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Critique de frandj


Alors qu'il était adolescent, Alexandre Jardin a perdu son père Pascal, lui-même écrivain (et scénariste). C'est son surnom qui a donné le titre au livre qui lui est entièrement consacré. En réalité, avant de le lire, je ne connaissais pas du tout l'oeuvre d'A. Jardin et j'ai été vraiment estomaqué par « le Zubial », surtout par son début - disons la première soixantaine de pages qui m'ont semblé très réussies.
Si les nombreuses anecdotes rapportées au sujet de Pascal Jardin sont véridiques – et a priori je n'ai aucune raison d'en douter – ce personnage, incroyablement libre vis-à-vis de toutes les conventions sociales, ne reculait devant aucun obstacle pour réaliser tous ses désirs, même les plus fous. Il saisissait toutes les opportunités qui se présentaient et, surtout, il les suscitait et allait au bout de sa fantaisie. Devant la vitalité et l'audace de son père, le fils est médusé et béat d'admiration. Quant au lecteur, il se trouve également stupéfait et réalise qu'il utilise seulement une infime partie de son potentiel personnel.

Cependant, au fur et à mesure que le lecteur avance dans sa lecture, la verve extraordinaire d'A. Jardin semble perdre une partie de son pouvoir magique: on s'habitue peu à peu aux folies du "Zubial" et la joie devant ses joyeuses transgressions s'affaiblit. Et surtout, on perçoit avec un certain malaise le poids écrasant du père sur son fils, qui maintenant parait "bégayer" sa propre vie. On peut alors voir en Pascal Jardin un monstre d'égocentrisme et un asocial.
Plus loin dans le livre, un doute encore plus sérieux saisit le lecteur: au fond, ce portrait du père ne serait-il pas (en grande partie) le résultat des "complexes" du fils ? Après tout, le futur écrivain avait seulement quinze ans au décès de son papa et, même précoce, il n'avait probablement pas une appréciation réaliste de la vie du Zubial. Et moi, en gobant tout ce que l'auteur me donne à lire, ne suis-je pas en train de me faire piéger par ses fantasmes, à mon tour ?
Ces doutes m'ont un petit peu gâché mon impression globale sur le livre. Des lecteurs m'ont dit que cet esprit caractéristique d'Alexandre Jardin se retrouve ailleurs dans d'autres livres et qu'on devient donc assez blasé. Je n'ai pas vérifié cette affirmation. Par contre, j'ai voulu lire "Le nain jaune" écrit par Pascal Jardin et je n'ai pas été du tout emballé, à vrai dire. En admettant que cet homme ait été extraordinaire, l'écrivain ne l'était sans doute pas.
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