AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nastasia-B


Je viens de lire les deux avis disponibles sur Babelio concernant cet album et me félicite que les avis et les opinions exprimés puissent être aussi divers. On saute de Charybde en Scylla, on a parfois le sentiment qu'on ne parle pas du même ouvrage, mais c'est ça qui est bien sur un site dédié à la critique : que chacun puisse trouver un avis qui corresponde à sa propre sensibilité.
Concernant Les P'tites Poules Et La Grande Casserole, en ma qualité de Normande, je pourrais me contenter de donner un avis exactement médian, bêtement équidistant par rapport aux deux contributions déjà existantes. Et c'est ce que je ferais, soyez-en sûrs, s'il était le reflet de ma conviction, mais aujourd'hui, non ! pas de réponse de Normande à l'horizon !
Je vais clairement me placer aux côtés d'un de ces avis et m'éloigner le plus loin possible de l'autre. Je le juge pourtant tout aussi pertinent que le mien. C'est juste l'expression d'une sensibilité différente de la mienne. Par contre, il me faut moi aussi argumenter le pourquoi de cette sensibilité comme l'ont fait admirablement ces deux commentateurs que je tiens à saluer pour le grand service qu'ils rendent aux lecteurs désireux de s'informer sur cet album et sur cette série.
Oui, vous aurez compris à mon nombre d'étoiles que j'ai beaucoup apprécié la constellation de la grande casserole. Et comme le commentateur Charybde, j'ai moi aussi la sensation que Christian Jolibois est très certainement l'auteur actuel de livres pour enfants le plus proche de ce qu'était le grand René Goscinny. C'est dans ma bouche évidemment un beau compliment et tout à son honneur, sachant l'extraordinaire qualité de ce qu'a produit le père d'Astérix, d'Iznogoud, du Petit Nicolas et père adoptif de Lucky Luke.
On y rencontre des gags et des situations comiques dont raffolent les enfants et qui les font parfois rire aux éclats (cet effet comique réside tant dans le texte que dans les illustrations très bien senties du très talentueux et fort sympathique Christian Heinrich) et des clins d'oeil plus franchement destinés aux adultes. Là encore, ceci est vrai tant dans le texte à deux (voire trois) niveaux de lecture que dans les illustrations où il est régulièrement fait référence dans la série des p'tites poules à de célèbres oeuvres de l'histoire de l'art. Je pense notamment à un magnifique clin d'oeil au Cri d'Edvard Munch dans un autre album et ici, ce sont Les Glaneuses de Jean-François Millet qui sont à l'honneur.
Enfin, autre ressemblance entre la série des poules et l'oeuvre de Goscinny : les nombreux liens entre la fiction et la réalité historique.
Dans cet album, comme à l'habitude, c'est un florilège de jeux de mots et de détournements de sens, mais en plus, le scénario est bien ficelé et dresse des passerelles avec l'univers des contes traditionnels et celui de l'hygiène bucco-dentaire ; LE sujet médical important pour les enfants.
C'est donc l'effervescence au poulailler car en cette période de solstice d'hiver, les nuits sont longues et froides et donnent tout lieu d'observer le ciel et d'y voir apparaître la célèbre étoile Poulaire à proximité de la non moins fameuse Grande Casserole.
Pitikok déclare qu'il faut préparer la grande fête annuelle de l'étoile Poulaire, tandis que Pédro, le cormoran de mauvais augures, prétend que l'apparition de la casserole n'annonce rien de bon pour les poules, bien au contraire.
Les jeunes poulets sont terrorisés à l'idée de passer prochainement à la casserole et décident d'aller subtiliser l'odieux ustensile à la fermière. Et comme tout semble vouloir se liguer pour gâcher la belle fête, la récolte de graine est cette année calamiteuse. Que faire ?
Et si le salut venait de l'étranger ? Et si un improbable caravanier babylonien parvenait à sauver la fête avec des spécialités de son pays ?
Je vous laisse découvrir l'identité de ce personnage tout droit issu des Mille et Une nuits. Notons encore ce bel appel à la tolérance vis-à-vis des populations étrangères, notamment musulmanes, et à considérer l'apport culturel et matériel qu'elles représentent sous nos froides latitudes.
Enfin, je signale aussi le lien qui est fait dans cette histoire avec le conte traditionnel des frères Grimm, Hansel et Gretel.
J'en terminerai en me démarquant une nouvelle fois de Scylla, car je considère, contrairement à ce commentateur, que les liaisons et les enchaînements sont très réussis et qu'ils confèrent un très bon rythme à l'ensemble de cet épisode que je trouve plutôt meilleur que les deux ou trois précédents. Je l'élève sans honte parmi les très bons opus de la série.
Mais, bien évidemment, tout ceci ne représente qu'un avis, un parmi une constellation d'autres avis, proches ou distants, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          572



Ont apprécié cette critique (53)voir plus




{* *}