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Critique de Litteraflure


Cherche Vivian désespérément ! Tel pourrait être le titre de ce petit livre dans lequel Gaëlle Josse, avec la délicatesse et l'élégance qu'on lui connaît, donne chair à une photographe virtuose, inconnue de son vivant. Avec émotion, on suit la trajectoire insolite de cette femme à la silhouette d'épouvantail, au regard acéré, incapable de s'intégrer au monde mais si douée pour en capter l'humanité. Gaëlle Josse relie l'enfance malheureuse de Vivian Maier à celle des déshérités qu'elle immortalise dans l'objectif de son appareil photo. La souffrance et le déficit d'identité de Vivian Maier résident dans chacun de ses portraits et en cela, elle devient leur ambassadrice officieuse. Je reste un peu frustrée, cependant, car souvent, « Une femme en contre-jour » ressemble à une fiche Wikipedia, dans une version plus romanesque. le récit devient plus intéressant quand Gaëlle Josse essaye de percer les mystères de l'artiste, et notamment le plus intrigant : pourquoi n'a-t-elle jamais fait développer ses photos ? Par fierté, par amour-propre, par ces excès de paranoïa dont elle était coutumière ? L'auteure effleure le sujet. Après le merveilleux « Une longue impatience », j'attendais un récit plus long, plus dense - plus ambitieux, oserais-je dire. Je ne suis pas la seule à savourer son oeuvre et partout j'entends : « Gaëlle a tout d'une grande, il suffirait d'un roman plus imposant pour qu'elle touche le firmament ». Mais peut-être les trompettes de la renommée vous sont-elles insupportables, chère Gaëlle, et ce serait tout à votre honneur ! On vous pardonne tout, même ce péché mignon de l'écrivain(e) français(e) contemporain(e) : romancer une biographie. Vous n'avez pu résister à la personnalité et à l'oeuvre de cette femme si singulière, presqu'étrangère à son siècle et pourtant, si douée pour le représenter. Vos regards se sont croisés, et vous ne vous êtes plus quittées. Je comprends… L'intime urgence d'écrire et de décrire.
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