L’amour est comme l’argent, on peut être heureux dans la ruine mais l’opulence ne nuit pas au bonheur. On ne perd rien à vivre passionnée, à attendre un homme qui vous attend aussi, à échanger avec lui des promesses, des rêves, belle monnaie frappée au coin de ce sentiment décrié par les chevaux de retour des idylles qui ont capoté.
Je ne peux me passer de la perspective d’aimer. Plutôt circuler de main en main, jouer les mistigris, les évaporées, que soliloquer dans le vestibule et regretter en sortant de ma douche que seul le grand miroir du lavabo puisse se vanter de m’avoir vue nue depuis l’avant-veille.
(...) l’amour est une bonne douleur que les hommes supplient les femmes de leur infliger depuis la nuit des temps.
A force de croire en nous, en notre destinée, d’être contaminés par des publicités qui vantent l’acheteur, lui disent qu’il existe à peine mais que pour une somme modique il deviendra, nous devenons une croyance, une superstition. Quel fantasme, l’humanité.
Les pleurs abondants des hommes sont beaucoup plus troublants que leur pauvre semence.
J'ai trouvé cet homme à la préfecture où je venais faire renouveler mon passeport. Un blond à menton mutin et lunettes dorées qui cherchait le service des cartes grises. Après de brèves négociations, il a accepté de venir chez moi me sauter. Je me suis tout de suite prise de sympathie pour son pénis. Un petit bonhomme dont la trombine me rappelait celle de la dame de compagnie de ma grand-mère qui me faisait des crêpes Suzette pour rompre la monotonie des dimanches après-midi. Les femmes sont amenées à passer de longs moments en tête à tête avec votre personnage et à l'occasion lui servir de logement, il n'est pas indifférent de le trouver à notre goût. Je peux aujourd'hui te faire cet aveu, j'ai toujours trouvé un visage prétentieux au tien, avec sa tête en pain de sucre et son regard de méchant borgne aigri de n'avoir qu'un œil. Je n'ai pas rompu à cause de lui, mais ne plus le voir ni l’héberger ne m'a pas fâchée (pp. 121-122).
Sa disparition vaudra à peine le sanglot que vous verserez comme un pourboire à la mort pour la remercier de l'avoir effacé.
La souffrance est bonne exploratrice, elle creuse des galeries, fracasse les murs et tout s’éclaire quand les illusions se sont effondrées
Avoir pour dessein de s’accaparer un seul éclat de la gloire des grands est plus condamnable encore que chez un joaillier gratter en catimini les pierres d’une rivière de diamants pour en dérober des fragments de carat.
Sans doute avez-vous parmi vos ancêtres quelque mulet ou pour le moins un chimpanzé qui aura engrossé une de vos aïeules entichée d'amants velus.