Citations sur Petite histoire des colonies françaises Tome 4 : La Fra.. (6)
Un peuple fort ne prend pas son vélo pour aller chercher son pain, il prend sa voiture. Un peuple fort prend l’avion pour faire Poitiers-Lyon en une demi-heure. Un peuple fort a besoin de fusils d’assaut, de chars, d’hélicoptères de combat. Un peuple fort fabrique des centrales nucléaires pour s’éclairer et faire rouler son TGV. Un peuple fort se dote de la bombe atomique. Quand il s’est payé tout ça, et ça coûte quand même bonbon, le peuple fort n’est pas plus avancé, car il a oublié l’essentiel : le combustible. Or, la France n’est pas gâtée par la nature, chez nous il n’y a que du fromage et du vin rouge.
Pour maintenir les anciennes colonies dans le giron de la France, il fallait deux choses : que les nouveaux présidents soient favorables à une coopération étendue avec notre pays, et surtout que l'opinion publique française croie dur comme fer à leur indépendance, ce qui nous permettrait d'avoir les mains libres. Jacques Foccart n'a fait que remplacer les gouverneurs blancs, qui menaient la politique du ministère des Colonies, par des gouverneurs noirs, qui prenaient leurs ordres à la cellule Afrique de l'Élysée
Comme dit un proverbe africain, “les intérêts de la France ont souvent besoin de petits coups de pouce donnés par des gros bras“.
Au moment des indépendances de 1960, Foccart fit signer des accords de coopération qui comprenait plein de clauses sur les routes les hôpitaux, l'alphabétisation, les droits de l'Homme et tout en bas, en petit caractère, il y avait toujours une clause secrète de coopération militaire. C'est comme ça que des bases françaises permanentes purent être installées au Sénégal, en Côté d'Ivoire, au Gabon, en Centrafrique et à Djibouti. Là où ce ne fut pas possible, on obtint que nos officiers forment les armées nationales, ou au minimum qu'ils assurent la protection rapprochée des chefs d'État
(...) des élections libres dans des urnes en verre avec des observateurs internationaux, et le plus étonnant, c'est qu'elles permettaient aux présidents de se faire réélire trois ou quatre fois puis de faire élire leur fils après leur mort. La magie des Français était plus forte que toutes les magies africaines réunies.
Croyez-vous que notre président de l'époque, le général De Gaulle, ait pu lâcher notre empire colonial comme ça pouf, parce qu'un vent de liberté soufflait sur le monde? Je suis désolé de vous l'annoncer si brutalement mais au moment des indépendance africaines, nos élites avaient déjà un plan précis pour confisquer le pouvoir aux peuples fraîchement émancipés.