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Critique de kuroineko


Je vais me répéter, comme chaque fois que je lis et commente un ouvrage de la collection Une heure-lumière de chez Bélial : bravo à Aurélien Police pour la très belle illustration de couverture. Ce pont familier suspendu dans des nuées est très réussi et cadre parfaitement avec le récit.

Kij Johnson nous emporte dans un univers singulier. Un Empire, séparé géographiquement par un fleuve de brume, deux lunes dans son ciel. Côté techniques, on est plus près d'Un monde sans fin de Ken Follett que du pont de Tancarville, même si le résultat pourrait y ressembler.

Arrivé de la capitale impériale, Kit Meinem est un architecte encore jeune mais à la réputation déjà bien assise. Il est fils de bâtisseur et a étudié avec une des plus grandes architectes de l'Empire. Il arrive à Procheville, base du premier pilier du pont qui devra enjamber d'un seul tenant les 400 mètres de largeur du fleuve, à une hauteur inusitée, pour rejoindre le second pilier, fixé à Loinville.
Jusqu'ici, la traversée s'effectuait sur un bac, naviguant sur la brume. Avec tous les dangers inhérents à ladite nébulosité. On ne sait d'où elle vient ni de quoi elle est véritablement constituée. Brume est d'ailleurs un qualificatif faute de mieux. Mais dangereuse, c'est certain, à cause des créatures qui vivent dedans. Jamais vraiment distinctes, leur présence est un facteur anxiogène tout le long du récit.

Histoire de construction architecturale, histoire fantastique, la novella est, à mes yeux, surtout une histoire humaine. Nouvel arrivé dans une communauté dont il diffère par son statut et par toute sa physionomie, Kit apprend à vivre et à connaître les habitants des deux cités, le chantier partant pour plusieurs années. Histoire de rencontre avec l'autre mais aussi de découverte de soi-même. Et c'est avec une grande simplicité et une économie de moyens que Kij Johnson parvient à rendre son court roman si intrigant. J'ai aimé cet aspect mesuré et la personnalité de Kit et de la passeuse du bac, l'acceptation des habitants à la vie telle qu'elle est dans cet endroit spécifique, un fatalisme ni sombre ni morose.

Je ne connaissais pas du tout cette auteure américaine. Il aurait été dommage de passer à côté de son roman. Encore un très bon choix de chez Bélial.
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