je n’arrive même pas à crier. « Nous sommes des frères ! » voudrais-je leur hurler tandis qu’ils m’arrachent mon sac à dos et me lardent de coups de pied si violents que je tombe à genoux.