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Critique de clairesalander


Premier livre de l'auteur Sébastien Jullian, c'est avec confiance, au vu des critiques élogieuses vues sur Babelio, que je le commande chez France Loisirs. Avec également l'aide de la quatrième de couverture, fort appétente.
Ca commence fort ; âmes sensibles, s'abstenir. Nous commençons par lire les dernières pages du journal intime d'un adolescent marginal qui se fait sans cesse harceler par ses camarades, mais là, nous "assistons" malgré nous au pire que ses camarades puissent lui faire.
Nous voilà alors plongé dans le roman, direction un commissariat grenoblois qui reçoit les coordonnées GPS de la tombe d'un avocat, envoyées par une mystérieuse adresse e-mail provenant même du ministère de l'Intérieur. A partir de là, tout va très vite, le tueur sème le trouble et semble tout contrôler, principalement tout ce qui touche à l'électronique et à l'informatique, effaçant ses traces, demeurant introuvable ; même son nom demeure inconnu.
Un bon thriller, efficace avec ses chapitres courts qui nous donnent terriblement envie de tourner les pages frénétiquement. le final est assez brillant également. Mais... oui, je vais faire ma pointilleuse, mais les deux flics principaux en charge de l'enquête sont trop stéréotypés. Gilles, la quarantaine, meurtri par quelque chose s'étant passé il y a une dizaine d'année, Marion, dont on ne sait presque rien, si ce n'est qu'il vient d'être muté de Paris et que sa femme l'a suivi. Et là, j'ai l'impression de me retrouver dans les années 60 quand je les "entends" parler dans un bar :
"Je te jure, je comprends rien aux gonzesses. Si quelqu'un essayait d'écrire un mode d'emploi, il se suiciderait après le cinquième tome ! Et moi j'arrêterais de lire après deux pages.
- Et oui, il faut de la psychologie, mon ami, dit Marion sur le ton de la plaisanterie.
- de la psychologie ? Intéressée, alors... Les femmes n'ont aucune logique sur le rapport de force qui s'installe dans un couple. Elles aiment souffrir (spoil :NON nous n'aimons pas souffrir, tout comme vous, les mecs), mais on ne sait jamais quand ou comment. Il faudra m'expliquer par exemple pourquoi un type lambda, qui tient sa femme en laisse et la brutalise sexuellement, finit comme un pestiféré dans Enquêtes Criminelles, mais si Monsieur est milliardaire, alors là, ça devient de la sensualité érotique et Madame mouille sa culotte devant "50 nuances de grey". Tu y comprends quelques chose?"
Quelques petits indices pour ces inspecteurs si doués pour retrouver des meurtriers mais si mauvais pour décrypter ces êtres surnaturels et étranges qui composent la moitié de la population : dans le premier cas, c'est vrai. Dans le second, c'est un film/livre avec des personnes, donc fantasme. Après oui, fantasmes tordus, je n'ai pas dépassé les 5 premiers chapitres de "50 nuances" moi même (la mauvaise, très mauvaise écriture a aussi beaucoup joué), mais les femmes qui lisent cela n'en voudraient pas en vrai - et si j'osais pousser l'analyse plus loin, ce peut également être une forme de conditionnement... Rahhh, on va encore me taxer de féministe hystérique et misandre !
D'autant que je n'ai pas fini de râler sur les vues de l'auteur sur les femmes : c'est Valérie qui viole Valentin avec un tuyau d'arrosage (ne vous inquiétez pas, vous le saurez très très vite). Sachant que 99% des viols sont commis par des hommes, c'est quand même peu probable. Passons. Ah oui, j'oubliais le proxénète qui fournit des gigolos à des vieilles dames esseulées... Quand on sait que 95% des personnes prostituées sont des femmes et des enfants pour 99% de clients, là encore, l'écrivain nous montre l'exception qui confirme la règle. Pas de personnage féminin fort, ou même, qui se détache un peu du lot, c'est un joyeux entre couilles (blanches : les noirs et les arabes, les asiatiques, n'existent pas dans cette France-là) !
Bref, Mr Jullian, vous avez du potentiel, mais n'oubliez pas que l'on est en
2020, que les femmes et les personnes racisées ne sont pas des minorités, parce que bon là ça sent le bon vieux temps de Tintin au Congo et compagnie...
Voilà, ma critique a légèrement dérapé, mais tout en lisant ce roman, je me disais qu'il fallait que ça sorte.
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