« Elle partait pour fuir ceux qui savent, ceux qui décident, ceux qui sont beaux, ceux qui suivent, ceux qui crient, ceux qui avancent, ceux qui consomment, ceux qui prennent soin, ceux qui profitent, ceux qui tuent, ceux qui nourrissent, ceux qui ont de l’argent, ceux qui n’en ont pas. »
Flo n’avait jamais rien tué d’autre que que des insectes. Le long de sa route, les animaux morts avaient été tapés par des voitures. Des hérissons, des lapins, des chats, des chiens, des renards de temps en temps, des blaireaux parfois, des chevreuils. Éventrés et aplatis au milieu de la chaussée, ou affalés sur le bas-côté, presque intacts. Des cadavres sans histoire, sans coupable. Là, les chatons que Daguet allait tuer lui-même, c’était étrange, et elle. secoua la tête pour éviter de visualiser le four. Sa curiosité s’arrêtait là. Elle avait la mort pour limite.
« Sous ses pieds, ce qu’elle sentait bouger n’était plus ces fourmis qui l’avaient poussée à partir mais des racines qui, chaque jour un peu plus, l’ancraient dans ce lieu improbable où un chien pouvait avoir le nom d’un crustacé. »