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3,3

sur 94 notes
C'est un livre qui fait du bien, qui fait la part belle à l'optimisme. Oh bien sûr il est un brin utopique, mais comment engendrer l'harmonie, sans ce soupçon de co-création responsable.
C'est surtout un bouquin qui nous place face à nos dysfonctionnements : le rejet de l'autre, quel qu'il soit, aussi bien d'une origine différente, d'un pays différent, d'une couleur ou d'une religion à laquelle nous n'appartenons pas ou tout simplement d'un bord politique opposé. Nous avons tous cette part en nous puisqu'on nous nous croyons le centre de l'univers et que pour chacun il ne peut y avoir d'autre centre.
Tout bascule dans ce quartier de Berlin Est quand la maitresse demande à ses élèves d'apporter quelques choses de leur culture d'origine. Minh fait appel à sa grand-mère qui ressort une grande marionnette en bois. le quartier va se transformer, les habitants échanger s'entraider se sourire. Tout n'est pas tout rose mais c'est déjà un pied vers le bonheur.
Une écriture douce et légère qui met en avant le premier pas que l'on devrait toujours faire vers l'autre … qui en fait n'est qu'une part de nous-même.
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On est toujours bien accueilli dans la boutique de Sung, une petite épicerie vietnamienne située dans le quartier de Prenzlauer Berg dans l'ancien Berlin Est. C'est tout petit mais on trouve de tout, même le dimanche. Sung travaille sans relâche, comme ses parents arrivés en Allemagne dans les années 70. Mais aujourd'hui, son fils Minh doit rapporter un objet vietnamien à l'école, dans le cadre d'une semaine cosmopolite… Alors Hiên, sa grand-mère paternelle va exhumer de sa cachette une grande marionnette en bois, seul vestige de son passé et la présenter devant toute l'école médusée et attentive.
Un simple programme pédagogique politiquement correct va entrainer une multitude d'évènements dans la ville, c'est l'effet papillon, dont le premier battement d'ailes a débuté au sein d'une famille particulièrement discrète dont l'allemand est devenu la langue principale.
La Mélodie familière de la boutique de Sung est roman plein de délicatesse et d'humanisme, c'est un conte enchanteur qui porte un regard plein de tendresse et d'intelligence sur la communauté vietnamienne dans Berlin Est. Karin Kalisa n'élude pas les souffrances, les humiliations, les difficultés quotidiennes, les préjugés culturels, le repli sur soi, mais son roman empreint de douceur et d'optimisme ouvre les portes d'un métissage culturel heureux et dresse des ponts, au propre comme au figuré, entre les différentes communautés.
Et si changer de regard ne tenait qu'à un fil de marionnette ?
Je remercie chaleureusement Babelio et les Éditions Héloïse d'Ormesson pour la découverte de ce coup de coeur.
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Une gourmandise. Ce roman est une gourmandise.
Comme un bonbon rare qu'on laisse fondre sur la langue et dont les saveurs nous submergent.
Ce livre unique, traduit de l'allemand, se déguste, même si on ne peut se retenir de le dévorer.
Il en émane une telle chaleur, une telle humanité qu'on le referme, un sourire ému sur les lèvres.
Avec une envie irrépressible d'aller le glisser dans toutes les boîtes aux lettres de son quartier.
De se parler, s'entraider et se sourire davantage.
De croquer la vie à pleine dents.
Et avec cet espoir secret de vivre ce même effet papillon démarré sous les mouvements d'une précieuse marionnette.

Et de se glisser dans les chaussures des habitants de ce quartier berlinois, pour manger une tranche de mangue sur le petit banc, porter ces chapeaux vietnamiens, sculpter le bois, regarder les robes de soie verte et admirer les ponts de singe qui émergent entre deux immeubles.
On vibre, on s'attache, on se laisse aller… et on est fatalement triste lorsque la fin arrive.
Une magnifique, magnifique lecture !
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J'arrive bientôt à la fin de ce petit bijou et je suis émerveillée. C'est un livre qui vous parle d'humanité, d'entraide, de compréhension et d'amour. Et surtout on y découvre ce beau pays qui est le Vietnam, sa langue et sa culture à travers plusieurs générations d'immigrés et enfants d'immigrés. Comment des personnes ont réussi à s'intégrer dans un pays où ils ont été obligé de s'installer à cause de la guerre , arraché à leur pays d'origine et ce qu'ils ont transmis à leurs enfants nés dans ce pays d'asile.
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Pfff ! Comment ne pas être trop désagréable ? Essayons tout de même ! Voilà un gentil petit roman dont le but est d'informer le lecteur ignorant qu'il existe à Berlin, dans le quartier de Prenzlauer Berg, une population d'origine vietnamienne, gentille, modeste et travailleuse. On y apprend également que le Vietnam étant un pays très aquatique, on y construit des « ponts de singe » et on y joue des spectacles, fort prisés, de marionnettes d'eau. On y découvre que les premiers immigrants sont arrivés du Nord (Vietnam) comme travailleurs invités par le « pays frère » d'Allemagne de l'Est et que les débuts ont été très difficiles.Mais quand on est gentil, modeste et travailleur, tout finit par s'arranger, n'est-ce-pas ? Voilà c'est à peu près tout…Ah ! J'allais oublier: les autres habitants de Berlin Prenzlauer Berg (les Allemands, quoi) sont eux aussi très gentils, accueillants et ouverts aux autres cultures, à tel point que certains d'entre eux auraient fini par remplacer leur déplorable alimentation de rue à base de wurst,* par des fruits exotiques vendus dans les épiceries vietnamiennes du quartier.
Il semblerait que c'est ce qu'on appelle un « roman qui met le sourire aux lèvres* », le fond de ma pensée étant que ne souriront que ceux qui ont une envie permanente et béate de sourire; quant aux autres, dont je fais partie, qui s'intéressent et aiment le Vietnam, ils ont tant de grands et beaux livres à lire comme Terre des oublis, le Sympathisant, Ru, Riz noir ou Un Américain bien tranquille.
*saucisse
*avis de la revue Lire
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Incontestablement, l'auteur a foi en la nature humaine et, grâce à son talent de conteuse, arriverait presque à nous convaincre qu'il est possible de vivre en harmonie. Elle situe son utopie dans un quartier berlinois, Prenzlauer Berg, où l'organisation un peu contrainte par le Recteur d'une « semaine cosmopolite » censée valoriser la mixité, amène une vieille femme d'origine vietnamienne à sortir de son armoire la magnifique marionnette sculptée en son temps par son grand-père.
La représentation donnée avec Minh, son petit-fils, aura des répercussions incroyables sur le quartier et ses habitants. La triste histoire que raconte Hiên est celle de milliers de vietnamiens qui ont fui un pays ravagé par un conflit sanglant pour trouver refuge dans une RDA qui partage les mêmes idéaux communistes. Cette narration semble sonner le réveil de la conscience des adultes présents mais aussi leur créativité, elle redonne à chacun un souffle et l'envie de se réaliser, de s'accomplir. Progressivement, les allemands découvrent qu'ils côtoient au quotidien des commerçants, des fleuristes, des couturières qui viennent de l'Orient – que les tuniques de soie sont de vraies créations, que le chapeau pointu est à la fois chic et pratique, que la mangue au déjeuner est plus digeste que la saucisse ( !).
Les invisibles, les petites mains sortent de leurs boutiques, de leurs ateliers, changent les regards, les habitudes, des liens se créent, des combats communs émergent qui rapprochent – la relation, l'amitié, la solidarité remplacent l'indifférence qui régnait jusqu'alors.
Ode au multiculturalisme, à la mixité, à l'altérité, ce roman est aussi celui du déracinement et de la transmission. Résolument optimiste, rempli de poésie, très bien traduit, c'est une vraie réussite pour moi. Je remercie l'amie qui me l'a fait découvrir car, spontanément, je ne l'aurais pas lu et c'aurait été fort dommage !
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Au départ, j'ai été fortement attirée par le titre, avec cette jolie sonorité, cette jolie poésie qui donnaient l'impression de beaucoup d'optimisme et la promesse d'un roman qui fait sourire. Je ne m'étais pas trompée. Tout dans ce roman respire l'optimisme et la sérénité, la positive attitude dirait-on aujourd'hui. Alors pourtant, ça n'est pas ce que j'appellerai un roman 'feel good' car on est assez loin des clichés que véhicule ce type de récit.

L'auteure Karin Kalisa est profondément attachée à la culture asiatique et surtout vietnamienne, et cela se voit. La tendresse pour cette culture sud asiatique transpire à chaque page. Et le choix du lieu pour parler de la communauté de Vietnamiens immigrés est intéressant.

Nous voici dans ce qui était anciennement l'Allemagne de l'Est (Berlin Est en fait...). Il faut se souvenir que le Mur à Berlin n'est pas tombé il y a des siècles, non : il est tombé il y a de cela 29 ans. C'est presque mon âge. Ça donne des frissons rien que d'y penser. Et donc, dans cette Allemagne anciennement de l'Est, on s'appelle encore "Camarades", on a encore des vieux réflexes rattachés aux habitudes et us et coutumes de l'Ex-URSS. On fait attention, on se rationne, on espionne un peu les autres, on se méfie, on soupçonne, on regarde l'étranger avec curiosité mais on ne s'en approche pas. Les immigrés Vietnamiens eux, ils fuient la guerre, la famine et la pauvreté, un temps de chien, pourtant le pays était assez prospère, il aurait pu devenir un petit pays tranquille, mais les grandes puissances et leurs idéologies politiques se sont déchirées sur leurs terres. Là-bas on ne voyait pas d'inconvénient à une politique plus sociale, un peu communiste. Alors vivre dans l'Allemagne de l'Est ne pose pas de problèmes : si ce n'est la barrière de la langue.

Et ce roman est fait de cela : de la peur de l'Autre, du regard sur l'étranger, sur ce qui ne parle pas la même langue, ne mange pas les mêmes choses.

Le jour où la vieille femme, la grand-mère de Minh, amène sa marionnette sur scène devant les écoliers, tous prennent conscience avec les professeurs, qu'il s'est passé d'horribles choses au Vietnam. Et le Mur qui est tombé leur laisse toujours dans un coin de leur tête une envie d'ouverture et de pacifisme malgré la méfiance naturelle de la population.

Oui parce que dans ce roman, comme l'explique si bien l'auteure, les clichés vont bon train : les Asiatiques sont des délinquants, ils vendent des cigarettes, recèlent, revendent, se font beaucoup d'argent sur le dos des Allemands. Et personne jusqu'à là n'avait osé franchir la frontière entre deux quartiers : le quartier allemand et le quartier des boutiques asiatiques. Il faut dire qu'elles sont nombreuses ses boutiques !

Le roman de Karin Kalisa respire la bonne humeur, la bienveillance, le calme mais pas la complaisance ni le regard condescendant.

A travers ce roman se dégage aussi une certaine nostalgie. Nostalgie de ce que pourrait être une communauté humaine qui s'entraide, partage, s'admire mutuellement et se grandit humainement.

C'est donc un roman humaniste. Cependant j'émets une petite réserve : j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire avec la confusion entre les personnages (pas du tout à cause des noms au contraire mais plutôt à cause d'une introduction un peu brouillonne). Malgré tout l'émotion est palpable et le récit est très touchant. La fin est belle, elle questionne les notions de racines, d'origines, ces notions qui me tracassent et quand j'en parle aux gens, ces derniers ne comprennent pas mon problème "Pourquoi tu ne retournes pas au Cambodge?", pour Minh, pour Sung, pour tous les enfants d'immigrés (ou dans mon cas, adoptés), le Pays d'origine est un pays étranger qui reste familier. Un lointain horizon qui se veut accessible mais ne l'est pas tant qu'on n'a pas fait la paix avec ses ancêtres comme dans ce roman où de simples marionnettes vont bouleverser toute une communauté où Allemands et Asiatiques se retrouveront dans un grand élan d'échanges et de d'amitié.
A lire !
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Un livre de premier abord qui ne m'inspirait pas vraiment.
Un début d'histoire moyennement intéressant.
Arrivé à la moitié, j'abandonne.
J'ai trouvé ce roman très ennuyant
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C'est "une histoire de quartier, presque un roman" comme le définit l'auteur Karin Kalisa.
Le lecteur se laisse gentiment dériver le long des pages, comme enchanté, au son de cette mélodie (presque) familière de la boutique de Sung, dans un quartier de l'ex Berlin-Est.
On fait la connaissance de Minh, fils de Sung et petit fils de Hiên. On apprend que Hiên est venue de son Vietnam natal comme travailleuse contractuelle en RDA et qu'à cette époque pas si lointaine (1980) elle n'avait pas le droit d'avoir des enfants. Ah c'était donc ça le contrat !
Et on découvre dans ce petit monde reconstruit si loin de ses racines d'énigmatiques marionnettes en bois qui évoluent sur l'eau, des chapeaux pointus vaguement familiers (les fameux non là), des ponts de singe qui relient entre eux les Vietnamiens déracinés en une transgression urbaine aussi éphémère que déterminante pour la compréhension germano-vietnamienne.
Quelquefois le style nous surprend avec des tournures un peu naïves. Volonté de l'auteure ou fraîcheur d'un premier roman ?
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Le début du roman est prometteur et captivant, mais la promesse n'est pas tenue sur la longueur du roman : c'est une déception.

L'histoire d'un quartier de Berlin avec au premier plan la famille Sung, une gentille famille vietnamienne de l'Allemagne de l'est ; mais le roman nous ouvre une panoplie de personnage, beaucoup un peu trop d'ailleurs.
L'histoire part parfois un peu dans tous les sens..

En revanche, ce roman permet de découvrir à la fois Berlin et le quartier vietnamien, le savoir (et l'oubli) des langues, le mode de vie d'un peuple, les traditions (connues et oubliées).

L'écriture est simple et agréable, les protagonistes sont sympathiques.
La première partie est captivante, la deuxième très décevante comme par l'exemple de l'histoire des ponts, on ne comprend pas réellement pour les raisons et le but recherché. Enfin, la troisième partie est plutôt sympathique.

# Livre lu en tant que juré du prix des lecteurs Livre de Poche 2018.
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