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Critique de Marti94


Écrite aux prémices de la première guerre mondiale et publiée en 1919 cette nouvelle de Franz Kafka intitulée "La colonie pénitentiaire" est plus surréaliste que cauchemardesque. Pourtant la situation laisse le lecteur assez désemparé face à l'énormité de ce qui se passe.
Dans la colonie pénitentiaire un voyageur dont on ne connaît pas grand-chose rencontre un officier à la naïveté sincère qui lui fait une démonstration du fonctionnement d'une machine qui le fascine. Cette machine est un instrument d'exécution donc là perfection n'a d'égal que la barbarie absolue de son objectif, la mort lente.
C'est un texte complètement décalé, kafkaïen quoi. A côté de l'atrocité des tortures que doit endurer le condamné, il y a la légèreté et la béatitude de l'officier. le voyageur reste spectateur de ce qui se passe et on y voit une mise en scène absurde des rapports entre faute et châtiment.
Kafka a un regard très aiguisé et j'y vois une critique de l'obstination de l'homme à mettre son inventivité au service de la destruction de l'autre mais aussi de la fascination face à la douleur de plus en plus banalisée.
« La colonie pénitentiaire » est écrite avec cet humour au scalpel qui a fait hurler d'indignation et au sadisme au moment de sa publication, il y a un siècle. Kafka était en avance sur son temps car il montre encore une fois que son oeuvre est intemporel.

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