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Critique de Sarindar


Georges Jehel, dans les Angevins de Naples, une dynastie européenne 1246-1266-1442, ne regarde pas l'histoire de l'implantation et de la présence angevine dans le royaume de Naples du XIIIe siècle au XVe siècle par le petit bout de la lorgnette. Il montre combien cette implantation s'inscrivait contre une tendance, celle de la construction progressive d'États-Nations en Europe pour favoriser plutôt la promotion d'influences partagées et des mélanges culturels et politiques comme aimera plus tard à le faire l'Union européenne.
Mais cette expérience, pour riche qu'elle eût été, n'allait pas de soi et ne pouvait qu'être compromise à terme, en raison des difficultés rencontrées sur un terrain où tout était fragmenté et mouvant - dans une Italie politiquement morcelée et où tout le monde manoeuvrait, y compris la Papauté, tantôt pour constituer des alliances, tantôt pour les défaire, en fonction d'intérêts particuliers et momentanés qui faisaient qu'une des forces en présence voulait toujours en effacer une autre ou diminuer son importance devenue trop grande (et dans ce jeu de bascule en permanence des ententes d'un jour, les Angevins de Naples n'étaient pas moins exposés que les autres) ; un autre facteur jouait contre cette tentative d'installation dans la durée, et c'était la division au sein même de la famille angevine au sens large, la branche au pouvoir en Hongrie ayant mis la main sur la Dalmatie et ayant l'ambition de trouver des débouchés dans l'Adriatique et dans le reste de la Méditerranée sous Louis le Grand au XIVe siècle, ce qui ne pouvait que l'amener à la confrontation avec les Angevins de Naples. Ce conflit permit finalement à la puissance aragonaise de s'insérer dans le jeu et d'être victorieuse au milieu du XVe siècle.
Reste le volet : expérience pro-européenne et pré-européenne qui a laissé des traces dans toutes les zones concernées, et Georges Jehel s'y intéresse avec intelligence.

François Sarindar, auteur de Charles V le Sage, Dauphin, duc et régent
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