Est-il possible d'être à la fois présent au monde et absent ? Oui, je pense.
Oui, nous faisons partie d'un continent, mais nous ne devons jamais oublier que nous avons le potentiel pour être notre propre île déserte.
La 1ère année d'étude en philosophie, on apprend que rien ne naît de rien - ex nihilo nihil fit. Cette sentence est aussi vraie qu'elle est ancienne - le philosophe Parménide affirme qu'il est impossible de parler de quelque chose qui n’existe pas, et en disant ça il va à l'encontre de sa propre formule, pour la plus grande joie de beaucoup de ses lecteurs - mais je crois que la conclusion, cette fois-ci, repose sur un minuscule malentendu. Le silence n'est pas rien. Il est plus juste de dire que quelque chose naît de quelque chose.
Le son est physique et peut se mesurer en décibels, d'accord, mais je trouve réducteur de mesurer les sons avec des chiffres.
Tu ne peux pas attendre que tout soit calme autour de toi. Ni à New York, ni ailleurs. Tu dois créer ta propre zone de silence.
Nous vivons à l'ère du bruit, le silence est mis à rude épreuve.
Si je ne peux m'éloigner du monde ni à pied, ni en escaladant, ni à la voile, j'ai appris à m'en abstraire.
S'abstraire du monde ne veut pas dire tourner le dos à ce qui nous entoure, au contraire : c'est voir le monde avec davantage d'acuité, garder le cap et apprécier la vie.
Le silence est aussi un luxe sous-estimé. Dans notre société, il faut toujours mettre la barre plus haut. Ajouter un truc en plus. La dopamine dans la tête des acheteurs fait qu'ils aspirent à en avoir toujours plus. Alors que dans le silence, au contraire, il s'agit de soustraire quelque chose.
Parler, c’est précisément la fonction du silence. Il doit parler et tu dois parler avec lui et exploiter le potentiel qui est là.