Dans un groupe, il y a toujours les gros sabots qui piétinent les autres.
Le silence, une camisole pour enfants sages.
« Les parents sont, parmi tous les êtres humains, les derniers à qui l'on devrait confier l'éducation des enfants. »
Kafka
Les regrets sont des impasses, même quand ils croisent des chemins de traverse.
Le contraire de la vérité, ce n’est ni le doute ni l’erreur. C’est la bêtise.
(p.308)
Ses années d'incarcération l'ont déjà sorti de la vie, l'enfermant entre un passé qui ne reviendra pas et un avenir qui ne lui appartient plus.
(p.36)
Au rendez-vous des souvenirs, les absents ont toujours tort. Le vide qu'ils laissent, on le remplit de tas de certitudes qui ne ressemblent à aucune réalité. De mensonges aux autres, et surtout à soi-même.
Lorsque l'on sort un souvenir du placard, c'est toute la pile qui menace de s'effondrer. Faut-il alors s'en préserver ? Eviter le bazar, rester bien rangé ? ... Je crois que la mémoire sait choisir pour nous, qu'elle sélectionne ce que l'on peut garder de ce qu'il faut effacer. Je crois que la mémoire est aussi le ciment d'une famille. Calcaire, argile, sable. Un mélange friable et solide à la fois.
Il est si facile de se fondre dans l'image que l'on a créée de soi, dans les mots des autres aussi parfois, « elle est timide, il n'aime pas le sport, elle est nulle à l'école, c'est un séducteur, une asociale, une intellectuelle », qu'on ne remarque pas qu'on a changé.
« en italique »
C’est le dernier témoignage de la journée et il ne commence pas par l’habituel serment. La famille proche des accusés n’y est pas obligée. La justice préserve les parents d’un éventuel dilemme moral : se parjurer ou prononcer une vérité nuisible à leur filiation. Autrement dit, la loi n’oblige pas à trahir sa propre famille.
Une mère, qu’est-ce que c’est sinon l’inconditionnel, l’assurance d’être aimé, la permanence du sentiment ? En théorie, en tout cas. La mienne n’a pas dû lire le contrat jusqu’au bout.
(p.168)