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Critique de Pois0n


Avant d'entamer cette critique, je tiens à remercier l'opération Masse Critique ainsi que les éditions Matin Calme pour cette (chouette !) découverte ♥

Vu le résumé, il était impossible de ne pas craquer pour le polar atypique qu'est « Carnets d'enquête d'un beau-gosse nécromant ». Pourquoi atypique ? Premièrement, parce qu'en sus des investigations « classiques » menées par une policière elle-même loin d'être banale, les enquêteurs principaux sont, comme le titre l'indique, d'un tout autre calibre.

Accro au shopping et doté d'un égo surdimensionné, Nam Han-jun et sa bande (comprenez sa soeur dans le rôle du geek de service, et son meilleur ami dans celui des muscles) n'est en effet pas vraiment l'escroc annoncé dans le résumé. Certes, il n'a pas le moindre don chamanique ; ceci dit, il n'arnaque pas non plus tout à fait ses clients, puisqu'il résout tout de même leurs problèmes. Seulement, ce n'est pas grâce à un coup de pouce des esprits, mais plutôt des recherches menées au préalable. 100% illégal, mais le résultat ne fait aucune différence et au bout du compte, tout le monde est content. Autant dire que sa petite entreprise ne connaît pas la crise. Sauf qu'à force de viser toujours plus haut, Han-jun pourrait bien se retrouver face à plus fort que lui...

Autant le dire tout de suite, « Carnets d'enquête d'un beau gosse nécromant » est un polar sans surprise. Particulièrement dans l'enquête principale, tout avance sur des rails, les personnages impliqués et principaux suspects sont connus dès le départ, et on se doute d'emblée qu'il s'agit d'une histoire de gros sous. Les deux mini-enquêtes annexes sont, elles, un poil moins prévisibles, et le raisonnement tarabiscoté qui mène à leur fin mot a ainsi beaucoup plus d'impact. Ce qui ne veut pas dire que le reste du temps, les tribulations de nos étranges enquêteurs (à défaut d'enquêteurs de l'étrange) ne sont pas intéressantes à suivre. D'une part, parce qu'il est impossible de s'ennuyer aux côtés de l'inénarrable Han-jun. D'autre part, parce que l'on suit en parallèle le cheminement de Ye-eun, qui enquête certes sur les mêmes faits, mais via une approche différente. La narration est donc sans temps mort, et voir les personnages se croiser à l'occasion est un régal. Et puis, il y a le dynamisme même du récit, avec les tergiversations des protagonistes, très vivants, et les nombreuses onomatopées éparpillées dans le texte.

Éventuellement, on pourra déplorer le côté très « lisse » de tout ça. Des faits particulièrement durs sont évoqués, mais avec une telle distance que, finalement, leur violence et leur horreur ne sont pas spécialement palpables. de même qu'il est régulièrement rappelé que l'arme trimballée par le gros dur du groupe est *factice, ne soyez pas choqués*. Un côté très politiquement correct difficilement compatible avec le profil même de personnages frôlant allègrement les frontières de la légalité, lancés à la poursuite des pires crapules.
Un défaut heureusement en partie compensé par le rythme de la narration donc, mais aussi par la fantaisie sans bornes d'Han-jun.

C'est un fait, si la plume de Jung Jae-han n'est pas encore totalement maîtrisée, l'autrice possède déjà un style bien à elle qui rend son histoire particulièrement accrocheuse. Alors, quelle importance si, dans le fond, on sait d'emblée où l'on va ? le plus important, c'est de suivre le trio du Sanctuaire et Ye-eun, et de voir comment *eux* vont parvenir à éclaircir toute l'affaire.

Dans la postface, l'autrice avoue avoir eu pour objectif de faire passer un bon moment et de laisser un souvenir joyeux. « Joyeux » n'est certes clairement pas le mot que j'emploierais, et si le récit est finalement très loin de la comédie policière annoncée (il n'y a même rien de drôle ni d'humoristique là-dedans), il est indéniablement décalé, déjanté, et, oui, fait passer un très bon moment !

En revanche, il est à noter la présence d'un certain nombre de coquilles en vadrouille. Certes, j'ai déjà vu bien pire ailleurs, mais il y en a déjà trop...
... ce qui ne m'empêchera pas, à l'occasion, de me laisser tenter par d'autres titres repérés dans le catalogue de l'éditeur.
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