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Critique de zazy


Pour photographier en contre-jour, le photographe doit être face au soleil et le sujet éclairé par l'arrière, de sorte qu'il y a comme une sorte de halo autour du sujet. Gaëlle Josse a voulu donner à Vivian Maier cet aura de lumière et nous faire découvrir une photographe qui a su capturer l'air de son temps avec génie.
Vivian Maier, née en 1828 sur le sol américain, d'une mère française et d'un père américain, est abandonnée par sa mère, élevée par sa grand-mère maternelle en Savoie, plusieurs fois ballottée entre les deux pays. Elle finit par poser ses valises aux États-Unis. Son besoin de liberté la pousse à quitter sa mère pour voler de ses propres ailes et devenir nurse pour familles aisées.
Dans son métier de nounou, elle ne quitte jamais son appareil photo. Nous sommes dans les années cinquante-soixante, Viviane Maier photographie la misère, les noirs, les enfants, les familles… Toute une collection qu'elle ne développe pas ou plus et qu'elle entasse chez un garde-meubles. Cela fait le bonheur d'un jeune homme, John Maloof qui, dans une vente aux enchères, rachèt tout le bric-à-brac, lorsqu'elle n'a pu en régler la location. Dubitatif devant ce fatras, il décide de poster, sur FB, des photos de Vivian Maier. Devant le succès, John Maloof décide de monter une exposition. A partir ce cet instant, Vivian Maier connaît un grand succès post mortem, ses photos sont exposées partout.

Peut-être que son amour de la photographie prend-il naissance de sa rencontre avec Jeanne Bertrand, portraitiste reconnue, qui les a hébergées, elle et sa mère pendant quelques temps. Prendfre des photos, est le pilier de sa vie, son moteur « Une femme dont le geste photographique, le geste seul donna un sens à sa vie, la sauva peut-être du désespoir ».
Pourquoi Vivian Maier a t-elle pris tant de photos sans jamais avoir l'envie de les développer, de les regarder ? Son enfance, pas très heureuse, les divers déménagements font qu'elle peine à lier des amitiés, sans parler d'amour. Qu'à t'elle connu pour exiger, sur contrat, que soit apposé un verrou à sa chambre de nurse ? Gaëlle Josse ne donne pas de réponse mais offre un portrait réaliste de Vivian Maier.
Souvent, lorsque l'on choisit de photographier c'est pour ne pas être photographié soi-même, enfin, c'est valable pour moi. Les auto-portraits de Vivian Maier sont, peut-être, une façon de se montrer tout en ne se montrant pas et en étant très présente. « Elle s'y montre dans une troublante présence-absence, en dévoilant des fragments de corps ou de visage, champ et hors-champ, décalée, décentrée, inventant une forme de désagrégation, d'effacement du sujet, comme une métaphore de sa propre existence. » Les photos de rue parmi les noirs, les paumés, les fauchés, quelque fois les stars sont un apport sociologique important sur l'Amérique d'après-guerre ; des photos de rue éloquentes et belles. « En pleine ségrégation raciale, au coeur des années cinquante, Vivian Maier photographie les Noir, les Hispanos. Les exclus, les marginaux, les abandonnés, les abîmés, les fracassés. »
Vivian Maier cherche l'humain dans les visages, les situations, qu'elle photographie, sonde les âmes. Je suis allée à la quête de cette photographe et j'ai été saisie par l'humanité, la tendresse trouvées.
J'ai aimé le portrait tout en tendresse qu'en a fait Gaëlle Josse. Elle a sortie du cadre la vie de la photographe, la réinventant, plutôt, comme une péloche argentique dans le bain révélateur, l'autrice a révélé le visage, la vie de Vivian Maier.

« Vivian Maier. Une silhouette anonyme, une invisible dans la rumeur d'océan de la ville. Un visage parmi d'autres. Elle marche. S'arrête. Cadrage. Intuitif, parfait. Déclenchement. L'autre, dans sa vie lu fait face. Reconnaissance. Ni pathos ni pitié. Ni bons sentiments ni voyeurisme. Rien qu'une urgence créatrice, cette formidable tension qui rend vivant. »

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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