AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de milamirage


Depuis sa naissance, l'enfant Porcelaine savait qu'il était très fragile mais son désir était de vivre comme les autres. Au prix de gros efforts et d'une fracture de la jambe, il apprit à marcher et décida alors de s'en aller sur les chemins à la découverte de son environnement. C'est ainsi qu'il rencontra l'enfant Pain, au désespoir parce que tout le monde lui arrachait des morceaux pour les manger. Il lui conseilla alors de s'envelopper dans un papier doré pour se protéger. Puis se fut le tour de l'enfant Pierre, de l'enfant Bois, de l'enfant Fleur, de l'enfant Fil de fer, de l'enfant Ballon... tous déçus par leur sort... et à tous il prodigua un conseil, il donna un peu d'espoir... Alors, quand il rencontra l'enfant Roi...
Mon avis : Cet album est à rapprocher de « Au bois bleu » que je n'ai pas encore présenté sur Babelio - bien qu'il m'ait beaucoup plu et seulement par manque de temps - mais qui bénéficiait également de l'heureuse collaboration entre Jeanne Taboni Misérazzi, l'auteure, et Emmanuelle Colin, l'illustratrice. Menée par le parcours de l'enfant Porcelaine qui veut dépasser son handicap personnel pour pouvoir aller vers les autres, le récit nous permet de rencontrer des personnages qui souffrent de leur condition et de leur différence. C'est l'enfant Porcelaine qui va les pousser un à un à revoir la façon dont ils se considèrent et leur insuffler l'envie d'aller de l'avant, effort sur soi-même après effort sur soi-même… un pas après l'autre. le texte est plein de sensibilité et de poésie, d'espoir aussi… Il me fait penser à la citation que Carre a postée hier, issue de « Patients » de Grand Corps Malade, citation que je ne peux m'empêcher de rappeler ici : « Les cinq sens des handicapés sont touchés mais c'est un sixième qui les délivre, Bien au-delà de la volonté, plus fort que tout, sans restriction, Ce sixième sens qui apparait, c'est simplement l'envie de vivre. ». Ici, il n'est pas question de très lourds handicaps mais de ces aspects physiques qui empêchent parfois douloureusement l'acceptation de soi. Les illustrations sont absolument magnifiques : les couleurs sont douces, presque diaphanes et cependant contrastées. Les décors sont enrichis d'une foule de petits détails y ajoutant une note joyeuse. Et toute l'émotion des personnages se lit dans leurs regards très expressifs. L'éditeur a judicieusement choisi un grand format (33 X 24 centimètres) ce qui accentue encore notre émerveillement face aux illustrations qui occupent une double page, donnant lieu à de véritables tableaux pleins de tendresse. Il a également ajouté au côté artistique en utilisant pour chaque début de texte une majuscule en couleur, stylisée, ombrée et de grande taille. Alors si votre petite tête blonde vous semble sous l'influence d'un petit mal-être face à lui-même, n'hésitez pas à lui lire cette histoire : elle vous permettra peut-être d'ouvrir un dialogue rassurant, elle lui donnera peut-être l'impulsion nécessaire pour le dépasser.
Public : à partir de cinq – six ans.
Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'auteure, Jeanne Taboni Misérazzi, vous pouvez suivre cette adresse :
http://tabonimiserazzi.canalblog.com/
Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'illustratrice, Emmanuelle Colin, vous pouvez suivre cette adresse :
http://lafianceeaubeurresale.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          260



Ont apprécié cette critique (23)voir plus




{* *}