"La liberté absolue", c'est la négation de l'autre mais en même temps de soi, car elle nous prive de ce miroir dans lequel se voir...
Mais vivre la joie, ce n'est en effet en aucun cas la "posséder". On ne maîtrise pas le bonheur.
S'il ne l'a pas aimée, c'est sans doute qu'elle n'était pas digne de l'être. Il ne l'a pas aimée mais il lui a communiqué sa haine pour cette femme incapable, détestable. Ou le tout-amour ou le tout-dégoût, le premier servant à occulter le second.
... le besoin naturel d'un ailleurs prend dans le couple une dimension particulière car il exacerbe le paradoxe présent en chaque homme, qui en fait la force mais aussi le tragique. Parce qu'a priori, le couple existe pour durer et protège des angoisses d'abandon, il engendre la peur de l'enfermement ; parce qu'il répond à nos désirs de partage et de proximité, voire de fusion, il éveille des angoisses d'intrusions et menace notre liberté ; parce qu'il se veut la consécration de l'élan amoureux, il pâtit des pesanteurs de la vie quotidienne ; parce qu'il s'inscrit dans la suite du couple parental, il peut faire craindre d'en être la simple reproduction.
S. Maraï écrit, dans Métamorphoses d'un mariage :
Il faut un courage peu commun pour se laisser aimer sans réserve, un courage touchant à l'héroïsme. En fait, la plupart des êtres humains sont incapables de donner et de recevoir [...], ils ont peur de l'échec, peur de se livrer à autrui, de révéler leur secret, leur triste faiblesse, leur besoin vital de tendresse.