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Critique de Tschum


Ilona Jerger, journaliste allemande spécialisée dans la vulgarisation scientifique, invente une rencontre, pleine d'humour, entre deux personnages historiques, Darwin et Marx, pratiquement voisins, vivant tous les deux dans la périphérie de Londres.
Elle imagine cette rencontre par le truchement d'un personnage fictif, le docteur Beckett, libre penseur athée, qui avait découvert « qu'il était parfois judicieux de nommer une maladie, même quand il n'y en avait aucune », soignant à la fois Marx et Darwin, tous deux souffrant, en réalité, de nausées, d'hypocondrie, de migraines, d'insomnies et de graves problèmes de peau. L'auteure nous transporte dans le quotidien et l'intime de ces deux célébrités , leur histoire familiale, leurs habitudes, leurs manies, leur vie intérieure, le cheminement de leurs pensées. On y découvre un Darwin attachant, doux, humble qui semble avoir mauvaise conscience des conséquences de ses découvertes remettant en cause l'existence de Dieu et la religion, et un Marx, bon vivant, sanguin, gros fumeur, parfois grossier, toujours rebelle, apatride, athée militant, à la limite de l'indigence, admiratif de la théorie de Darwin. On retrouve la grande confrontation entre créationisme et évolutionnisme. Pour Darwin «l'idée de l'évolution continue avait quelques chose de réconfortant. Si tout s'écoule. Si rien n'est jamais achevé. Si le voyage se poursuit toujours, si la nature se trouve en constant changement ». Si, comme le démontre la théorie de Darwin, Dieu n'a pas créé le monde et les hommes, il n'y a donc pas non plus de paradis. Marx utilise ce constat pour défendre l'idée que dans ces conditions, il faut profiter de la vie : « on est rapidement beaucoup moins prêt à souffrir s'il n'y a pas de récompense après la mort », Marx ne veut pas seulement que les hommes aillent mieux, il leur promet le paradis sur terre.
Ce petit livre de 300 pages, particulièrement bien documenté par la correspondance et les notes de ces deux personnages qui en réalité ne se sont jamais rencontrés, nous apprend beaucoup sur eux et l'auteure, souvent avec humour, les fait revivre avec réalisme, sans fausser la vérité historique, dans un récit imaginaire très agréable à lire.
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