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Critique de Sylviegeo


J'ai ce faible pour les auteurs américains contemporains qui nous parlent des États-Unis à la dérive avec amour pour leurs compatriotes et surtout, nous en parle sans concession ni jugement.
David Joy est de ceux-là.
On le sait, les opiacés font des ravages aux É.U. Les opiacés oui mais aussi la meth, les pilules, l'herbe et l'héroïne. L'arrivée des big pharma n'a rien arrangé à la situation. Et certaines régions en sont plus affectées que d'autres. Que devient une région lorsque les industries, les usines, les exploiteurs de forêts et autres décident de fermer les portes mettant ainsi au chômage des milliers de personnes? Que deviennent les enfants de tous ces ouvriers se retrouvant sans emploi? La pauvreté, la détresse, l'avenir en noir c'est tout ce qui reste. Qu'est-ce qui pousse les gens vers les drogues ? "Quand tout ce qu'on a, c'est un billet de vingt dollars, vingt dollars ne repoussent pas les avis d'expulsion. Vingt dollars ne vous procurent pas une assurance-maladie. Vingt dollars ne suffisent pas à rembourser le prêt pour la voiture. Vingt dollars ne permettent même pas d'avoir de la lumière. Mais vingt dollars peuvent vous faire quitter ce monde pendant un petit moment. " (p. 333)
Quand les profits de ces grosses compagnies se font au détriment des populations...pour David Joy ça devient une crise des valeurs.
Nos vies en flammes n'est pas un roman policier traditionnel. C'est le triste portrait d'une situation, de gens, de réalités déchirantes, portrait majestueusement rendu par la plume de l'auteur. Attention c'est d'une noirceur terrifiante, plus que sombre et parce que basée sur des faits déchirants ça devient d'autant plus cauchemardesque.
Avec comme décor de fond les incendies de forêts qui ravagent les montagnes des Appalaches en Caroline, on comprend vite l'allégorie des vies qui se consument avec la prise de stupéfiants.
On lit bien la détresse, le désarroi, l'affliction qui sont humainement décrites par la plume plus que crédible et vraie de David Joy.
Digne disciple de Ron Rash qui est son mentor, je crois que David Joy n'a plus rien à lui envier.
Un auteur que je porte particulièrement dans mon coeur.
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