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Citations sur Le Zubial (18)

Oui, j’étais bien le fils de cet homme que mes frères et moi appelions autrefois le Zubial : c’était son nom de père, comme d’autres ont un nom de scène. Il fut inventé par Emmanuel, mon frère aîné, et repris par la fratrie. Le surnom est chez les Jardin une habitude, un tic tribal, tant il nous a toujours paru nécessaire de donner un nom qui soit vraiment propre aux individus singuliers de notre famille.
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Ça veut dire que vous allez en chier, mes chéris ! Et que nous ne sommes rien sans les femmes. Croyez-moi, on ne rencontre leurs attentes que pour devenir soi en y répondant.
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Chez nous, certains soirs, les hussiers dépêchés par le fisc succédaient aux starlettes en visite, aux ministres venus jouer au poker avec quelques écrivains usés, où à un Jacques Brel exténué par le cancer qui livrait ses dernières paroles.
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Chez nous, l'eau bénite est celle des larmes que nous causent les femmes.
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Aimer est la seule activité qui fasse de nous des mieux que nous.
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Imaginez que vous êtes lui. Imaginez que vous vous donnez soudain le droit d’être furieusement heureux. Oui, imaginez une seconde que vous n’êtes plus l’otage de vos peurs, que vous acceptez les vertiges de vos contradictions. Imaginez que vos désirs gouvernent désormais votre existence, que vous avez réappris à jouer, à vous couler dans l’instant présent. Imaginez que vous savez tout à coup être léger sans être jamais frivole. Imaginez que vous êtes résolument libre, que vous avez rompu avec le rôle asphyxiant que vous croyez devoir vous imposer en société. Vous avez quitté toute crainte d’être jugé. Imaginez que votre besoin de faire vivre tous les personnages imprévisibles qui sommeillent en vous soit enfin à l’ordre du jour. Imaginez que votre capacité d’émerveillement soit intacte, qu’un appétit tout neuf, virulent, éveille en vous mille désirs engourdis et autant d’espérances inassouvies. Imaginez que vous allez devenir assez sage pour être enfin imprudent. Imaginez que la traversée de vos gouffres ne vous inspire plus que de la joie. C’était tout cela être le Zubial. Comment réussit-il à tenir quarante-six ans ?
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Combien d’amoureux ordinaires aurait-il fallu fondre ensemble pour arriver à un tel amant?
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Nous ne sommes rien sans les femmes. Croyez-moi, on ne rencontre leurs attentes que pour devenir soi en y répondant. Il n'y a de salut pour nous que dans l'art de soigner leurs frustrations. Leurs ressentiments sont nos maîtres. Quand elles vous critiqueront, écoutez-les, elles nous indiquent souvent le plus court chemin vers notre bonheur en cherchant le leur.
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Le Zubial croyait en la puissance des envies lorsqu'elles sont illimitées. Était ce une naïveté ? Sans doute, mais j'y vois aussi une sagesse, un respect pour ce qu'il y a peut être de plus précieux chez un petit garçon, et en l'homme : les désirs.
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Faut-il voir un regain d'adolescence dans ce retour à tes attitudes ? Je crois plutôt que c'était auparavant que j'étais puéril de prendre le contre-pied de tes moeurs, de refuser ma complexité plutôt que d'apprendre à l'aimer en l'explorant, ainsi que tu le faisais. Et puis tu voyais si juste lorsque tu étais effrayé que tant de gens se conduisent comme s'il y avait encore de grandes personnes au-dessus d'eux, pour les tancer et les renvoyer au coin.
- Il n'y a plus d'adulte pour nous surveiller, profitons-en ! me répétais-tu souvent.
Tu avais raison. Profitons-en ! Pour aimer sans mesquinerie, pour faire des révolutions, des films, des grèves s'il le faut, ou écrire de nouvelles Constitutions, pour embellir le réel et ouvrir les vannes de notre tendresse sans redouter de traverser des émotions périlleuses. Oui tu avais raison de faire fi de tes trouilles, de dynamiter sans relâche tes propres limites et celles des autres ; car le talent de vivre en couleurs, à voix hautes, est peut-être le plus rare. La présence de tes femmes, et de la tienne, en l'église Sainte-Clotilde le disait assez. Elles savaient toutes combien la prudence est un défaut avilissant.
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