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Critique de Saiwhisper


Voici un roman jeunesse à la couverture trompeuse : on n'est pas sur une histoire toute mignonne avec une famille parfaite… Bien au contraire ! Fanny Chartres a choisi de proposer un récit réaliste, dur, contemporain et très fort émotionnellement. Ernest et Sarah vivent avec leur mère qui, malgré son amour pour eux, est incapable d'être stable ou de les rendre heureux. On est face à une mère dépressive, violente, paranoïaque, anxieuse, démente, malade et dans sa bulle. Un soupçon de retard après l'école peut la conduire à une rage folle. Elle se laisse complètement aller. Ses enfants sont en totale autonomie : ménage, course, vie quotidienne. Avec un tel train de vie, le mal-être de la maman jaillit sur ses petits, notamment sur Sarah, adolescente, qui va sombrer dans l'anorexie… Je ne pensais pas tomber sur une telle ambiance loin d'être édulcorée ! Certains passages sont choquants et poignants, mais surtout, terriblement crédibles. Malgré la jeunesse et la naïveté du petit Ernest, j'ai ressenti un panel d'émotions ainsi que de l'empathie pour le tandem. Malheureusement, il arrive que certains parents aient des problèmes (plus ou moins graves) et que ces derniers aient des répercussions sur toute la famille… Or, je trouve cela important de le montrer en roman comme cela a été fait avec « Solaire » . Cela change des fictions pleines de tendresse ou qui suggèrent une réalité sans rentrer en détails…

J'ai également été agréablement surprise de trouver un roman mettant en valeur une relation frère/soeur douce, belle et sincère. Ici, pas de chamailleries ou de conflits : Sarah et Ernest sont soudés comme les doigts de la main. Malgré les difficultés de la vie, ils sont là l'un pour l'autre, notamment le petit Ernest qui s'accroche pour que sa « Ossette » se remplume un peu ! C'est lui qui gère les angoisses de sa mère et qui veille à ce que son aînée ne baisse pas les bras. Pour y arriver, il va demander de l'aide à l'infirmière scolaire, son amie Francine et son frère Gaspard, etc. Mais également des personnages imaginaires : le loup le plus fort de l'album de Mario Ramos (métaphore de sa peur et de l'anorexie de sa soeur) et du bon géant de Roald Dahl (symbolique du bonheur et de son courage). Grâce à tout ce petit monde, il va faire son possible pour venir en aide à sa soeur qu'il aime. Jusqu'au bout, l'auteure va se montrer juste, sensible et crédible. Ainsi, on ne termine pas cette histoire sur un happy-end, mais sur une note d'espoir…

Un beau roman qui, en plus de faire référence à des oeuvres jeunesse, met en avant des choses rares en littérature ! Je ne sais pas si cela va plaire à tous les lecteurs mais, pour ma part, j'ai aimé cette découverte…
Lien : https://lespagesquitournent...
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