Le mal reprend des couleurs...pourtant le vent tourne
Après un numéro décevant le mois dernier, celui d'août est d'une autre teneur. L'histoire principale voit le retour de Batman et on sent dans son regard, lorsqu'il découvre le sort réservé à Nightwing par le Syndicat du Crime (sa capture et la révélation publique de son identité) que les choses ne vont pas en rester là. de plus, le chevalier noir apporte enfin une explication à la disparition de la JLA, explication bienvenue pour ceux qui n'ont pas lu Trinity War, dont ce Forever Evil est la suite directe. le vent tourne donc, car savoir c'est pouvoir comme dirait Ozymandias. Cette inflexion est symbolisée par le combat que se livre Black Adam et Ultraman (leader du Syndicat du Crime) qui voit ce dernier saigner, même s'il envoie Black Adam au tapie (trop ?) facilement. Lex Luthor, quant à lui, continue son petit bonhomme de chemin et monte une équipe, assez iconoclaste, composée de Captain Cold (des Lascars), de Bizzaro (voir ma critique précédente) et de Black Manta, dont les motivations, dans le contexte actuel (le Syndicat du Crime a tué mon pire ennemie, Aquaman, à ma place donc ils vont prendre chers) sont quand même un peu tirer par les cheveux. Enfin Power Ring et Deathstorm se rendent à Central City afin de punir les Lascars de ne pas clairement choisir le bon côté, c'est-à-dire le leur. On apprécie de voir enfin ce groupe de voleurs, pas vraiment gentils, mais pas non plus méchants, devoir clairement choisir son camp.
Côté back-up stories (histoires de complément), l'épisode des Lascars est l'occasion de mettre en place une trame qui répond en miroir à celle de Forever Evil, tandis que le colonel Trevor reprend du poil de la bête (et exprime d'avantage de panache que dans le numéro précédant) dans l'histoire consacré à l'ARGUS, le SHIELD de la Distingué Concurrence, nous en apprenant plus, au passage, sur son organisation et ses ressources. Nous avons également droit à la naissance, version
DC Renaissance, de Killer Frost, pour le moins une femme de glace (un ennemi intime de Firestorm) dans un épisode intitulé Mourir de froid. Enfin, c'est toujours le chaos à Gotham, dans la lutte sans merci que se livre les ennemis traditionnels de Batman (Pingouin, Poison Ivy, l'Epouvantail, Freeze et Man-Bat) et Bane, fraîchement débarqué d'Amérique du Sud à la tête d'une armée de mercenaires, dans le but de prendre le pénitencier de Black Gate (ce qu'il a réussi à faire), ce qui nous donne la prison versus l'asile (Arkham, dont tous ses adversaires ont été pensionnaires, à un moment où à un autre). Dans ce chaos total, le commissaire Gordon fait ce qu'il peut pour, déjà survivre, déjouer les plans des psychopathes de tout poil ensuite. Une histoire toujours aussi aboutie, à tous les niveaux. En ce qui concerne le dessin (qui accusait un gros coup de mou, le mois dernier), il y a du mieux, même si certains encrages ne sont franchement pas terribles, surtout sur Forever Evil, les Lascars et ARGUS. En prime, à la fin, toujours un épisode old school (1964) de la JLA contre le Syndicat du Crime, suite directe du précédant.