Une famille prend la forme que l'on lui donne. Ma mère est la seule à avoir su bricoler la nôtre, à coups de gros scotch marron et de petits bouts de ficelle. Rien que pour ça, elle mérite qu'on la laisse en paix.
"Les parents sont, parmi tous les êtres humains, les derniers à qui l'on devrait confier l'éducation des enfants." Kafka
Les souvenirs, ça se tord, ça se mâche, ça se suture. Mais ça ne s'échange pas.
Ils s'aiment comme on se regarde dans un miroir. Sans complaisance, avec une forme d'habitude, parfois de tendresse, souvent d'agacement.
Les évidences sont les miroirs les plus trompeurs. Elles nous confortent dans ce que nous voulons voir.
Pour pouvoir parler, il faut être écouté.
Vous vous dites que c'est impossible, que je n'ai pas pu vraiment oublier ? Vous vous trompez. On se trompe tout le temps. On confond, on mélange. on pense que, mais non. Les évidences sont les miroirs les plus trompeurs. Elles nous confortent dans ce que nous voulons voir. Bien sûr que, sur le papier, Frédéric et Lucile sont coupables. Tout les accuse. Mais est-ce qu'on ne peut pas n'y a pas être plus intelligents que ça ? Accepter qu'il n'y a pas qu'une vérité mais plusieurs qui s'entrelacent. Le contraire de la vérité, ce n'est ni le doute ni l'erreur. C'est la bêtise.
Bien sûr que personne ne meurt d'amour, mais peut-être par manque d'amour, de vigilance, de souvenirs suffisamment précis.
La parole ne suffit pas. C'est le silence qu'il faut écouter.
Il en faut de la lâcheté pour ignorer la douleur des autres. Pire, pour l'utiliser comme excuse. Je pensais faire barrière, je me suis cachée sous terre.