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Critique de jostein


Cannibales est un roman épistolaire qui ne laissera personne indifférent mais risque de diviser ses lecteurs du coup de coeur à la détestation. Je serai dans le clan des coups de coeur pour cette plume qui manie si bien les métaphores, pour cet esprit qui pousse les attitudes au paroxysme pour mieux en cacher la réalité des sentiments.
Noémie, une jeune artiste peintre vient de rompre avec Geoffrey, un architecte de cinquante deux ans. Elle adresse une lettre à Jeanne, la mère de Geoffrey pour lui annoncer cette rupture.
« A votre âge vous savez sans doute que les amours sont des ampoules. Quand elles n'en peuvent plus de nous avoir illuminés, elles s'éteignent…Soyez sereine, nous ne soufrons pas »
Si Jeanne ne comprend pas le besoin de cette missive, elle va toutefois entretenir une correspondance avec Noémie allant du rejet, de l'indignation, de la confession a la complicité et à la passion aveugle.
» un coup de foudre crapuleux entre une vieille dame et une jeune femme sortant de l'oeuf réunies par le désamour d'un homme qu'elles ont peut-être aimé un peu jadis ou naguère. »

Plus Noémie est odieuse, plus Jeanne s'attache. Les deux femmes, ayant vécu des passions amoureuses deviennent complices dans leur logorrhée, veulent se venger de la race pénienne, imaginent l'assassinat de Geoffrey et se délectent déjà de sa chair grillée au feu de bois.

Les propos sont incisifs, parfois cruels, voire surréalistes. Et pourtant, ce ne sont que nos travers grossis par la vision acerbe de l'écrivain. L'orgueil de Noémie lui vaut des propos sans concession, sa schizophrénie la rend tortueuse, manipulatrice en quête d'un amour idéal. » Il nous les faut admirables, forts, invincibles et d'une douceur indicible sous le roc. »

La solitude de Jeanne la pousse vers cette jeune femme, dernier lien avec la société. Son fils est pour elle » l'écrin d'un souvenir« , fils du seul homme qu'elle a jamais aimé. A Noémie, elle donnera tout ce qui lui reste.

Régis Jauffret illustre le désenchantement des anciens amoureux à l'issue des rapports humains du couple.
Geoffroy vient parfois ponctuer cet échange incisif de ses déclarations d'amour ou de désamour.

Le style est d'une grande richesse avec de nombreuses métaphores, le ton est direct, incisif.
Cannibales… je l'ai dévoré tout cru et je m'en suis léchée les babines.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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