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Kilvenmani n'existe pas sur le wikipédia français. En revanche, le lieu est bien présent sur son homologue anglais avec un article documenté sur le massacre de Noël 1968 qui s'y déroula et coûta la vie à 44 intouchables, vieillards, femmes et enfants, carbonisés dans la hutte où ils avaient trouvé refuge. Une atrocité. Meena Kandasamy, bien connue en Inde pour son activisme (féministe anti-caste), et son talent de poétesse, a consacré à cet horrible fait divers son premier roman La colère de Kurathi Amman. Mais d'une manière singulière, en posant la question : Comment évoquer une telle tragédie dans une fiction ? Et y répondant, longuement, en s'adressant directement au lecteur, l'agressant même parfois tout en gardant un grand sens de l'auto-dérision. Dès les premières pages du livre, on comprend que la lecture ne va pas être de tout repos : prose convulsive et éruptive, digressions interminables, humour cinglant. Comment l'auteure voit-elle son ouvrage ? Elle l'écrit page 108 : "J'en entends certains qui disent : mais qu'est-il arrivé aux règles du roman ? Elles sèchent sur ma corde à linge, là bas." Il faut donc prendre patience et déceler dans un discours parfois hermétique et confus ce qui a vraiment trait au drame, ses prémices (intouchables communistes contre grands propriétaires terriens), son déroulement et son traitement par la justice. le livre met à mal le lecteur, c'est un fait, et malgré le talent d'évocation indéniable de son auteure, il est difficile de la suivre dans les tortueuses ruelles de son métarécit. que Meena Kandasamy qualifie elle-même de postmoderne. Terme que l'on pourra éventuellement remplacer par celui d'embrouillé et d'inconfortable.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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La plume de Mme Kandasamy est très déroutante c'est le premier point à souligner. En effet elle s'adresse souvent à son lecteur de manière assez directe et pas forcément très agréable voire sarcastique de mon point de vue.


Exemple : « Par conséquent, ce récit dégénéré reflète tout simplement le fait que vous tous, mes lecteurs chéris, vous vivez des vies amorales et non linéaires, dénuées du moindre objectif. » OK.


Elle parle ensuite assez longuement de la manière dont elle a prévu de raconter cette histoire vraie, on comprend donc petit à petit qu'elle va nous dérouler les origines, le détail et les suites d'un drame vraiment horrible qui a tué 44 personnes le 25 décembre 1968. La chronologie n'est pas respectée, il y a quelques allers retours et également plusieurs points de vue différents de la même situation qui mettent mal à l'aise.


J'admire le travail énorme de recherche et de documentation qu'elle a du fournir, elle en parle parfois au cours du roman mais un peu plus au niveau des Remerciements. Elle invite d'ailleurs le lecteur à se rendre sur place pour interroger les personnes comme elle l'a fait.


L'histoire en elle-même m'a permis de comprendre un peu mieux le système de castes au sein des producteurs de riz, les producteurs terriens, les coolies et les paysans qui récoltent le riz ainsi que la politique qui est étroitement liée. Ainsi que l'envie d'en savoir plus sur la situation actuelle, j'espère que c'est le but recherché..


Cependant j'ai trouvé cette manière de relater les faits, anciens mais réels, assez violente et certains passages sont assez horribles et dérangeants surtout le détail des victimes. La cruauté de certains protagonistes passe pour normale, voire banale et ça en devient insupportable au fil du récit. J'étais en colère ce qui est un sentiment assez peu déclenché lors de mes lectures pour le mentionner. Je ne m'attendais pas à ce genre de contenu suite à la première de couverture et je ne comprend toujours pas pourquoi ce bandeau est présent. En tout cas je suis à 200% d'accord avec l'auteure qui qualifie elle-même son oeuvre de « texte agressif et un peu dingue ». Ah oui et le titre n'a rien à voir avec l'histoire…
Lien : http://bookowlic.fr/colere-d..
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Ce n'est pas un roman facile à lire. Il n'y a pas ici vocation à amuser, à distraire. C'est bien le roman qui évoque l'impossibilité d'écrire au sujet d'un massacre. Meena Kandasamy écrit ici une fiction publiée en 2014 sous le titre "The Gypsy Goddess" (en anglais, sa version originale) d'après un fait réel.
En 1968, dans le village de Kilvenmani, dans le district de Tamil Nandu les plus pauvres et les plus faibles (dalits/intouchables), avec le soutien du Parti Communiste, se mirent en grève pour demander de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Mais la tâche fut ardue: 44 personnes, dont les femmes et enfants, familles des Dalit (intouchables) en grève furent assassinés par un groupe mené par les propriétaires terriens.


Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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Je ne saurais absolument pas vous raconter de quoi ça parle.
Les 40 premières pages m'ont complétement atomisé le cerveau...
Pourquoi tant de pages, tant de pages vaines et inutiles qui nous éloignes du roman.
Le sujet avait l'air intéressant. Mais là... le ton, la traduction, le style… Rien ne va… Je n'ai pas envie de lire la suite, même par curiosité. J'abandonne.
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Au centre de ce roman (au propre comme au figuré), le récit d'un fait réel, à savoir le massacre, le 25 décembre 1968, de 44 Dalits (intouchables ou « hors caste ») dans le village de Kilvenmani en Inde. 44 victimes oubliées de l'Histoire, hommes, femmes, enfants, brûlés vifs dans la maison dans laquelle ils croyaient avoir trouvé refuge. Ces villageois, paysans sans terre pauvres et exploités, avaient osé demander une augmentation de salaire aux riches propriétaires terriens dont ils cultivent les rizières. Leurs revendications répétées restant lettre morte, ils avaient décidé, soutenus par les militants du parti communiste, de se mettre en grève. Les représailles des propriétaires furent terribles et sont restées – aussi scandaleusement que prévisiblement – quasi impunies.

Je disais que le récit de cette tuerie est au centre du roman, non seulement parce qu'elle en est le sujet principal, mais aussi parce que, physiquement, il se trouve calé entre 40 premières pages de réflexions de l'auteure sur la construction (ou plutôt la « déconstruction post-moderne ») d'un roman, et un épilogue de 25 pages dans lequel elle interpelle le lecteur à la deuxième personne du singulier, l'imaginant partir lui-même en Inde vérifier les faits sur le terrain et interroger les survivants.
Dans les remerciements en fin d'ouvrage, l'auteure qualifie elle-même son texte d' « agressif et un peu dingue ». Et en effet, ce récit à plusieurs voix (celles de l'auteure, des paysans, des propriétaires), placé sous les auspices de la colérique déesse Kurathi Amman, dégage une impression de colère et de rage, bien légitimes face à un massacre aussi abject, qui fut reconnu seulement du bout des lèvres par les autorités. Pensez donc, pourquoi se préoccuper de quelques intouchables communistes qui meurent, après tout ils n'avaient qu'à se contenter de travailler pour une misère ou de crever de faim... Cette histoire révoltante méritait évidemment d'être mise au jour, mais la répétition des mêmes faits relatés de différents points de vue est un peu lassante et accablante.
Et « un peu dingue », sans doute, dans la mesure où le récit n'est pas chronologique, est déconstruit, et parce qu'il faut un temps fou avant de pouvoir entrer dans l'histoire, vu les 40 pages de théorie littéraire assez indigestes et acides, dont je n'ai pas compris le sens ni l'intérêt.
Au final, un livre déroutant, à l'écriture exubérante, énergique, mordante, et qui malmène le lecteur. Un peu trop peut-être...
Lien : https://voyagesaufildespages..
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[...] Ce fut une expérience aussi surprenante que dépaysante. Pour ceux qui ne connaissent pas l'Inde, sa culture et son histoire, ce roman promet d'être instructif et exigeant. En effet, ce titre plonge ses lecteurs dans le massacre du 25 décembre 1968, dans leur relation au communisme, en donnant voix aux différentes castes, des intouchables aux propriétaires terriens. En parallèle de cette histoire, Meena Kandasamy propose des réflexions quant à l'écriture d'un roman. Déstabilisant dans un premier temps, difficile de ne pas prendre goût à ces passages souvent teintés d'ironie parfois acide, dont la justesse se pose comme indiscutable. Parlons de la traduction. Elle n'est pas la langue originale mais est censée nous en donner un reflet le plus proche possible...et il faut le dire, ce texte ne sera probablement pas accessible à tous par rapport au style et au niveau de langue, passant régulièrement la limite du soutenu.


Entre une écriture et un monde dont je n'ai pas l'habitude, ce roman m'a résisté comme cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Si vous êtes comme moi, prévoyez un temps plus long que d'habitude pour votre lecture... et un temps pour le digérer.

Lien : https://lireparelora.wordpre..
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